• chapitre 47

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Jisung soufflait enfin. Il était en vacances depuis deux jours et il n'avait absolument rien fait. Pour une fois, il voulait juste se reposer, ne penser à rien et profiter. Il avait laissé ses cours dans un coin de sa tête, et surtout bien rangés dans son sac. Pas de révisions, juste son ordinateur, des nouilles instantanées et lui. Ses amis étaient très occupés avec les fêtes de fin d'année et ils n'avaient pas prévu de se voir. Ils lui avaient bien proposé une soirée pour le Nouvel An, mais il avait été contraint de refuser. Ce soir-là, il serait avec Minho à l'hôtel et rien ni personne ne pourrait les déranger. Il était impatient de vivre ce moment, rien que tous les deux, loin de leurs habitudes et de leur environnement pesant. Mais avant cela, il avait promis à ses parents de dîner chez eux, en famille.

Et ça, c'était déjà moins excitant.

Dayoung serait présente, et Minho aussi, et c'était surtout ça qui le dérangeait. Depuis qu'il avait quitté leur appartement, il n'avait pas revu sa demi-sœur, mais quelques fois son beau-frère, notamment lorsque ce dernier avait débarqué chez lui après une dispute et qu'il y avait passé le week-end. Jisung se souvenait de chaque instant à ses côtés, de chaque baiser et de chaque caresse. Comme dans un rêve agréable. Il avait parfois la sensation d'encore sentir ses mains sur son corps, parcourir sa peau chaude et en demande d'attention. Sa bouche sur la sienne, dans son cou, et partout ailleurs.

Minho lui manquait, et l'avoir si près de lui sans pouvoir le toucher allait être une dure épreuve.

Il soupira et secoua la tête, il ne pouvait pas fuir et annuler sa présence au dîner. Ses parents étaient impatients de le revoir, et il avait prévu d'y rester deux jours puisque sa mère avait insisté. Sa voix suppliante l'avait convaincu, et il savait qu'elle serait aux petits soins pour lui. Ça lui ferait du bien, il avait besoin de penser à autre chose.

Une fois toutes ses affaires dans son sac de voyage, il enfila son manteau ainsi que ses chaussures, puis quitta le studio. Dayoung n'avait même pas proposé de venir le chercher pour qu'ils se rendent ensemble chez leurs parents, et il se sentait un peu vexé qu'elle n'ait pas pensé à lui. Et puis il n'avait pas osé envoyer de message à Minho de peur de le déranger ou de paraître désespéré. Il préférait se débrouiller par lui-même et prendre le métro.

Arrivé à la station où il devait descendre, Jisung se leva et quitta le wagon. Chaque pas le rapprochait un peu plus d'un instant qu'il n'était pas certain de vouloir vivre. Revoir Minho ne lui déplaisait pas, mais revoir Minho en compagnie de Dayoung et de ses parents, c'était une autre histoire. Il expira tout l'air de ses poumons, cherchant à se détendre, à calmer son cœur devenu fou. Cette soirée l'angoissait. Son amour pour Minho était presque étouffant car il s'efforçait de tout garder pour lui. Même s'il pouvait partager ce qu'il ressentait avec ses amis, il ne pouvait pas le faire à la personne concernée, alors qu'il aurait pu se soulager d'un fardeau trop lourd pour ses frêles épaules. Cependant, il ne se l'autorisait pas, par peur du rejet, par peur que tout ne change entre eux. Leur situation était bien trop complexe et il savait que Minho n'accepterait pas. Parce qu'il ne pouvait pas, même s'il en avait eu envie.

Dans la pénombre qui engloutissait peu à peu la ville, Jisung avança vers la demeure de ses parents, la gorge nouée. Sa nervosité le prenait aux tripes, il en eut tellement mal au ventre qu'il fut obligé de s'arrêter en chemin. Il ferma les yeux aussi fort que possible et essaya de puiser le courage nécessaire au fond de lui pour atteindre sa destination. Une soirée, rien qu'une soirée et après il serait libéré. Il devait prendre sur lui, même si ça lui en coûtait énormément.

Lorsqu'il arriva devant le portail et qu'il sonna à l'interphone, il eut l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds. Et même en remontant l'allée jusqu'à la maison, il ne parvint pas à apaiser son cœur. Ce ne fut qu'au moment où sa mère ouvrit la porte et lui adressa un sourire qu'il se sentit comme soulagé. Il pénétra dans le hall d'entrée et elle l'enlaça tendrement. Jisung se laissa porter par ses bras, par son étreinte rassurante à laquelle il répondit.

ENTRE SES MAINS ➹ minsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant