Blood Lust (FR)

Chapitre 2 : Un loup-garou protecteur

Chapitre 2 : Un loup-garou protecteur

EVELYNN

Aaron me tendit un bol de nouilles réchauffées au micro-onde. ça faisait deux jours que nous étions à Bellevue, dans le dos de Seattle. Deux jours entiers à déprimer avant que je ne me décide à sortir de la chambre qu'il me prêtait. Son appartement était petit, mais chaleureux. Tout comme la ville, il était assez coloré et plein de vie. J'étais d'ailleurs assez étonnée de savoir qu'il s'occupait de plantes.

— Mange, avant que ça ne refroidisse, dit-il avant d'aspirer ses nouilles, la tête penchée vers son bol.

Je le regardais en face de moi, assis au sol devant la table basse alors que j'étais sur le canapé. En réalité, ça avait été deux jours de pur cauchemar, durant lesquels Aaron débarquait en pleine nuit pour me calmer quand mes hallucinations reprenaient et m'arrachaient des hurlements et pleures. À sa place, j'aurais bien vite fait de me plaindre.

— Comment est-ce que tu l'as su ?

C'était notre première discussion depuis que nous étions arrivés. Tout ce temps, il s'était simplement contenté de me rassurer.

— Savoir pour quoi ? S'amusa-t-il après avoir avalé ses pâtes.

— Qu'il comptait me mettre en stase, j'ai soufflé, exaspérée.

— Tu penses que je n'étais pas là lorsqu'il t'a sauvé des griffes de Yorick ? J'ai toujours été là depuis le début. Je vois tout et j'entends surtout tout. Chase a fait l'erreur d'en parler un peu trop fort, sinon je ne l'aurais jamais su.

Je l'avais complètement oublié sur le moment, mais il faisait partie de ce groupe indépendant. Pourtant, je ne l'avais pas vu quand Meredith et moi avons été enlevées. Subitement méfiante, même s'il était trop tard pour ça, j'ai posé mon bol sur la table basse en me levant. En réaction, il arqua un sourcil.

— Qu'est-ce que tu me veux alors, bon sang ? Tu comptes me ramener auprès de Yorick, c'est ça ?

Il regarda dans le vide un instant avant de relever la tête pour me fixer.

— Tu te méprends. Je n'ai jamais fait partie des leurs. Je n'ai fait que collaborer, me dévoila-t-il.

J'ai froncé les sourcils en reculant dans le salon, ne sachant pas réellement comment recevoir cette information. Ça n'empêchait pas qu'il était régulièrement avec eux, et n'avait pas bougé le doigt quand Meredith a été tuée. Et puis, j'avais tellement de questions que je ne savais pas par où commencer.

— Alors pourquoi tu n'es pas intervenu ! Lui hurlai-je à la figure, les poumons se gonflant aussi rapidement qu'ils rétractaient.

Je lui en voulais terriblement. Même si sans lui, je serais déjà morte lors de l'exercice pratique.

— C'est ce que j'ai fait, annonça-t-il calmement avant de se remettre à manger, sans pour autant donner d'explication sur son intervention.

— Meredith est morte ! Rappelai-je.

— Ouais, et elle était censée mourir depuis bien longtemps, dit-il avec agressivité. Dans la vie, on ne peut pas sauver tout le monde, prendre toute la misère du monde sur ses épaules, s'agaça le loup. C'est comme ça, Evelynn.

J'ai dégluti, n'acceptant aucunement ces paroles. Il m'a fallu réunir toute ma force afin de relever la tête pour empêcher une larme de s'échapper.