• chapitre 36

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— Et soyez sages pendant mon absence.

Dayoung lâcha un petit rire tout en ébouriffant les cheveux de Jisung. Ce dernier sourit et lui dit de ne pas s'inquiéter, mais il savait pertinemment que Minho et lui n'allaient pas savoir se tenir sans la jeune femme dans les parages. Et pour cause, le programme était déjà ficelé depuis qu'ils savaient qu'elle avait des déplacements professionnels en prévision.

Pour une fois, Dayoung n'avait pas fait part de ses soupçons à son demi-frère au sujet de son époux, à croire qu'elle avait lâché l'affaire. Ou qu'elle s'était fait une raison. Elle attrapa son imposante valise ainsi que son sac, puis glissa ses lunettes de soleil sur son nez d'un geste habile. Jisung l'observa attentivement, elle était belle, même radieuse, et il eut un petit pincement au cœur. Dayoung méritait d'être heureuse, elle avait tout pour l'être, et il ne comprenait toujours pas pour quelle raison elle s'était mariée avec Minho. Pour ce dernier, c'était plutôt évident qu'il voulait brouiller les pistes et satisfaire les attentes de son père. Mais pour elle, il était toujours dans le flou. Et puis, il n'osait pas poser davantage de questions à qui que ce soit. Son beau-frère allait sans doute se braquer, Dayoung rester évasive, et ses parents lui mentir. Il ne pouvait compter sur personne pour découvrir la vérité. 

Il salua la jeune femme et la regarda jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur ne se referment. Et une fois que ce fut le cas, il lâcha un lourd soupir pour évacuer toute la tension qu'il avait accumulée ces derniers jours. Vivre sous le même toit que Minho s'avérait de plus en plus compliqué. Leur proximité le rendait fébrile. Son parfum qui embaumait l'appartement lui donnait envie de lui sauter dessus pour l'embrasser à en perdre haleine. Il mourait d'envie d'à nouveau profiter de la chaleur de ses baisers, de la douceur de sa peau, de la fermeté de ses mains sur son corps. Il voulait le sentir tout contre lui, en lui. Entendre ses gémissements, ses injures, son souffle s'échouer dans son cou pendant qu'il serait en train d'aller et venir dans son intimité. Ça n'était arrivé qu'une fois et pourtant, Jisung avait l'impression qu'il était encore là, comme une trace indélébile, un souvenir gravé dans son être. 

Il secoua la tête pour chasser ces pensées envahissantes et qui, parfois, l'empêchaient de se concentrer sur ses études. Mais chaque fois qu'il croisait le regard intense de Minho, ou même qu'il le figurait dans sa tête, son esprit vacillait et son ventre se tordait. Avec un dernier soupir, il se dirigea vers sa chambre, mais fut interrompu dans sa marche par le bruit d'une porte. Il s'arrêta quand Minho quitta la salle de bain, les cheveux encore humides. Leurs regards se croisèrent et le cœur de Jisung se mit à battre sans relâche. Leur proximité le perturbait encore, sans doute parce qu'elle éveillait en lui des désirs qu'il pouvait désormais laisser exploser.

— Tout va bien ? demanda l'homme en haussant un sourcil.

Il acquiesça, son pouls battait dans ses tempes, dans sa gorge.

— Elle est partie.

Ces trois mots arrachèrent un fin sourire à Minho. C'était enfin le moment de se libérer d'une tension insoutenable qu'ils ne parvenaient plus à gérer depuis quelques jours. Les moments rien que tous les deux s'étaient faits rares à cause de leurs obligations. Les études pour Jisung, le travail pour Minho, mais surtout la présence de Dayoung à l'appartement. Il y avait bien des instants où la jeune femme n'était pas avec eux, mais pas assez longtemps pour qu'ils puissent réellement faire ce dont ils avaient envie. Et puis, même si Jisung se rendait à la concession, Minho ne semblait pas enclin à se laisser aller là-bas.

— Et donc ? Je dois faire quelque chose de spécial ?

Le ton de Minho se voulait taquin et Jisung se mordit la lèvre. Il adorait cette façon qu'il avait de jouer les innocents alors qu'il savait parfaitement ce qu'il attendait. Il fit quelques pas vers lui avant de baisser les yeux pour l'analyser avec attention. Puis il glissa une main sur son torse, de son pectoral droit jusqu'à son épaule avant de bifurquer sur son cou dénudé, les deux premiers boutons de sa chemise n'ayant pas été mis. Du bout des doigts, Jisung caressa sa peau chaude et cela l'électrisa.

ENTRE SES MAINS ➹ minsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant