Chapitre 35 : Frénésie

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Chapitre 35 : Frénésie


EVELYNN


Vlad qui s'était automatiquement dressé en me voyant ramasser ma bêtise, attrapa mon poignet et me releva de force.

— N'y touche pas, quelqu'un va...

Je sentis sa main se serrer autour de mon poignet, ce qui me fit grimacer. Au bout de quelques secondes seulement, le sang s'était mis à couler de mon index jusqu'à mon poignet, se mêlant à l'étreinte.

Alors qu'il me tenait, son expression changea radicalement. Ses traits se sont durcis, et une lueur intense passa dans ses yeux. Vlad, étant un vampire, l'odeur du sang devait forcément éveiller en lui des instincts, mais cette fois-ci, ils me parurent bien plus puissants. Ses lèvres se serrèrent comme s'il luttait contre une impulsion intérieure.

— Putain... Eve... Dit-il en serrant les dents.

— Ça.... ça va aller, si c'est ça qui t'inquiète...

Non, ce n'était pas ça qui l'inquiétait et je l'ai bien compris en remarquant ses yeux virer au rouge. Il n'avait probablement pas dû prendre un comprimé.

Il porta mon poignet à ses lèvres, et son regard planté dans le mien, il remonta la traînée de sang avec sa langue pour venir fourrer mon index dans sa bouche, qu'il suça lentement.

C'était censé me dégoûter, pourtant, son regard indécent accompagné d'un air insolent lorsqu'il goûta mon sang, me fit tant d'effets que j'entrouvris les lèvres. Mon corps entier brûlait, ce contact m'étant bien plus intime que n'importe quel moment où on s'était déjà laissé emporter.

— Je suis désolée, je ne voulais pas te mettre en danger, lui assurais-je, complètement bouleversée et sachant pertinemment dans quel état pouvait mettre le sang un vampire après l'avoir vécu plusieurs fois.

En revanche, je ne comprenais toujours pas pourquoi celui de mes congénères me répugnait, alors que ce n'était pas le cas pour eux.

— En danger ? Il rit, un son amer et sans joie. Tu ne comprends vraiment rien, hein ? Ce n'est pas moi qui suis en danger, ici.

J'étais immobile, sentant mon cœur battre à tout rompre sous l'emplacement de ses doigts qui s'enfonçaient un peu plus dans ma peau chaque seconde qui s'écoulait. Il devait le sentir, lui aussi, et même l'entendre. Mais le sentir à la fois dans mon poignet et dans ma poitrine me fit presque réaliser la limite invisible que nous étions en train de franchir à nouveau.

— Pars, dit-il comme si chaque mot lui coûtait un effort immense. Pars, maintenant.

Je suis restée figée, incapable de bouger, choquée par la brusquerie de son ton. D'autant qu'il me retenait toujours.

— Quoi ?

Il inspira profondément, fermant les yeux comme pour se calmer.

— Tu m'as bien entendu, grogna-t-il, ses yeux brillants d'une lueur dangereuse. Pars avant que je ne fasse quelque chose que regretterai.

Ce n'était plus seulement de l'intensité que je percevais dans son regard, mais bel et bien de la sauvagerie. Jamais, au bon jamais, je ne l'avais vu se mettre dans un tel état pour du sang jusqu'à présent. Sa respiration irrégulière en dévoilait sa soif de sang, ainsi que ses muscles complètement tendus et veines qui ressortaient. Il avait tout d'une bête sauvage, comme moi un soir. La situation n'avait jamais été aussi précaire avec lui.

Blood Lust (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant