12 | 𝑪𝐢𝐜𝐚𝐭𝐫𝐢𝐜𝐞𝐬 𝑫𝐮 𝑷𝐚𝐬𝐬𝐞́

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𝑨𝐦𝐛𝐫𝐨𝐬𝐢𝐚

Si seulement ça c'était terminé d'une autre façon.

Si seulement on avait fait des choix différents.

Si seulement on avait réussi.

Malheureusement comme beaucoup de gens sur cette planète le disent, avec des “si” on refait le monde.

Contre toute attente, on a beau utiliser cette phrase, il n'y a aucun “si” qui a refait le monde.

Tout simplement parce qu'on ne peut pas revenir dans le temps. Une fois qu'on a agi c'est trop tard. On ne pourra jamais faire marche-arrière. Et c'est ce qui me déprime le plus depuis mon réveil.

Quand je repense à hier, je me revois en dehors de cette foutue prison avec Calista. Fait chier…

Je ne peux même plus la voir ni être au courant de comment elle va. Je ne peux plus sortir. Plus aller travailler et pire, je ne peux plus fumer.

Le directeur est venu dans nos cellules pour nous redonner des tenues.

Ce qui signifie qu'il a embarqué mon paquet de clopes et mon briquet qui est à l'intérieur. Encore une fois.

Au moins, il m'a laissé l'opportunité de garder ma photo de famille. J'ai accepté directement. Je refuse de perdre cette photo même si maintenant elle est pliée en quatre et qu'elle se retrouve légèrement froissée.

ᅳ Voici votre repas, dit une voix qui sonne masculine un peu saouler en ouvrant la porte.

Je connais la voix du gardien de la première grade et sa voix m'a l'air différente de celle que je viens d'entendre.

Il passe la porte de ma cellule et dépose mon plateau. Je peux apercevoir sa carrure et son visage. J'ai raison. Ce n'est pas le même gardien. En même temps c'est logique, à quoi je m'attendais. On se trouve dans la prison la plus sécurisée d'Espagne alors ils doivent avoir plus d'employés que ce que j'imagine.

Il me regarde droit dans les yeux avant de faire dérouler son regard sur mon corps de haut en bas.

ᅳ Dis donc toi, t’es plutôt jolie pour une prisonnière.

Ok. Je vois le genre de relou que c'est.

ᅳ Je repasserai chercher ton plateau mais prépare toi, moi aussi je veux un repas.

Il est sérieux là ?

ᅳ Vas te faire foutre connard ! lui hurlai-je dessus.

ᅳ Tu ne devrais pas me dire ça, lâche-t-il en sortant de ma cellule.

Alors lui, je ne l'aime pas. C'est clair, net et précis.

Je préfère largement l'autre gardien.

Je m'approche de mon plateau et comme ce à quoi je m'attendais, il n'y a presque rien dedans. Je le prends et me recule dans le fond de ma cellule avant de commencer à manger.

ᅳ Bon appétit Cal. dis-je à voix haute, seule dans ma cellule complètement pourrie.

Je n'ai plus l'habitude de manger sans elle. Avec les événements d'hier soir, mon appétit a disparu et mon sommeil fait grève. Je ne sais pas comment je vais bien pouvoir tenir.

Je me force quand même à manger pour ne pas perdre plus de poids, je continue de faire en sorte de garder ce qu'il me reste et de reprendre ce que j'ai déjà perdu depuis mon arrivée ici.

Je n'ai même pas eu le temps de finir de manger que j'entends le bruit que ma porte fait quand quelqu'un l'ouvre. Pitié… Ne me dites pas que c'est l'autre relou qui est revenu.

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