Lucie

218 19 4
                                    

Je ne m'attendais pas à tomber nez à nez avec Raphaël en toquant au bureau de monsieur Vikram.
Il avait l'air aussi étonné que moi de me voir ici.
Il me salua d'un signe de tête puis s'en alla pour me laisser entrer.
– Que me vaut cet honneur Lucie ? Me demanda le chef en souriant.
– J'avais quelques questions à vous poser si ça ne vous dérange pas. Répondis-je.
– Non bien sûr que non viens, installes toi, je t'écoute.
Je pris place dans le fauteuil face à lui et demandai du tac au tac :
– Est‐ce que vous savez si j'ai de la famille qui habite dans cette ville ?
– Malheureusement, non, tu es la dernière de ta lignée, j'en suis bien désolé.
Je ne pus cacher ma déception.
– Oh... Je vois, et est ce que vous connaissez certaines personnes qui pourraient m'en apprendre un peu plus sur mes parents ?
– Et bien, il y avait une femme, elle s'appelait Madison, elle était très proche de ton père et de ta mère, mais elle a elle aussi été tué par les rebelles...
– En gros, si je comprends bien je n'ai plus aucune famille ni personne qui connaisse mes parents, c'est bien ça ?
– Je suis désolé, Lucie, mais oui. Toutefois, je connaissais certaines anecdotes à propos de tes parents que je me ferais un plaisir de te raconter une prochaine fois. Je suis désolé, mais je vais devoir partir, j'ai une réunion dans quelques minutes. Mais j'ai été très heureux que tu viennes me voir, tu peux revenir quand tu veux.
– Très bien dans ce cas, je vais vous laisser. Répondis-je d'un ton sec.
Je ne m'attendais pas à ce que la discussion soit si courte, j'avais encore plein de questions à lui poser, mais tant pis ce sera pour une prochaine fois. 

Une fois sortis de la tour, je tombai nez à nez avec Tyler :
– Salut, tu vas bien ? Me demanda-t-il
– Oui super merci !
– Qu'est-ce que tu viens faire par ici ?
– Je suis venue parler à ton père.
– Oh, d'accord ! J'avais une question à te poser...
Il se gratta l'arrière de la tête et semblait nerveux.
– Qu'est-ce qui se passe ? Demandais-je
– Rien de grave ne t'inquiète pas, c'est juste que comme tu le sais il y a un bal la semaine prochaine et je me demandais si ça te disait qu'on y aille ensemble... Je sais qu'on ne se connaît que depuis hier, mais j'ai pensé que peut-être tu aurais voulu être accompagné. Enfin, voilà si tu ne veux pas ou si tu as déjà dit oui à quelqu'un ce n'est pas grave...
Il était nerveux et sa timidité me fit sourire.
Je ne m'attendais clairement pas à ce qu'il me demande cela.
À vrai dire je ne pensais pas que quelqu'un aurait voulu y aller avec moi, mais puisqu'il me l'avait demandé si gentiment, je ne pouvais pas refuser.
– Ce serait avec plaisir. Répondis-je.
Il sembla se détendre et me dit :
– Oh super ! Je passerai te prendre le soir venu, si ça ne te dérange pas bien sûr.
– Non, c'est très gentil de ta part, ma chambre est la soixante-quatre. Répondis-je timidement.
– D'accord, dans ce cas à bientôt ! Et passe une bonne journée !
– Merci ! Toi aussi !
Il s'éloigna en direction de la tour et je pris le chemin opposé. Étant donné que je ne savais toujours pas me servir de mon Lesnir, j'étais venue jusqu'ici à pied. Et j'allais donc devoir faire le chemin du retour de la même manière.
J'arrivais dans ma chambre une demi-heure plus tard et tombai sur Bianca qui lisait assise sur son lit.
– Salut ! Tu étais passé où ? Me demanda-t-elle.
– Je suis allée voir monsieur Vikram à la tour, j'avais quelques questions à lui poser. Répondis-je en espérant qu'elle n'insisterait pas sur le sujet.
– Oh d'accord. Répondit-elle simplement.
À ce moment-là, quelqu'un toqua à la porte. Je me dirigeai vers celle-ci et ne fus même pas surprise en voyant la personne qui se trouvait derrière.
– Salut. Me dit Raphaël.
– Salut !
Je me tournais vers Bianca et vis qu'elle était en train de rire derrière son livre.
Mon visage prit une teinte cramoisi et je priais pour que Raphaël ne s'en rende pas compte.
– Est-ce que ça te dérangerais de me suivre ? Me demanda-t-il.
– Non bien sûr. Dis-je en sortant de la chambre.
Je le suivis jusqu'au parc et il s'arrêta pour s'asseoir sur un banc où je pris place à côté de lui.
– Bon pourquoi m'as tu fait venir ? Demandais-je.
– Monsieur Vikram m'a demandé de t'apprendre quelques bases sur notre monde, alors je t'ai amené plusieurs livres qui devraient t'aider.
Il sortit de sa sacoche deux énormes recueils qu'il me tendit.
– Ce sont les livres qu'on m'a offerts quand j'ai commencé à apprendre. Ils sont plutôt ennuyeux je me dois de t'avertir mais ils m'ont été d'une grande aide à l'époque. Je me suis dit que j'aurais pu t'apprendre les choses les plus importantes de vive voix et pour le reste tout est expliqué dans ses recueils. Tu peux les garder bien évidemment. Je n'en aurais plus besoin de toute façon. Je pris les ouvrages qui devaient peser une tonne et le remerciai. Le premier était bleu et parlait de potions et le deuxième de couleur verte racontait l'histoire de la ville.

Tu as l'air nerveuse, tout va bien ? Me demanda-t-il.
– Oui très bien, c'est juste que je n'ai jamais fait de potions et je ne connais rien de ce monde tout ça est très nouveau pour moi.
– Je comprends et j'espère pouvoir t'aider du mieux que je pourrais.
– Merci. Répondis-je.
– Bien, je t'apprendrai les potions, et quelques histoires sur le monde magique un autre jour. Pour l'heure il est temps que tu apprennes à te servir de ton Lesnir ! S'écria Raphaël en me souriant de toutes ses dents.

NeewolnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant