Chapitre 25 : Là où tout a commencé

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Chapitre 25 : Là où tout a commencé


EVELYNN


Je devais avouer qu'au bout d'une vingtaine de minutes à marcher seule, au bord d'une route perdue dans une vaste forêt, je commençais un peu à avoir peur.

Ça va aller Evelynn. Tu es un vampire après tout. Le probabilité pour que tu tombes sur autre chose qu'un humain restait faible.

La vérité, c'est que même face aux humains j'étais vulnérable. Parce que j'étais devenue vampire depuis peu. Je ne contrôlais rien, et j'étais facile à malmener. La preuve étant que si Cal n'avait pas débarqué, j'ignore comment j'aurais terminé face aux membres d'un gang...

Au cas où une voiture passerait, j'ai préféré suivre la route à distance, en m'enfonçant un peu dans la forêt, sur le côté.

Je n'avais cessé de vérifier mon téléphone. Toujours rien. On m'avait complètement oublié.

À une intersection, j'ai hésité entre deux chemins. Je n'étais finalement plus certaine de moi à cause de mon manque de confiance. Au hasard, j'ai choisi la route à droite.

En marchant, mes pensées m'emportèrent, et sans crier gare, une sensation étrange s'empara de moi. Mon corps était envahi par une force invisible et irrésistible. Je me suis arrêtée pour me tourner dans une direction précise de la forêt avant de m'y laisser guider. J'étais encore consciente de mes propres pensées et actions. Mes sens s'amplifiaient, chaque bruit de la forêt résonnant dans mon esprit avec une clarté cristalline.

Un changement subtil se produit dans l'atmosphère, parce que le ciel, qui commençait à peine à s'ensoleiller, commença à se couvrir de nuages gris profond, obscurcissant lentement le paysage. Une brise glaciale souffla à travers les branches nues des arbres, transportant avec elle une sensation de mystère.

Les premiers flocons de cette neige printanière commencèrent à tomber du ciel, tourbillonnant doucement dans l'air avant de s'écraser silencieusement sur le sol. Leurs formes délicates contrastaient avec le vert sombre des sapins et le brun terne des feuilles mortes, créant un tableau enchanteur de pureté dans le paysage forestier.

J'ai avancé, enveloppée par la tranquillité de la forêt enneigée. Le froid soudain, porté par le vent, apaisait mes douleurs.

Une branche craqua sous mon pied. Pendant un instant, je me rendis réellement compte d'où est-ce que j'étais. L'atmosphère changea à nouveau, et soudainement, alors que je cherchais à m'orienter en regardant autour de moi, une douleur lancinante irradia mon crâne tandis que des images se précipitèrent sous forme de flash, dans lesquels je m'entendais hurler, courir, ne plus réussir à respirer.

Mes mains se posèrent sur mon crâne, cherchant désespérément à calmer mes tempes grésillantes de douleur. Je n'étais même plus apte à inspecter ce qui m'environnait. La sensation d'être traquée, qui s'installa à son tour, me rendit subitement paranoïaque.

Dans mon mal-être, je ne cessais de tourner sur moi-même, complètement désorientée et incapable de différencier la réalité de mes flash et ces sensations. Cette impression s'insinuait en moi, de telle sorte que j'étais persuadée d'être observée, traquée par des yeux invisibles qui me fixaient depuis les ténèbres de la forêt.

Le problème étant qu'à force de tourner sur moi-même, il m'était impossible de revenir sur mes pas. Je ne savais plus qu'elle était la bonne direction. La peur croissante et mon instinct me criant de fuir, j'ai serré les dents, préférant ignorer la douleur qui me consumait de l'intérieur pour m'enfoncer plus profondément dans cette dense forêt à pas rapide.

Blood Lust (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant