3. FLASH-BACK

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ELEYAH

07h12.
Je me réveille difficilement sous le cri strident de mon réveil. La nuit a été courte. Les souvenirs de la veille ressurgissent, et je me redresse d'un coup.

Où suis-je ?

Je scrute les environs, et la familiarité des lieux me rassure instantanément. Je suis de nouveau dans ma chambre d'hôtel.

Il me faut un moment avant de réaliser le degré de danger auquel j'étais confrontée.

C'était moins une...

Si personne n'était intervenu pour m'aider cette fois-ci, c'était la fin. Les forces de l'ordre avaient envahi les lieux, squattant chaque recoin de l'hôtel.

- Il n'y avait aucun échappatoire, m'avait informé le directeur de l'hôtel en me raccompagnant à ma chambre.

Je me rappelle avoir enjambé le ruban F.B.I qui bloquait l'entrée de la pièce et m'être effondrée sur le lit, mais impossible de me remémorer des deux heures précédentes.

Amnésie dissociative. 

C'est ce que m'a diagnostiqué un médecin récemment.

Apparemment mon splendide cerveau a décidé de me priver de certains souvenirs liés à des événements traumatiques.

Le pire dans ce diagnostic, c'est que je suis incapable de me rappeler de quoi il s'agit. J'ai beau fouiller dans ma mémoire, je me retrouve toujours devant un mur.

Pour répondre à ce problème, il m'a gentiment conseillé de consulter un psychologue qui tenterait de récolter des éléments clés et m'ouvrir des portes.

Comme si j'avais le temps.

J'avoue être curieuse, mais cette course poursuite ne me le permets pas.

- Dès que je serais en sécurité, me promets-je.

Je me redresse et me penche, tête en bas, pour voir si ma valise s'y trouve toujours. Je tends le bras, mais ma main ne trouve que la surface froide du parquet. Je me penche davantage pour avoir une confirmation visuelle.

Rien.

Je me repositionne en tailleur sur mon lit, ma respiration devenant plus saccadée. Toute ma vie se trouve dedans, dont mes papiers. Sans ça, je suis fichue.

Respire. Elle ne doit pas être loin.

Je balaye la pièce du regard, le soleil apparaissant brièvement entre les stores me permet de constater l'ampleur des dégâts.

Le fauteuil près de la fenêtre est à la renverse. Les tiroirs du meuble télé sont tous ouverts, dont leur contenu a été projeté au loin. L'écran plat en face de moi, grésille. À ma gauche, Mon cornet de pop corn est toujours sur le sol, se mélangeant aux guides touristiques et notices fournis par l'hôtel.

C'est un véritable champ de bataille.

Je vois enfin mon sac de bagage posé au pied du lit. Je soupire, et l'attrape immédiatement. Je l'ouvre et vérifie que tout est à sa place.

Mes vêtements et perruques y sont toujours. Mes papiers d'identité également, ainsi que mes moyens de défense.

Un flash me revient en manipulant l'étui de mon pistolet.

J'ai failli tuer quelqu'un hier.

Je chasse cette pensée et rassemble mes cheveux en un chignon bas.

Ce geste m'arrache un grommellement. Une douleur lancinante me parcourt le bras. J'ai dû faire un faux mouvement dans le feu de l'action.

Je m'étire, tentant de détendre mes muscles tout en le massant et sors des draps.

CalendulaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant