17. LE CHAT ET LA SOURIS

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ELEYAH

Je me réveille difficilement enroulée dans mes draps. Je transpire de tout mon être malgré l'air qui souffle sur ma peau au-dessus de ma tête. Une douleur se réveille dans mon bras, m'arrachant une grimace.

Des souvenirs flous de la veille me reviennent, mais j'ignore comment je suis rentrée à l'hôtel.

Je soulève la couverture pour m'assurer que je n'ai pas perdu ma petite culotte et je soupire en constatant que je l'ai toujours sur moi. Au moins, je n'ai ramené personne ici.

Je jette un œil sur l'heure qui s'affiche sur l'horloge face à moi. Onze heure trente-cinq. Bordel, j'ai dormi plus que d'ordinaire. Je me lève à la hâte en repensant à toutes les choses que je dois faire ce jour.

- Reprendre contact avec cet enfoiré pour récupérer mes nouveaux papiers,

- Acheter mon billet d'avion direction la liberté tant espérée,

- Couper tout contact avec mes proches (sauf Agatha qui me suivra certainement),

- Et surtout — Lutter contre ce mal de tête ambiant.

Je m'arrête net dans mon listing en apercevant un sachet sur la table de chevet, ainsi qu'un verre d'eau plein.

Je m'approche prudemment de l'objet suspect à ma droite pour voir ce qu'il contient, craignant d'en voir surgir une bestiole ou une bombe. Je suis stupéfaite lorsque j'y vois un pain au chocolat ainsi qu'un doliprane, attendant patiemment d'être ingurgités.

Je saisis le médicament et le plonge dans l'eau pour soulager mes maux de tête mais la panique commence à s'immiscer en moi. Que s'est-il passé la veille ? Je me rappelle avoir danser au club, qu'une bagarre a éclaté entre deux hommes mais le reste est vague.

Est-ce Isaac qui m'a ouvert cette nuit ? L'ai-je appelé pour me venir en aide ? Pourquoi est-ce que je ne m'en souviens pas ?

Je sors mon téléphone et l'allume pour vérifier mon historique d'appel. Je n'ai contacté personne. Alors comment expliquer ce petit-déjeuner tout prêt ?

Ce ne peut pas être lui. Il est déjà parti rejoindre sa famille il y a deux jours. Et pourtant... Je ne sais pas qui aurait pu me déposer. Il est le seul à savoir où je loge actuellement.

Voulant en avoir le cœur net, je fouille les poches de mon jean à la recherche de son numéro. Il ne me faut qu'une seconde pour retrouver le morceau de papier logé au fond. Il est dans un piteux état mais les chiffres y sont toujours lisibles. Je saisis mon portable et décide de lui envoyer un message.

Je passe ma journée à courir après Nimrod. Il ne décroche à aucun de mes coups de file, comme s'il s'était évaporé de la surface de la Terre et une boule naît lentement dans mon ventre.

Je fouille toute la ville, en commençant par le club qui est fermé, évidemment. Je tambourine comme une folle contre le carreau de la porte d'entrée, espérant que par miracle, un des responsables y soit toujours, mais rien à faire.

Je rebrousse chemin à bord de ma moto, et sillonne les rues de Birmingham. Je m'arrête au stand de tir où il se rend fréquemment. Sans succès.

Après avoir fouillé tous les bars du secteur sans le repérer, je m'affale sur le fauteuil face au comptoir du Marry's Chillfee. La tête entre les bras, je masse ma nuque espérant me redonner un gain d'énergie.

Je suis dans un sacré pétrin.

Quelle idée de lui avoir fait confiance aussi... murmure la douce voix dans ma tête.

Je souffle face à ce constat, attirant l'attention du barman qui rangeait la vaisselle derrière le comptoir.

– Une peine de cœur ? me demande-t-il d'une voix rauque, me faisant sortir de mes pensées.

CalendulaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant