Neewoln

Raphaël

J'avais passé la nuit à m'imaginer des scénarios sur ce que Tyler avait pu lui dire pour la faire rire ainsi.
C'était plus fort que moi, j'étais jaloux.
J'avais beau me convaincre du contraire, j'étais tombé amoureux de Lucie et j'allais avoir beaucoup de mal à l'oublier.
Je m'étais levé tôt avec l'objectif d'aller la voir pour lui apprendre à se servir de son Lesnir, mais j'avais renoncé à cette idée. Je ne voulais pas avoir l'air collant.
Ça ne me ressemblait pas, je n'avais pas l'habitude de penser autant à une fille.
Je reçus un message qui me tira de ma rêverie.
C'était l'assistante de monsieur Vikram qui me disait de le rejoindre dans son bureau à dix heures.
Il était déjà neuf heures...
Je décidais donc d'aller déjeuner en faisant de mon mieux pour ne pas faire de bruit.
Will et Toby dormaient encore, comme à leur habitude et je ne voulais pas les réveiller.
J'arrivais à la cafétéria et comme si le monde s'acharnait contre moi, je tombais nez à nez avec la derrière personne que j'aurais voulu voir en ce moment même : Tyler.
– Salut ! Me dit-il en souriant.
– Salut. Répondis-je d'un ton sec.
– Tu t'es levé du pied gauche à ce que je vois.
– Non pas du tout, ma journée est parfaite pour l'instant alors ne vient pas tout gâcher. Grondais-je.
Je n'aurais pas dû lui parler comme ça, il avait été poli avec moi, mais je ne pouvais pas m'en empêcher, c'était la jalousie qui parlait à ma place.
– Je vois... Bon à plus. Me dit-il en s'éloignant.
Je pris un bol de céréales et un verre de jus d'orange et allais m'asseoir seul à ma table.
J'espèrais que Tyler n'allait pas parler à Lucie de mon comportement...
De toute façon, qu'est-ce que ça pouvait me faire ?
Elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, cela m'importait peu.
Ou du moins c'est ce dont j'essayais de me convaincre.
J'avalais rapidement le reste de mon petit-déjeuner et sortis de la cafétéria pour rejoindre ma chambre.
En entrant, je tombais sur Toby en train de retourner notre chambre.
– Qu'est-ce qui t'arrives ? Demandais-je. 
– J'ai perdu mes chaussettes ! S'écria-t-il.
– Il est comme ça depuis quinze minutes. Et encore, tu ne l'as pas vu fouiller dans le linge sale ! Me dit Will en riant.
– Tu ne peux pas en prendre une autre paire ? Demandais-je à Toby en me retenant de rire.     Mon ami était plutôt distrait, cela faisait bien longtemps qu'on avait arrêté de compter le nombre d'affaires qu'il avait perdu depuis qu'on habitait tous les trois.
– Non. Celles-ci, se sont mes préférées, elles me vont super bien et je compte bien demander à Bianca de m'accompagner au bal alors il me les faut absolument ! S'écria-t-il paniqué.
Cette fois-ci s'en était trop, j'éclatais de rire suivi par Will.
– Effectivement, c'est une question de vie ou de mort ! Me moquais-je. Bon désolé, mais je n'ai pas le temps pour ça, j'ai rendez-vous avec monsieur Vikram, je dois vous laisser. Dis-je en m'habillant.
J'avais revêtu un jean noir avec un tee-shirt blanc basique et mes baskets bleues.
– Qu'est-ce qu'il te veut ? Me demanda Will.
– Aucune idée. Répondis-je.
C'était rare que le chef de la ville convoque des personnes dans son bureau, mais étant donné que c'était à moi qu'il avait demandé d'aller chercher Lucie sur Terre, je suppose qu'il devait avoir confiance en moi plus qu'en d'autres personnes.
J'avais d'ailleurs été étonné qu'il me charge de ramener Lucie, j'aurais cru qu'il aurait confié cette mission à son fils.
Mais désormais,  j'étais bien content qu'il ne l'ait pas fait.
Je dis au revoir à Will et Toby et ouvrit un portail jusqu'à la tour.
La seconde d'après je montais dans l'ascenseur et toquai à la porte du bureau de monsieur Vikram.
– Entre ! Cria celui-ci.
Je pénétrais à l'intérieur et le trouvais assit sur l'un de ses fauteuils, je pris place face à lui attendant qu'il débute la conversation.
– Tu dois sûrement te demander pourquoi je t'ai fait venir. Me dit-il.
– Oui en effet.
– Ne t'inquiète pas, il n'y a rien de grave, je voulais juste savoir si Lucie arrivait à s'adapter à sa nouvelle vie, et s'il était possible pour toi de l'aider à apprendre quelques bases sur l'histoire de notre monde ou sur les potions avant qu'elle ne débute les cours. J'aurais pu le demander à Tyler, mais il est plutôt occupé en ce moment.
– Je vois, et bien en ce qui concerne sa vie ici, j'ai bien l'impression qu'elle s'y habitue et pour les cours, je ne vois aucun problème à l'aider un petit peu. Répondis-je. 
Au fond de moi, j'étais bien content que monsieur Vikram me demande ça. Ça allait me donner une bonne raison de revoir Lucie.
– Très bien, je suis content de l'apprendre. J'aurais bien aimé qu'elle vienne me voir, mais peut être à elle encore besoin d'un peu de temps. En-tout-cas merci pour ton aide Raphaël.
– Il n'y a pas de quoi. Puis-je vous poser une question ? Demandais-je un instant plus tard.
– Oui bien sûr.
– Pourquoi moi ? Je veux dire pourquoi est ce que c'est à moi que vous avez demandé d'aller chercher Lucie et pourquoi m'accorder vous votre confiance ainsi ?
– Disons que je te considère un peu comme mon fils. Non pas que tu ressembles à Tyler, mais j'ai toujours trouvé chez toi une certaine joie de vivre et une soif d'apprendre. C'est exactement ce que j'apprécie chez les jeunes de ce monde.
– Je vois... Merci à vous en tout cas. Cela me fait très plaisir. Répondis-je.
Je me levais et serais la main à monsieur Vikram.
J'allais partir quand quelqu'un toqua à la porte.
– Peux-tu ouvrir en sortant ? Me demanda celui-ci.
J'acquiesçais et alla ouvrir la porte. Je fus à la fois surpris et heureux en découvrant la personne qui se trouvait derrière la porte : Lucie.