amor y misión

7 | 𝑴𝐚𝐧𝐪𝐮𝐞 𝑫𝐞 𝑺𝐨𝐦𝐦𝐞𝐢𝐥

𝑨𝐦𝐛𝐫𝐨𝐬𝐢𝐚

Je suis fatiguée et peut-être un peu abimée. Mes cernes bleutées sous mes yeux peuvent le prouver.

Mon physique se reflète dans le miroir de la cellule de Calista qui est déjà partie travailler.

Je suis en retard mais on m'a fait remonter il y a quelques minutes seulement. J'avais besoin de me passer un coup d'eau sur le visage.

Je suis à bout de force, pendant trois jours en première grade, j'ai l'impression de ne pas avoir dormi une seule seconde.

Je sais que c'est faux.

Je sais que j'ai dormi, c'est juste que ce n'est tellement pas confortable que je ressens une vague de fatigue dans la totalité des parties de mon corps qui en tremblent de douleur.

Mon corps ne peut pas être en état pour travailler mais je ne dois pas me plaindre. Je suis enfin remontée en surface. Je suis enfin sortie de ce qui s'apparente au véritable enfer.

Je ne veux jamais y retourner.

Plus jamais.

Sans trop de conviction et de motivation, je laisse mes jambes choisir le chemin pour me guider tout droit en direction de la cuisine. Je toque et le chef ouvre.

ᅳ Tu es en retard Ambrosia. me signale-t-il. Tu n'as pas l'air d'être en forme, est-ce que ça va ?

ᅳ Ça ne t'as pas du tout réussi la première grade, ricane le même homme qui a fini avec un coup de genou dans ses parties intimes.

J'ai envie de me venger et de le faire payer mais ce pauvre chien sans défense va encore une fois jouer la victime et c'est moi qui en paierai les conséquences alors non merci.

Je vais me contenter de l'ignorer.

ᅳ Sois gentil pour une fois, c'est de ta faute si elle a dû goûter à la première grade ! s'exclame le chef.

Je ne sais pas s'il a répondu ou si c'est ma fatigue qui me bouche les oreilles mais il ne me semble pas l'avoir entendu répondre au chef.

Le chien : 1. Moi : 2.

Je garde l'avantage sur lui.

ᅳ ROSI ! s'écrie mon amie en courant vers moi.

ᅳ J'étais plongée dans ce que je faisais je n'avais pas vu que tu étais revenue. ajoute-t-elle.

Franchement, c'est loin d'être le plus grave.

ᅳ Les filles, je veux bien être gentils mais allez chacune à vos postes, nous sommes déjà assez en retard. Vous discuterez quand vous aurez terminé.

On accepte et elle retourne à son poste.

Du coin de l'œil, je vois qu'elle me jette beaucoup de regards comme si elle s'inquiétait de mon état.

Je lui adresse un regard suivi d'un sourire. Je vais bien. Je suis fatiguée voir même épuisée mais je vais bien. Il ne faut pas qu'elle se laisse perturber à cause de moi.

Mon état est loin d'être critique. J'ai l'habitude de me sentir de cette façon. Je l'ai été pendant toute mon adolescence alors ça ne change pas grand chose de l'être une nouvelle fois maintenant.

Je tends mon bras droit pour attraper un bac pour pouvoir disposer les derniers verres. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'il y en ait un qui décide de n'en faire qu'à sa tête et qui me glisse entre les doigts. Pendant sa chute, je ne cesse de me répéter qu'il ne doit pas se briser.