Un homme au cheveux grisonnant et à la carrure imposante se trouvait sur le seuil de la porte.
Il m'observa un instant ce qui me mit mal à l'aise puis nous invita à entrer.
Je dois bien avouer que je fus étonné en voyant que l'endroit était beaucoup moins luxueux que tout ce que j'avais pu voir jusqu'à présent.
Un simple bureau en bois était installé sur un tapis noir au centre de la pièce.
Il y avait trois sièges en tout et deux fenêtres d'où je pouvais voir le reste de la ville s'étendre à perte de vue.
La seule chose en or était le cadre du tableau qui se trouvait à ma gauche au-dessus de la petite cheminée.
L'homme se dirigea vers son bureau et s'assit à sa chaise nous invitant à faire de même.
Une fois que nous nous fûmes installés il tourna la tête vers moi et me dit :
- Bien, j'ignore ce que t'as raconté Raphaël jusqu'ici, mais je vais tout t'expliquer dans les moindres détails ne t'inquiètes pas. Tout d'abord, sache que je m'appelle Monsieur Vikram et que je suis le chef de cette ville. C'est moi qui gère tout ce qui concerne la sécurité, l'éducation... Avant de commencer est ce que tu aurais des questions à me poser ?
Je laissai échapper un rire.
- Des questions ? Et bien oui, on peut dire que j'en ai ! Comment est ce que je me suis retrouvé en plein milieu de New York alors que j'étais à ma fête d'anniversaire ? Ou bien comment est ce possible que je sois arrivé jusqu'ici dans un portail ? Ou encore mieux quand est ce que je vais pouvoir rentrer chez moi et reprendre une vie normale ?
J'avais dit cela sans m'arrêter une seconde pour respirer si bien que ma voix était montée de deux octaves en prononçant les derniers mots.
- Je vois... Répondit l'homme d'un air contrarié. Je vais tenter de répondre à toutes tes questions. Tout d'abord, il faut que tu saches que tu es né ici il y a 18 ans de cela, à cette époque, notre monde n'était pas ce qu'il est aujourd'hui, une troupe de rebelles maintenait le pouvoir par la force. On a réussi à les faire fuir il y dix ans de cela, mais ils sont toujours là, attendant le bon moment pour refaire surface. Comme tu as pu le comprendre nous disposons de certains pouvoir toi aussi, tu en as, on t'apprendra à les déclencher, mais j'y reviendrai plus tard pour le moment ce que tu as à savoir, c'est que tu es très puissante Lucie bien plus puissante que nous tous. C'est pour cela que lorsque tu es née tes vrais parents ont préféré t'envoyer vivre parmi les humains. C'était une manière pour eux de s'assurer que les rebelles dont je t'ai parlé ne mettent pas la main sur toi.
- De quoi parlez-vous ? C'est impossible ! M'écriais-je
- Je sais que c'est difficile à croire Lucie, mais c'est la vérité...
- Non ! Je ne peux pas être né ici, c'est impossible ! Mes parents ont des photos de moi le jour de ma naissance !
- Tu sais, c'est très facile pour nous de fabriquer de fausses photos... Et ce ne sont pas tes vrai parents Lucie, je suis vraiment désolé...
La tête me tournait, toute cette histoire n'avait aucun sens, c'était impossible.
- Je ne vous crois pas. Répondis-je les larmes aux yeux.
Tout ceci ne pouvait pas être vrai... Pourtant maintenant que j'y réfléchissais, j'avais toujours trouvé étrange que je sois la seule de ma famille à avoir les yeux bleus, mais ça ne voulais rien dire n'est-ce pas ?
- Écoute Lucie, je sais que tu vas avoir du mal à assimiler ce que je viens de te dire et ce n'est pas grave, on te laissera le temps qu'il te faudra. J'ai quelque chose pour toi qui t'aidera peut-être à y voir plus clair.
L'homme ouvrit le premier tiroir de son bureau et en sortis une lettre qui semblait avoir plusieurs années.
Tes parents m'ont laissé ceci le jour où ils t'ont envoyée chez les humains. Ils voulaient que je te la donne quand tu serait revenue dans notre monde. Tu auras peut-être envie de la lire. Me dit-il.
Les larmes me montèrent aux yeux et je me décidais finalement à prendre la lettre qu'il me tendait.
Le papier était épais et mon prénom était inscrit en fine lettre au centre.
- Je veux rentrer chez moi. Répondis-je au bord des larmes.
- Je suis désolé, Lucie, mais c'est impossible.
Je me levais d'un bond.
- Comment ça impossible ? Bien sûr que si ! C'est vous qui m'avez emmené ici ! C'est maintenant à vous de me ramener d'où je viens !
- Je suis désolé, Lucie, mais c'est ici chez toi... Et même si je le voulais, je ne pourrais pas te ramener là-bas. En traversant le portail ce matin, tu as sellé le dernier accès à la terre que nous avions.
Je me tournais rapidement vers Raphaël qui me regardait avec un regard lourd de remords.
- Tu m'as piégé ! Tu m'avais dit que je pourrais repartir chez moi !
- Je suis désolé, Lucie... Je n'avais pas le choix. Tu n'aurais jamais accepté de me suivre si je t'avais dit la vérité.
- Bien sûr que non ! Tu m'as kidnappée et enlevée à ma famille !
- Ce n'était pas vraiment ta famille Lucie, et puis je t'ai emmené alors que tu te trouvais à New York. Me répondit-il.
- Ah oui d'ailleurs comment se fait-il que je me sois retrouvé là-bas ? C'était encore l'un de vos coups montés ?
- Non, ça c'était tes parents... Le soir où ils t'ont envoyé chez les humains, ils ont créé un sort qui ferait en sorte que tu arrives à New York dix-huit ans plus tard afin qu'on t'y récupère. Ils ont également fait en sorte que le seul portail dont on disposait pour y aller nous soit interdit d'accès jusqu'au jour où on irait te chercher et qu'il disparaisse à jamais au moment même où tu y rentrerais.
- Je n'arrive pas à y croire... Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? M'écriais-je au bord de la crise de nerf.
Monsieur Vikram prit la parole :
- Il faut que tu te calmes Lucie j'ai bien conscience que ce n'est pas facile, mais tout va bien se passer. Désormais, tu vas vivre ici, là où est ta place, tu as encore beaucoup de chose à apprendre comme comment utiliser la magie, quelle est l'histoire de notre monde, qui sont les rebelles dont je t'ai parlé et pleins d'autres choses. On t'a préparé une chambre à l'académie de la magie. C'est là que tu apprendras à déclencher tes pouvoirs et ne t'inquiètes pas, il y aura plein d'autres gens comme toi. Bon eux n'ont pas été élevé sur Terre, ils ont donc une plus grande connaissance de notre monde, mais je suis sûr que tu apprendras très vite. Tu partageras ta chambre avec une jeune fille de ton âge, on a pensé que ça pourrait t'aider à te sentir plus à ta place.
- Je ne me sentirais jamais à ma place ici. Répondis-je du tac au tac.
- Pour l'instant non mais je suis sûr que plus tard quand tu auras découvert toute la vérité et toutes les choses incroyable que tu pourras faire ici, tu ne penseras plus à ton ancienne vie.
- Ça n'arrivera jamais...
Je respirais un grand coup et posai la question qui me trottait dans la tête depuis plusieurs minutes : mais alors si tout ce que vous m'avez dit est vrai, qui sont mes parents biologiques ?
- Je suis sûr que tu trouveras la réponse à cette question dans la lettre que je t'ai donnée, mais je peux tout de même te dire qu'ils s'appelaient Adeline et Luke Weasper. Malheureusement, ils sont décédés il y a plusieurs années, je suis désolé, Lucie, mais ils ont été enlevés par les rebelles il y a dix ans de cela et la nuit où on a réussi à reprendre le pouvoir et où leur troupe s'est enfuie en abandonnant leur prisonnier, ils n'étaient pas là... On les a cherchés partout, mais il fallait se rendre à l'évidence, les rebelles les avaient tués en apprenant qu'ils t'avaient envoyé chez les humains là où ils ne pourraient jamais te retrouver.Je ne sais pas si c'était la colère, la tristesse ou le trop-plein d'émotions qui me submergeaient qui me poussèrent à dire cela, mais je regrettais mes mots tout de suite après les avoir prononcés :
- Peu importe de toute manière, ce ne sont pas mes parents et c'est de leur faute si je suis prise au piège ici.
- Tu as parfaitement le droit de ressentir ça, Lucie, mais j'espère juste que tu changeras d'avis plus tard. Il se fait tard Raphaël va t'accompagner jusqu'à ta chambre, mais reviens me voir quand tu seras prête. En attendant, je te laisse sous sa responsabilité.
Monsieur Vikram s'approcha de moi et me mit quelque chose dans la main.
- Un Lesnir. Dis-je sans m'en rendre compte.
- Je vois que tu connais déjà certaines choses de notre monde. En effet s'en est un. Raphaël te montrera comment t'en servir, je suis sûr que tu vas adorer.
- D'accord, dans ce cas à bientôt. Repondis-je ne sachant pas quoi dire.La fatigue me submergeait et j'avais l'impression que mon monde s'écroulait.
Comment pourrais-je m'habituer à vivre ici, loin de ma famille et de mes amis dans un monde où la magie existe et où j'ai apparemment moi aussi des pouvoirs ?
Tout cela n'avait aucun sens.
Raphaël me tira de ma rêverie :
- Tu me suis ? Demanda-t-il gentiment.
- Je n'ai pas vraiment le choix. Répliquais-je d'un ton sec.
Je ne lui avais toujours pas pardonné de m'avoir menti.
Il acquiesça puis dit au revoir à monsieur Vikram avant de sortir du bureau.
Nous reprîmes l'ascenseur et quittâmes la tour.
Une fois dehors Raphaël ouvrit un portail menant à ma future chambre. Avant d'y pénétrer, il se tourna vers moi et me dit :
- Écoutes Lucie, je suis vraiment désolé, je n'avais pas l'intention de te mentir, mais j'étais obligé, j'espère vraiment que tu arriveras à me pardonner.Je ne savais quoi lui dire, en le voyant comme ça, pleins de regrets, j'eus envie de lui dire que je comprenais et que je ne lui en voulais plus, mais ce n'était pas vrai.
Je courus donc jusqu'à l'intérieur du portail, avant d'avoir à répondre.
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Neewoln
ParanormalLucie, 18 ans voit son destin bouleversé le jour de son anniversaire lorsqu'elle se retrouve propulsé dans un monde magique sans possibilité de retour. Et si elle n'était en réalité pas qu'une simple humaine mais la jeune fille la plus puissante que...