Neewoln

Raphaël

Je n'arrivais pas à me sortir cette fille de la tête...
Depuis que je l'avais vu ce matin, je n'avais cessé de penser à elle.
Lucie était si mignonne avec sa serviette rose fuchsia...
J'espérais ne pas l'avoir vexé en rigolant, mais ça avait été si drôle de la voir débarquer comme ça.
Je n'attendais qu'une seule chose, c'est que l'heure du dîner arrive pour pouvoir la revoir.
J'avais même pensé à aller m'asseoir avec elle pour manger, mais je ne pouvais pas faire ça.
Mes amis se seraient doutés de quelque chose et puis je ne pouvais pas les laisser tomber pour une fille que je connaissais à peine.
Il fallait vraiment que je la sorte de ma tête. Toute cette histoire était absurde.
C'est pour cela que j'étais sorti faire un tour avec Will mon meilleur ami. On se connaissait depuis l'enfance et tout le monde nous appelait les jumeaux pourtant il n'y avait que notre coupe de cheveux qui se ressemblait pour le reste, on était très différents.
Will a les yeux bleus tandis que moi, ils sont verts, il a des taches de rousseur qui lui recouvre le visage ce qui n'est pas mon cas et je mesure une tête de plus que lui.
On été aller faire un tour au parc pour voir les gnomes. On les avait attendu pendant deux heures mais ne les voyant pas sortir on avait fini par abandonner et nous avions pris un portail pour rentrer dans notre chambre où on avait commencé une partie de cartes avec Toby mon autre colocataire.
Son vrai nom était Tobias, mais tout le monde l'appelait Toby.
C'est lui-même qui l'avait demandé. On était plutôt proche tous les trois même si je passais plus de temps avec Will.
Cela devait être la cinquième partie que je perdais quand Toby me dit :
– Qu'est-ce qui t'arrives, Raphaël ? On dirait que tu es ailleurs. Tu n'as pas gagné une seule fois depuis qu'on a commencé à jouer, il y a un problème ?
– Non aucun, je suis juste fatigué. Répondis-je rapidement. En réalité, j'avais bel et bien un problème qui avait un lien avec une jeune blonde au yeux azur, mais ça, je ne pouvais décemment par le leur avouer.
‐ Hum... Tu es vraiment étrange depuis ce matin. Me répondit-il, mais heureusement pour moi, il n'insista pas d'avantage.
Il fallait que j'arrête de penser à elle si je voulais continuer à vivre normalement.
Je n'avais jamais ressenti ça auparavant.
Depuis que je suis petit, j'avais l'habitude que les jeunes filles se retournent sur moi ou me demande mon numéro, mais jamais aucunes d'entre elle ne m'avait intéressé.
Je ne comprenais même pas ce qu'elles me trouvaient, mes amis me disent tous que c'est à cause de ma "beauté Raphaëlliene", mais soyons honnêtes, ils disent ça uniquement pour se moquer de moi.
De toute façon, tout cela m'importe peu, la seule personne à qui je pensais constamment ne s'intéresserait jamais à moi.
Il fallait que je l'accepte et que je passe à autre chose.
‐ Bon, c'est l'heure du dîner. Dit Will me tirant de ma rêverie.
Je descendis du lit et essayai de masquer le sourire qui s'était formé sur mon visage. J'allait enfin la revoir...

La cafétéria était très bruyante ce soir, tout le monde parlait de l'arrivée de Lucie.
J'espérais que toute cette attention n'allais pas lui faire peur.
J'avais remarqué malgré le peu de temps que nous avions passé ensemble que Lucie accordait beaucoup d'importance à ce que les gens pensaient d'elle et qu'elle était très sensible.
Je la cherchais des yeux, mais ne l'a vit nulle part. Peut-être n'était-elle pas encore rentrée de sa journée shopping avec Bianca ?
C'est lorsque nous nous fûmes installés à notre table habituelle et que Will et Toby commencèrent à me parler du bal que je l'aperçus. Elle venait d'entrer accompagnée par sa colocataire.
Elles allèrent s'installer à une table avec deux autres filles que je connaissais comme étant des amies de Bianca.
‐ Eh, oh ! Tu m'écoutes ? Me demanda Will.
– Oui, oui, bien sûr, désolé, tu me disais quoi ?
– Je te demandais si tu savais avec qui tu irais au bal ?
– Personne, comme d'habitude. Répondis-je.                                                                                        Pourtant, au fond de moi, je savais très bien avec qui j'aurais voulu y aller.                                              – Il serait peut-être temps que tu sortes avec quelqu'un Raphaël. Tu ne comptes quand même pas rester célibataire toute ta vie ? Et soyons honnête la moitié des filles présentes ici rêverait que tu leur accordes un peu d'attention. Me dit Toby en rigolant.                                                                 – Et bien, ça ne fait pas partie de mes priorités. Et puis tu peux parler toi, à quand remontes ta dernière relation ? Répondis-je en lui faisant un clin d'œil.                                                                               – À la semaine dernière figure toi. Je suis sorti avec une fille du cours d'histoire du monde, mais elle m'a quitté trois jours après en apprenant que je ne savais pas faire de tresses. C'est complètement absurde ! Quel genre de fille quitte un gars pour ça ?                                          J'éclatais de rire au bord des larmes.                                                                                                                          – Je n'arrive pas à y croire, ça n'arrive qu'à toi ce genre de chose ! S'écria Will aussi hilare que moi.                                                                                                                                                                                             – Vous pouvez rire, moi au moins je sais ce que ça veut dire sortir avec quelqu'un. De toute façon, je n'irais pas au bal tout seul cette année. Je pourrais peut-être y aller avec la nouvelle.   Je faillis m'étrangler avec une frite.                                                                                                                             – Même pas en rêve. Répondis-je du tac au tac.                                                                                          C'était sorti tout seul et je regrettais ces mots tout de suite après les avoir dits.

– Et pourquoi ça ? Me demanda Toby en fronçant les sourcils.
– Pour rien... C'est juste qu'elle n'a pas l'air de vouloir sortir avec quelqu'un.
– Ça alors, je n'y crois pas, notre Raphaël a le béguin pour la nouvelle ! S'écria Will à côté de moi.
– Chut ! M'écriais-je en tournant la tête vers Lucie pour s'assurer qu'elle ne l'avait pas entendu.
Elle avait le regard fixé sur les filles devant elle et rigolait.
– Alors c'est ça ? Voilà pourquoi tu es si bizarre depuis ce matin ! Me dit Toby.
– Vous vous faites des films. Répondis-je.                                                                              Malheureusement pour moi, il était trop tard. Ils avaient déjà tout compris...
– Non, au contraire, on a tapé dans le mille. Répondirent mes deux amis.
– Bon, très bien, il est possible qu'elle ne me laisse pas indifférent, mais vous ne devez le dire à personne ok ? Leur demandais-je les yeux suppliants.
– Bien sûr mon pote ! Tu es devenu un grand romantique maintenant ! S'exclama Will en rigolant.
– Très drôle... Arrêtez de vous moquer de moi. Je n'aurais jamais dû vous en parler.
‐ Désolé de te le dire, mais tu n'avais pas besoin de le faire. Il suffit de voir comment tu la regardes. Déclara Toby.
– Je la regarde comment ? Demandais-je paniqué.
–  Comme un gnome qui vient de voir une rose. Rigola Will.
Je riais malgré moi, et mon regard se tourna vers Lucie.
Mon sourire disparu aussitôt, elle était en train de parler à un garçon que j'aurais pu reconnaître entre tous : Tyler.
Si j'avais bien un concurrent dans cette école, c'était lui.
Premier de la classe, fils du chef, élu roi du bal trois années de suite... Il avait tout pour lui.
La colère bouillonnait en moi, qu'est ce qu'il lui voulait ?
Lucie se mit à rire quand il lui chuchota quelque chose à l'oreille. S'en était trop pour moi, je me levais suivit par Will et Toby et quittai la salle.