Neewoln

Lucie

Je suis rentré dans ma chambre le sourire aux lèvres et la tête sur un petit nuage.
Bianca était en train de prendre sa douche, je suis donc allée m'asseoir sur mon lit pour l'attendre.
C'est là que j'ai remarqué un morceau de papier à côté de mon oreiller.
Je l'ai pris dans mes mains, intriguée.
Le papier était épais et plié en deux.
En l'ouvrant mon cœur avait manqué un battement.
Là écrit à l'encre rouge se trouvait les mots suivant :
On sait où tu es, tu ne peux plus te cacher.
                                                   A
Je n'avais pas eu besoin de réfléchir pour savoir qui avait écrit ce mot...
A comme Arcade.
Je ne savais pas quoi faire.
Comment avait-il pu pénétrer dans ma chambre ?
J'entendis Bianca sortir de la salle de bain, je pris donc le mot et le rangeai dans ma table de nuit.
Je ne voulais en parler à personne pour l'instant, ça ne servait à rien d'inquiéter mes amis.
– Tu es là ! Alors comment ça s'est passé ? S'écria Bianca en enroulant une serviette autour de ses cheveux mouillés.
– C'était génial ! M'écriais-je.
– Et... Vous vous êtes embrassés ?
– Non ! Bien sûr que non ! Répondis-je gênée.
– Dommage... Ce n'est qu'une question de temps ne t'inquiète pas. Ricana Bianca.
Je pris un coussin et le lui lançai à la figure en riant.
Elle fit un pas vers la droite pour l'esquiver et rit de plus belle.
Une fois habillée et coiffée Bianca se tourna vers moi :
– Tu viens ? On va manger ? Me dit-elle.
Je ne peut pas y aller, je n'ai pas faim et je n'ai pas envie de voir tous mes amis, l'un d'entre eux remarquera forcément qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
– Je ne me sens pas très bien, je préfère rester ici. Déclarais-je.
Bianca hausse et les sourcils et me demande inquiète :
– Il y a quelque chose qui ne va pas ?
– Non, non ne t'inquiètes pas ça ira sûrement mieux demain.
– D'accord. On se voit tout à l'heure alors ?
– Oui à tout à l'heure. Répondis-je.

Bianca était partie depuis quinze minutes quand quelqu'un frappa à la porte.
Je venais d'aller prendre ma douche et je m'étais mise en pyjama.
Pourquoi fallait-il toujours qu'on vienne me voir quand j'étais dans des tenues farfelues ?
Je n'avais pas le courage d'aller chercher des vêtements adéquats, je me contentais donc de me repeigner les cheveux et d'aller ouvrir la porte.
Je fus malgré moi heureuse de voir Raphaël sur le bas de la porte.
– Tu vas bien ? Me demanda-t-il ne me laissant même pas le temps de le saluer.
– Oui oui, ne t'inquiète pas j'étais juste fatiguée, je comptais aller dormir, ça ira mieux demain.
Il semble douter de ma version, mais ne dit rien.
On se regarde ainsi durant de nombreuses secondes puis je finis par ouvrir la porte pour le laisser entrer.
Je vais m'asseoir sur mon lit et il reste planté là au milieu de la pièce.
Après quelques instants, il prend finalement la décision de venir s'installer à côté de moi en laissant une distance respectable entre nous.
– Qu'est-ce qui se passe Lucie ?
Mince, il avait compris que quelque chose n'allait pas... Je voulut tout lui raconter, mais je n'osais pas... Je ne voulais impliquer personne dans mes histoires. Mes amis avaient déjà risqué leur vie une fois pour venir me sauver je ne voulais pas que ça recommence...
– Rien du tout. Répondis-je en espérant qu'il se contenterait de ma réponse.
– Qu'est-ce que tu me caches ? Tu sais bien que tu peux tout me dire... Répondit-il en plongeant son regard dans le mien.
À ce moment-là, je ressens une chaleur à l'intérieur de moi, mon cœur commence à battre plus fort et je renonce finalement à lui cacher la vérité.
Je lui fais part de tout, en passant par le mot que j'avais reçu à côté de mon oreiller, à la peur que je ressentais à l'idée de les mettre en danger, à ma tristesse quant au fait que Tyler soit un membre des rebelles, au manque que je ressentais depuis que j'avais quitté ma vie sur terre...
Raphaël m'écoute sans m'interrompre et quand j'eus fini, il me prend dans ses bras.
Je remarque avec étonnement que je suis en train de pleurer à chaudes larmes.
– Tout va bien se passer, je suis là... Me chuchote-t-il à l'oreille.
Je reste agrippé à lui durant plusieurs minutes puis je fini par m'écarter.
J'essuis mes yeux du revers de la main et me rends compte avec horreur que son tee-shirt noir est trempée de mes larmes.
– Je suis vraiment désolé... Lui dis-je honteuse.
– Ce n'est rien, je le laverai. Répondit-il.
Il approcha sa main de mon visage et essuya une larme qui coulait sur ma joue.
– Je ne veux plus te voir pleurer dans mes bras... Tu mérites d'être heureuse Lucie. Me dit-il tendrement.
Je ne sais pas si c'était à cause du contact de sa main sur ma joue ou du ton qu'il employait, mais mon cœur s'emballa.
Je ressentais mille émotions à la fois, de l'amour, de la tristesse, de la peur.
Pourtant, l'une d'entre elle était plus forte que les autres...
– Tu es si belle. Me dit Raphaël.
Sa remarque me fit monter le feu aux joues et je crois que mon cœur battait si fort qu'on aurait pu l'entendre à travers ma poitrine.
– Merci. Répondis-je en souriant.
Désormais, plus rien ne comptait, je n'étais plus triste, non, j'étais heureuse, heureuse d'avoir rencontré quelqu'un comme Raphaël, quelqu'un de si gentil, si attentionné, si beau...
Sans réfléchir, je me rapprochais de lui jusqu'à ce que nos visages ne soient plus qu'à quelques centimètres.
Il sembla surpris de ma démarche puis me sourit de toutes ses dents.
Il se tourna vers moi, posa sa main derrière ma nuque et me regarda quelques instants comme pour être sûr que j'étais d'accord.
Puis, sans prévenir, il posa délicatement ses lèvres sur les miennes.
Un frisson me parcourut le corps, je n'avais jamais rien ressenti de tel auparavant.
C'était comme si une étincelle s'était éveillée en moi.
Je lui rendis son baiser avec la même délicatesse que le précédent, ses lèvres étaient douces, parfaites...
On se sépara et il me regarda en souriant :
– Si tu savais depuis combien de temps, j'attendais de faire ça. Me dit-il.
Je baissais la tête pour ne pas qu'il remarque mes joues cramoisi, mon cœur battait toujours à tout rompre. Alors comme ça, il voulait m'embrasser depuis longtemps ? Mais pourquoi ne l'avait-il pas fait plus tôt ?
Est-ce que j'avais été à la hauteur de ses attentes ?
Après tout, je n'étais probablement pas la première fille qu'il embrassait.
Il prend mon menton dans ses mains et me forçe à le regarder :
– Qu'est-ce qui se passe ? Tu regrettes ? Me demande-t-il tristement.
– Non ! Pas du tout ! J'ai adoré, vraiment ! C'est juste que je ne comprends pas, pourquoi moi ? Il y a des centaines de filles qui te courent après !
– Mais aucune d'entre elles ne m'intéresse. À mes yeux, il n'y a que toi.
Son ton est si gentil... Raphaël est vraiment un garçon en or.
– Et tu as trouvé ça comment ? Je veux dire toi, tu as de l'expérience, mais moi, c'était la première fois. Avouais-je gênée.
Une vague d'étonnement passa sur son visage puis il se mit à rire.
– C'est donc ça qui te fait peur ?
Tu as été parfaite !
Je n'ai qu'une envie, c'est de recommencer. Me dit-il avec un clin d'œil.
Sa remarque me fit chaud au cœur.
– En revanche, les garçons sur Terre doivent être aveugle.
Je t'ai aimé dès la seconde où j'ai posé les yeux sur toi.
Je dois bien avouer que ça m'étonne, mais je suis très heureux d'être le premier. Et si tu veux tout savoir, tu es aussi la première pour moi. M'avoua-t-il.
Sa déclaration me rendit heureuse comme je ne l'avais jamais été. J'entoure son cou de mes bras et l'embrasse une nouvelle fois avec plus d'insistance cette fois...