Les coups ne cessaient de pleuvoir, s'écrasant avec force sur le visage de l'homme en terre qui tentait tant bien que mal de se protéger le visage par le biais de ses bras, sans grand succès. Aaron était rude, vif, et visiblement infatigable à en juger par le nombre de coups qu'il portait à l'individu, sans jamais laisser transparaitre une once de fatigue - surement la colère prenait-elle le dessus sur ses muscles dont la peau les recouvrant était sillonnée de veines. Quelque peu paniqué, Shawn agrippait le bras du jeune homme, celui qui maintenait avec fermeté le col de l'homme à terre, tout en lui murmurant de le lâcher, de quitter cette chambre avant qu'ils ne soient vu, repéré par des surveillants. Parce que oui, en dépit du fait qu'il avait prit soin de fermer la porte, cela ne signifiait pas que les bruits de coups et de plainte était imperceptible de l'extérieur. Tirant avec un peu plus d'entrain sur son bras, il sentit Aaron agiter légèrement celui-ci, lui intimant de le lâcher, alors qu'il lui adressait un regard sombre.
« S'il te plait, Aaron, laissons tomber. Je pense qu'il a compris.
- Pas question. »
Poussant un soupir las, il délaissa le bras du faux blond, qui continuait de ruer de coup l'individu, dont le visage commençait à rougir, tandis que sa lèvre inférieur était ouverte, laissant couler un fin filet de sang. Les sourcils froncés, il prit alors place sur l'unique lit présent dans la pièce - apparemment, celui-ci avait le loisir de profiter seul de sa chambre. Le chanceux. Silencieux, il aperçut alors sur la table de chevet en bois disposé à côté du matelas, un petit cadre remplie de photo diverses duquel il s'empara. Il put alors observer, à son plus grand étonnement, des photos d'Aaron, installé dans la coure de l'établissement ou autre. La mauvaise qualité de la photo démontrait qu'elle avait été par le biais d'un téléphone portable, en catimini. Ce qui était en soit carrément flippant. Egalement, il remarqua une photo de Barbara, sa petite-amie, ce qui le surprit d'avantage encore. Papillonnant des cils, il observa celle-ci, souriante, alors que l'homme qui dormait ici était aussi présent sur la photographie. Cela ressemblait à une photo tout à fait banale entre deux amis. Pourtant, elle ne lui avait jamais parlé de cette fameuse connaissance. Quelque peu honteux, il agita son visage de gauche à droite, avant de se redresser, poussant légèrement Aaron qui finit par se laisser faire, bien qu'il gardait sa main sur le col de l'individu.
« Stéphane, puis-je savoir d'où tu connais Barbara ? »
L'ancien amant du blond papillonna des cils, avant de soupirer, la main posée sur le poignet de son vis-à-vis, alors que son visage avait légèrement enflé au niveau de sa pommette gauche. De sa main libre, Aaron s'empara du cadre que tenait le brun entre ses doigts, observant les photos tout en fronçant ses sourcils.
« C'est une amie d'enfance, nous avons grandi ensemble, je connais bien sa famille. C'est dégueulasse ce que tu lui fais. Siffla Stéphane. »
Grimaçant, Shawn eut la désagréable impression qu'une main invisible venait de presser douloureusement son cœur, alors que la honte et la culpabilité l'envahissait de nouveau, lui donnant presque le tournis. Remarquant son soudain mal à l'aise, Aaron déposa le cadre sur le matelas, et tenta de lui toucher l'épaule, en vain. Shawn s'était rapidement dégagé, fuyant volontairement son contact.
« Tu profites d'elle, de son argent, de sa naïveté, alors que dans son dos, tu couches avec quelqu'un d'autre. Tu es vraiment une personne horrible, qui n'a aucune valeur ni principe. Tu ne mérites pas Barbara. »
Son discours fut alors interrompu par le poing d'Aaron qui s'écrasa contre sa mâchoire, tandis qu'il tonnait :
« Ferme là. »
Les mains tremblantes, Shawn détourna les yeux, avant qu'il ne vienne se passer une main sur le visage, comme pour se ressaisir. Bien que cela n'ai pas l'effet désiré. Il se sentait idiot, et ridicule. Ce type avait raison, il était quelqu'un d'horrible.
VOUS LISEZ
Étincelle
RomanceOrphelin, Shawn est un jeune homme âgé de dix-neuf ans, qui aimerait avoir une vraie famille. Sa vie est terne et monotone, chaque jour ressemble à celui qui vient de passer, et il est tout bonnement piégé dans une routine infernale. Seulement, tous...