Étincelle

Chapitre 17

« La rouge, ou la noir ?

- Pardon ?

- Je pensais pourtant que ma question était des plus simples, se moqua Shawn dans un sourire moqueur. »

Son œil au beurre noir commençait seulement à devenir moins violacé, lui permettant ainsi d'ouvrir sa paupière en grand, alors que les quelques ecchymoses qui parcouraient sa peau disparaissaient peu à peu, au fil du temps, doucement mais surement. Cela faisait maintenant cinq jours qu'il était sortit de l'hôpital, ayant repris le cours de sa vie, non sans être à l'affut du moindre son suspect, observant avec une attention à peine voilée les alentours dés qu'il sortait. Sous les conseils avisés de son petit-ami, il avait finalement décidé de déposer plainte au commissariat, se remémorant parfaitement les visages de ses bourreaux. Pourtant, il n'avait pas cité Barbara, ce qui avait pour le moins agacer Aaron, bien que celui-ci avait compris son choix, et était déjà assez satisfait de voir qu'il avait bien porté plainte, et qu'il n'avait pas laissé l'affaire couler.

Silencieux, il observait son petit-ami, posté devant le miroir de la pièce, l'air en plein dilemme, bien qu'il trouvait celui-ci complètement inutile. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de le regarder faire, assez amusé par son attitude, ne s'étant pas attendu à une telle chose venant de lui. Décidément, il le surprenait de jour en jour.

« Honey, ce n'est que ma mère tu sais ? Ce n'est pas un entretient d'embauche, alors repose ces cravates tout de suite.

- Je voulais seulement faire bonne impression, marmonna Shawn.

- Soit simplement toi-même, je te trouve parfait comme tu es. »

Le rendez-vous avec sa mère avait été fixé pour aujourd'hui, profitant du week-end pour aller finalement faire les présentations tant attendu. Malgré tout, il semblait que Shawn appréhendais particulièrement ce moment, plus que ce qu'il l'avait laissé paraitre auparavant. Le petit cachotier. Lui adressant un petit sourire, son petit-ami s'avança vers lui, venant déposer un baiser sur ses lèvres pleines, avant de se redresser lentement.

« Tu m'en vois ravis. Pourtant, ta mère ne verra en moi qu'un parfait inconnu qui a une relation avec son fils.

- Ma mère va t'adorer, j'en suis persuadé.

- Alors, la rouge ou la noir ? »

Aaron poussa un long soupir las, presque blasé par la situation actuelle, avant de rouler des yeux de manières appuyés. Finalement, il tendit le bras, et s'empara des deux cravates avec rapidité, avant de les projeter un peu plus loin.

« J'ai dis pas de cravate, ou ma mère va te détester. »

Ça remarque eut l'air de faire mouche, car Shawn resta un moment immobile, les lèvres entrouvertes, avant qu'il ne fasse claquer sa langue contre son palet d'un air réprobateur. Le torse dénudé, le brun resta un moment silencieux, avant de finalement sortir un t-shirt de son armoire, un noir à l'inscription blanche, ayant enfin délaissé sa chemise. De nouveau, Shawn vint s'observer dans le miroir, passant ses doigts dans ses cheveux bruns, tentant de les réajuster en dépit du fait que sa coiffure était déjà parfaite.

« Comment s'appelle ta mère ?

- Audrey.

- Elle a quel âge ?

- Quarante-deux. Pourquoi toutes ces questions ?

- J'aimerais ne pas faire de gaffe. La première impression est la plus importante, tu sais ? Si je la foire, je suis foutue. »

Lâchant un léger rire, il se redressa, quittant le matelas, pour venir enlacer la taille de son petit-ami, déposant son visage sur son épaule, alors qu'il observait leur reflet dans le miroir. Lentement, il vint effleure du bout des doigts l'ecchymose violacé qui apparaissait au dessus du col de son vêtement, avant qu'il ne dépose un baiser sur sa blessure. Ces tâches violacés lui rappelait qu'il n'avait pas sut être présent pour lui, qu'il n'avait pas été digne de sa confiance, qu'il n'avait pas été en mesure de le protéger. Les deux premiers jours, il avait passé son temps à se morfondre, tout en maudissant ces types qui avaient osé porter la main sur le visage de son petit-ami, sur son corps. Puis, comprenant que ça n'aidait pas le jeune homme, il avait cessé de tout rapporter à lui, et s'était préoccupé de ces envies à lui, de ces besoins.