Neewoln

Lucie

Bianca n'avait pas menti en disant qu'elle allait me montrer beaucoup d'endroits, on venait de sortir de la trentième boutique que nous avions visitées depuis ce matin !
J'avais les mains chargées de décorations en tout genre et de vêtements tous plus beaux les uns que les autres.
Nous avions dû parcourir la moitié de la ville pour qu'elle me montre les jardins du Nord, la fontaine dorée, la forêt remplie d'arbres et de buissons violets ou encore le jardin des gnomes. Oui oui, vous avez bien lu des gnomes !
Je n'aurais jamais cru en rencontrer un jour, ils étaient tout petits avec de jolis chapeaux rouges, mais ils n'étaient pas très bavards.
Ils avaient tous plongé sous terre en me voyant m'approcher d'eux pour les voir de plus près.
Je commençais à avoir mal au pied et allais m'asseoir sur un banc à côté de moi quand Bianca se mit à courir vers la vitrine d'une boutique :
– Lucie ! Tu as vu cette robe ? Elle est magnifique ! Je suis sûre qu'elle t'irait à ravir ! Me dit-elle, enjouée.
Je la rejoignis en traînant des pieds et regardai ce qu'elle était en train de me montrer.
Je dois bien avouer que cette robe était splendide, on aurait dit qu'elle sortait tout droit d'un conte de fées, le bustier était recouvert de strasses, la jupe qui touchait presque le sol était faite de soie et la couleur avait tout pour me plaire : un magnifique bleu azur.
– Wahou, elle est incroyable ! M'écriais-je.
– Tu devrais l'acheter ! Me dit-elle.
– Oh non ! Je n'aurais jamais l'occasion de le porter de toute façon.
– En réalité si. Je ne t'en ai pas encore parlé étant donné que tu n'es arrivé qu'hier, mais il y a un grand bal organisé la semaine prochaine dans les jardins de la tour. Toute la ville y est conviée, c'est le plus grand événement de l'année !
– Oh... Je ne sais pas si j'irais de toute façon personne ne me connaît.
– Premièrement, c'est entièrement faux, presque tout le monde a déjà entendu parler de la célèbre Lucie élevée chez les humains et deuxièmement, ce sera l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes ! On pourra y aller ensemble si c'est ça qui t'inquiète, même si je serais prête à parier qu'un certain Raphaël donnerait tout pour y aller avec toi. Me dit-elle avec un clin d'œil.
Mes joues s'empourprèrent et je me ruais à l'intérieur de la boutique pour éviter toute discussion concernant un jeune brun au yeux émeraude.

Comme j'aurais dû m'y attendre, on en ressortit vingt minutes plus tard avec la robe et une paire de talons que Bianca m'avait pousser à acheter.
– Il serait temps de rentrer. Dis-je les mains pleines.
– Oui, allons-y, mais avant toutes choses, allons déjeuner, on a bien mérité une bonne pizza !
– Une pizza ? Ça existe ici ? Demandais-je étonnée.
– Oui, bien sûr ! Tu croyais quoi ? Qu'on mangeait de la bave de crapaud ? Répondit-elle en rigolant.

On avait donc fini par trouver une petite pizzeria dans un coin de rue, j'étais gênée d'entrer à l'intérieur les bras chargés, mais Bianca n'arrêtait pas de me répéter que ça ne faisait rien. On nous assit à une table et je déposais mes achats sur le sol à coté de moi. Un serveur nous apporta le menu quelques instants plus tard et comme j'aurais dû m'y attendre, ce n'était pas vraiment les mêmes parfums que chez moi :
Pizza à l'herbe de gnome
Pizza orientale au soupçon de magie
Pizza volante
Pizza jambon et buissons de la forêt violette.
– Qu'est-ce que c'est que ces choses ? Demandais-je horrifiée.
Bianca se mit à rire et me dit :
– Je comprends que ça fait peur au début, mais je peux t'assurer que c'est délicieux. Ne t'inquiète pas tout est comestible. Ajouta-t-elle devant mon air dégoûté.
Le serveur arriva pour prendre notre commande et je choisis une pizza à l'herbe de gnome comme Bianca.
Nos assiettes arrivèrent quelques instants plus tard et je dois bien avouer que ça sentait plutôt bon. Visuellement, elle avait tout l'air d'une pizza normale sans compter les feuilles étranges poser par-dessus. Je me décidais finalement à goûter :
– Wahou, mais c'est délicieux ! M'écriais-je. C'est encore meilleur que chez moi ! On dirait un mélange de fromage et de miel, c'est juste succulent ! Bianca rigola en avalant une part de sa pizza.
– Je t'avais bien dit que tu allais adorer !

Une demi-heure plus tard, nous sortîmes du restaurant non sans nous être disputées à propos de qui paierait l'addition. C'est finalement Bianca qui avait gagné, mais je me promettais de m'en charger la prochaine fois. De toute façon, je comptais bien revenir goûter toutes les saveurs de pizza que je ne connaissais pas. C'est-à-dire tout le menu !
– Il serait peut-être temps de rentrer et d'installer tes nouvelles affaires. Me dit Bianca en souriant.
– Je suis totalement d'accord, ca va être géniale. Répondis-je.
Elle sortit de sa poche son Lesnir et nous ouvrit un portail jusqu'à notre chambre. En faisant cela, elle me rappela que Raphaël ne m'avait toujours pas appris à utiliser le mien, mais de toute façon, je n'avais pas vraiment besoin de lui n'est-ce pas ?
En pénétrant dans notre chambre, je me dépêchais d'aller poser tous mes sacs sur mon lit.
– Si j'avais fait ça dans ma vie d'humaine, je me serais retrouvée à la rue en une journée ! M'écriais-je en rigolant. C'était la première fois que je plaisantais sur mon ancienne vie et étrangement, cela me faisait moins mal que je ne l'aurais cru.
– Ça, c'est sûr ! Bon aller, il est temps que ce côté de la chambre te ressemble ! Me répondit Bianca.

Deux heures plus tard, on était enfin venu à bout de tous les sacs.
Ma garde-robe était pleine et mon mur était recouvert de décoration, j'avais acheté des guirlandes en forme de cœurs, des petites plantes d'intérieures, des tableaux représentant des gnomes...
– J'adore ! M'exclamais-je toute heureuse.
– Moi aussi ! Notre chambre est magnifique ! Bon maintenant, il est temps de s'occuper de ton nouveau téléphone ! Me dit elle.
Je l'avais presque oublié, on était allé en acheter un dans une boutique ce matin, il était plutôt semblable à celui que j'avais chez moi, mais quelque chose me disait que les apparences étaient trompeuses... J'ouvris la boîte et pris le petit appareil dans mes mains. Celui-ci s'agita à mon contact et une inscription apparu sur l'écran :
Bienvenue Lucie.
– Qu'est-ce que c'est que ça ? Comment connaît-il mon prénom ? M'écriais-je.
Bianca me regarda en rigolant.
– Ne t'inquiète pas, c'est parfaitement normal, c'est comme ça que les téléphones fonctionnent ici. Il suffit de les allumer et ils se chargent du reste. Il y a une reconnaissance faciale dans la caméra, c'est comme ça qu'il t'a reconnu.
– Oh... Tout est vraiment étrange ici. Répondis-je
– On peut dire ça. Mais l'avantage, c'est que tu n'as rien à faire, ton téléphone est maintenant prêt à être utilisé. Je vais te donner mon numéro ! S'écria-t-elle.
Une fois qu'on se fut échangé nos coordonnées je rangeai l'appareil dans ma table de nuit et nous discutâmes en attendant l'heure du dîner.