13 | 𝑹𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

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𝑨𝐦𝐛𝐫𝐨𝐬𝐢𝐚

J'ai peur des hommes et ça depuis la première fois où j'ai été détruite. Depuis la première fois qu'on a sali le corps dans lequel mon âme s'est déchirée.

Ce soir-là, j'ai continué de pleurer. Pleurer jusqu'à ne plus sentir aucune de mes larmes couler le long de mon visage. Pleurer jusqu'à en avoir si mal au crâne.

J'aurais voulu crier. Crier jusqu'à en avoir la voix cassée mais je n'ai pas pu. Je suis restée seule toute la nuit à être anéantie de ce qu'il venait de me faire vivre.

Mon entrecuisse était mouillée lorsqu'il a quitté la pièce. Lorsqu'il a quitté la scène de crime tout en abandonnant la victime.

Tout ce dont j'avais envie c'était pouvoir me laver et faire comme si rien ne s'était passé mais encore une fois, je n'ai pas pu. J'ai dû m'en sortir seule, comme la toute première fois.

J'ai essuyé ce qu'il a laissé en moi et sur moi avec l'oreiller de ma cellule. Je n'avais pas le choix… Je ne pouvais pas rester assise sans rien faire. En laissant ses traces s'écouler le long de mes cuisses. Je ne suis pas propre, ça je le sais. Mais au moins j'ai donné les dernières forces qu'avait mon corps pour faire en sorte de ne pas me détester encore plus.

Malencontreusement pour moi, mon cerveau n'a pas arrêté de penser. De réfléchir. C'est alors que je me suis demandé s'il faisait subir ça à toutes les filles de cette prison. C'est alors que je me suis demandé s'il avait osé la toucher elle. Je ne sais pas si la vie m'accordera un souhait, mais j'aimerais qu'il ne la touche jamais.

Elle est trop précieuse pour être encore plus détruite de cette manière.

Je ne veux pas qu'il la touche. Il n'a pas le droit. Calista Paz. Cette fille aux cheveux d'automne avec un sourire qui illumine chacune de mes journées. Faites qu'elle ne soit pas une de ses victimes.

La seule chose que je puisse en tirer de positif de l'horreur que j'ai vécu après le dernier repas qui constitue ma journée d'hier, c'est que j'ai pu être au courant qu'un implant m'avait été placé dans le dos. Maintenant, je vais devoir trouver un moyen pour pouvoir me l'enlever.

ᅳ Voilà ton premier repas, s'exclame la voix masculine que je reconnais.
C'est celle du premier gardien que j'ai connu.

ᅳ Excuse moi, j'aurais une question.

ᅳ Bien sûr je t'écoute. me dit-il tout en déposant mon plateau dans le coin de ma cellule.

ᅳ C'est possible de prendre une douche ?

Il faut que je trouve une solution et vite.

ᅳ J'ai eu mes règles pendant la nuit et j'aimerais pouvoir me nettoyer. ajoutai-je.

Il me regarde tendrement avec une légère compassion.

ᅳ Bien sûr que c'est possible. Mange ton petit déjeuner et je t'accompagnerai après jusqu'aux douches. 

Je lui adresse un sourire et le regarde partir.

Il est différent. Il n'est pas comme eux.

Je ne dois plus avoir peur des hommes en général, seulement de ceux qui n'arrivent pas à gérer leur pulsion sexuelle.

Ceux qui prennent le “non” pour un “peut-être” et le silence pour un “oui”.

Sans réellement savoir pourquoi, je ne me sens plus si seule comme j'ai pu le ressentir. J'ai l'impression d'avoir une personne gentille à mes côtés et qui pourra m'aider. Vraiment m'aider.

Je le retrouve après avoir terminé de déjeuner. Il ouvre la porte de ma cellule avec un petit sac en papier et une petite poubelle.

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