Lucie

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Il m'avait suffi d'un coup d'œil à Raphaël pour comprendre ce qu'il se passait.
Je ne savais pas du tout comment réagir, un homme à la carrure imposante s'avançait lentement vers nous et à en juger par les poils qui lui poussaient sur tout le corps, il était en train de se transformer en loup-garou.
J'eus soudain l'idée de détacher la potion accrochée à mon cou et de la lancer sur l'individu.
Un immense nuage de fumée violette apparu nous laissant le temps d'aller nous réfugier avec Bianca, Toby et Will derrière des tables qui s'étaient renversées.
- Ou est Tyler ? M'écriais-je paniquée.
- Je ne sais pas, on a été séparé quand un rebelle a détruit les arches, je n'ai aucune idée de là où il se trouve.
Je regardais dans toutes les directions en essayant de l'apercevoir, mais je ne le vis nulle part.
J'avais un mauvais pressentiment. J'espérais qu'il ne lui était rien arrivé de grave.
Soudain, la table qui nous maintenait à l'abri voleta dans les airs et un loup-garou apparu devant nous. Il avait le regard féroce et de la bave dégoulinait de son menton.
Bianca, poussa un cri d'horreur.
Je crus que mon cœur allait s'arrêter en voyant que la bête s'avançais vers moi, elle prit tout à coup appuie sur ses pâtes arrières et s'élança sur nous. Mon premier réflexe fut de lever mes mains à hauteur de mon visage pour me protéger même si j'avais bien conscience que c'était inutile.
C'est au moment même où je crus que j'allais mourir qu'une lumière bleue aveuglante perça l'obscurité et projeta le loup-garou trois mètres plus loin. J'entendais des cris de gens étonnés et c'est lorsque je baissais les yeux sur mes mains que je compris...
C'est de moi que venait la lumière, c'est moi qui avais fait fuir le loup, moi seule. Mais comment avais-je fait ? Je n'en avais aucune idée.
- On se replie ! Cria quelqu'un au loin.
Je ne parvenais pas à identifier qui avait parlé, mais, les loups garous obtempérèrent aussitôt. Il y en avait quatre en tout, ils étaient tous en train de fuir en courant. Mais je pus néanmoins remarquer que l'un d'entre eux avait un tatouage de demi-lune sur le flanc avant qu'ils ne disparaissent dans l'obscurité.
Mes mains avaient cessé de scintiller et tout le monde était en train de me dévisager. Monsieur Vikram vint se placer au centre de la piste ou du moins ce qu'il en restait et dit :
- Que tout le monde se calme ! Ils sont partis ! Vous n'avez plus rien à craindre !                                     La foule s'agitait dans tout les sens, sans prêter attention à ce que le chef de la ville était en train de dire. Une jeune femme me bouscula en courant vers une petite fille. Et je me rattrapais de justesse au bras de Raphael qui m'aida à ne pas m'écraser sur le sol.

- Silence ! Cette fois-ci tout le monde se tourna vers Monsieur Vikram.                                         Comme vous l'aurez compris, les rebelles sont de retour. Aujourd'hui et jusqu'à nouvel ordre un couvre-feu sera instaurer à partir de vingt heures. Cette menace doit être prise très au sérieux, nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour renforcer les défenses de la ville. Soyez prudent et que chacun rentre chez lui. Nous allons nous charger de réparer les dégâts. Je ne veux plus voir personne ici avant demain matin, des jours sombres nous attendent, mais nous ne resterons pas sans rien faire n'ayez crainte. Désormais veuillez rejoindre vos domiciles respectifs et que tout les jeunes étudiants se rendent immédiatement dans les dortoirs à l'académie de la magie.                                                                                                                                         Quand il eut fini son discours, il s'avança vers moi le regard inquiet :

- Lucie, j'ignore ce qu'il s'est passé ce soir, mais ça a réussi à déclencher tes pouvoirs et le sort que tu as lancé est très puissant. Je n'avais encore jamais vu cela.
- Je suis aussi étonné que vous. Répondis-je
- Le principal est que tu ailles bien. Néanmoins, si jamais il t'arrive une nouvelle fois de lancer un sort ou si tu remarques quelque chose de nouveau chez toi, j'aimerais que tu viennes m'en parler.
- D'accord. Répondis-je simplement ne m'étant toujours pas remise de mes émotions.
- En temps normal, je t'aurais appris à te servir de tes pouvoirs maintenant que tu les as déclenchés, mais étant donné que les cours reprennent la semaine prochaine, je vais te laisser tranquille jusque-là.
Vous pouvez tous rentrer à l'académie, je me doute que vous devez être épuisés et choqués par les événements.
- En effet. Répondis-je.
Monsieur Vikram s'éloigna en direction de ses sous-chefs et je me tournais vers mes amis.
- Est-ce que tout le monde va bien ? Demandais-je.
- Oui bien sûr ! Et c'est grâce à toi ! Me dit Raphaël. J'esquissais un sourire timide et me tournai vers Bianca.
- C'est vraiment incroyable ce que tu as fait ce soir, tu nous as sauvés ! Je t'avais bien dit que tu étais puissante. Me dit-elle avec un clin d'œil.
Je n'avais pas envie de penser à cela pour l'instant, mais je devais bien avouer que j'étais heureuse au fond de moi. Je venais de faire de la magie ! C'était vraiment extraordinaire ! Mais pour l'heure, il était temps de rentrer nous reposer.
Tyler apparut tout à coup à bout de souffle.
- Tout le monde va bien ? Demanda-t-il.
- Oui, c'est à toi que l'on devrait poser cette question ou était tu passé ?
- Je m'étais caché derrière le chapiteau après que nous ayons été séparés.
Il se tourna rapidement vers moi et ajouta : C'est incroyable ce que tu as fait Lucie.
Je lui souris puis nous prîmes tous la direction de l'académie. Sur le chemin, je m'éloignais un instant de Bianca pour aller parler à Raphaël :
- Désolé, mais tout à l'heure avant que les rebelles ne débarquent, tu allais me dire quelque chose. Qu'est-ce que c'était ? Demandais-je, curieuse.
Il sembla hésiter un instant luttant contre lui-même puis finit par me dire :
- Je ne m'en rappelle plus, ça ne devait pas être important... 
- Oh d'accord.
Je ne pus m'empêcher d'éprouver de la déception.
J'étais pratiquement sûre qu'il ne me disait pas la vérité, mais tant pis. Il m'en parlera peut-être une prochaine fois quand il sera prêt.

Je ne laissai rien paraître, mais au fond de moi, n'avais-je pas une petite idée de ce qu'il avait voulu me dire ? Ou de ce que j'aurais voulu qu'il me dise ?

NeewolnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant