Chapitre 44 : Élévation

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Chapitre 44 : Élévation


EVELYNN


J'étais dans un lit d'hôpital, la lumière crue de la pièce piquant mes yeux et qui me ramenait, à travers des flashbacks, dans ce vaste espace abandonné. Chaque clignement de paupières me refit vivre l'événement. Puis, en bougeant mon bras engourdie, j'ai réalisé que divers câbles et tubes étaient accrochés à ma peau. Une perfusion de sang frais mélangé à une substance blanchâtre était fixée à mon bras, et plusieurs autres tubes administrant d'étranges solutions. D'un geste brusque, j'ai arraché les câbles, chaque déconnexion laissant une petite tache rouge sur ma peau.

En me levant précipitamment, une douleur sourde dans tout le corps m'électrisa, mais l'urgence de la situation m'empêchait de m'y attarder. J'ai frénétiquement abaissé la poignée, mais elle était fermée à clé.

— Non... Non... Non, murmurai-je en tournant en rond dans la chambre, en me tirant les cheveux dans un geste désespéré.

Les souvenirs de mon amie mourant dans mes bras me traversaient. La douleur de cette perte insupportable m'obligea à me tenir d'une main contre un mur, la respiration difficile.

J'ai éteint la lumière de la chambre, ne supportant plus la lumière et espérant trouver un semblant de réconfort dans l'obscurité. En m'approchant de la fenêtre, j'ai posé mes mains tremblantes sur le rebord froid. Dehors, il pleuvait, les gouttes d'eau tambourinant contre la vitre comme un écho de mon propre chagrin. Le ciel sombre et les éclairs lointains illuminaient brièvement la pièce.

Dans le reflet de la fenêtre, j'aperçus son propre visage, marqué par la fatigue et la douleur. Mes cheveux étaient en désordre, les yeux cernés et rougis par les larmes. Il n'y a pas à dire, j'étais dans un état pitoyable. En sentant une sensation gênante sur mon épaule, j'ai tiré sur mon vêtement pour découvrir une trace de morsure encore en guérison, celle de Yorick. Aussi celle qui avait tué Meredith. La marque était si profonde, que je savais que j'en garderai une cicatrice pour toujours.

En un sursaut, je me suis retournée après avoir entendu la porte se déverrouiller et s'ouvrir dans mon dos. Un homme brun et portant une barbe, vêtu de sa blouse blanche, entra en retirant ses lunettes d'un geste machinal.

— Remarquable. Tu es déjà sur pieds après la morsure d'un alpha, s'étonna-t-il en m'observant avec un mélange de surprise et de curiosité.

Mes poumons se gonflèrent quand il évoqua Yorick. J'ignorais qui était cet homme, mais s'il avait connaissance d'êtres surnaturels en ce bas monde, alors il devait forcément savoir ce que j'étais.

— Qui êtes-vous ? Demandai-je d'une voix assurée, mais en reculant tout de même d'un pas pour garder mes distances.

— Je suis le docteur Sierra, répondit-il calmement. Mais tu dois sans doute me connaître en tant qu'Aven.

Mon corps se figea. Il était bien celui dont les filles m'avaient parlé. Il était juste devant moi, celui qui détenait des réponses quant à ce qu'il se passait dans ce fichu corps.

— Aven ? J'ai répété, les yeux s'agrandissant de surprise. Alors... Vous devez forcément savoir ce qui ne va pas avec moi ?

Il hocha la tête en réponse, son expression sérieuse et rassurante.

J'ai pris le temps de le regarder longuement, cherchant la moindre trace de mensonge dans ses yeux, ce qui le fit arquer un sourcil. Finalement, je me suis laissée retomber sur le lit, les épaules se relâchant légèrement.

Blood Lust (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant