Chapitre 7

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Une épaisse fumée grisâtre virevolte dans la pièce aux teintes sombres, comme son cœur l'a toujours été au plus profond de son âme, alors que l'obscurité règne, laissant seulement apercevoir faiblement quelques rayons du soleil qui filtraient par les volets en bois de sa chambre. L'odeur de tabac mêlé à l'alcool semble embaumer chaque meuble et objets de la pièce, mais tant pis, lui apprécie particulièrement ces effluves qui l'ont accompagné le long de son enfance. Quelques éclats de verres sont éparpillé non loin de sa poubelle, du à une bouteille qu'il a lancé, surement à cause d'un excès de rage, ou bien d'une détresse mentale. Un silence règne dans la demeure, et ce n'est pas plus mal - il à un mal de crâne épouvantable. Il possède cette impression que, de petites aiguilles s'enfoncent inlassablement dans sa boite crânienne, le torturant d'avantage à chaque reprise. Les sourcils froncés, il pousse un long soupir, sachant pertinemment qu'il a trop bu la veille, et qu'aujourd'hui, son organisme le lui fait payer par le biais de douce torture qui ne parvient pourtant pas à l'apaiser.

Son bras est en feu, sa peau semble s'embrasser, le picotant de son épaule jusqu'à son poignet. Un nouveau soupir s'échappe de ses lèvres, avant qu'il n'ouvre un œil, faiblement, dépourvu d'enthousiaste. Lentement, il se redresse, son crâne le lançant de nouveau si bien qu'il grimace. Portant ses doigts à sa nuque, il retire le pull qu'il a revêtu la veille, avant de le laisser choir sur le sol dans un léger bruissement. Un bandage enroule son bras, et il entreprend donc de le retirer par le biais de geste toujours aussi lent, les paupières mi-closes. Un tigre blanc orne son épaule, il est de dos, et semble grimper le long de son bras, alors que le bas de bras est orné de tatouages tribaux donnant l'impression qu'il s'agit d'une faune plutôt dense. Il a fait ce tatouage sur un parfait coup de tête, il est juste passé devant un salon de tatouage, l'a vu en guise de présentation parmi tant d'autre et l'a choisie. Tout simplement.

Ça signification ? Peut être est-ce lui, ce tigre majestueux et indomptable qui suit son chemin seul, sans attache. Il ne sait pas, il ignore ce que cela signifie, il sait juste que ce dessin l'a attiré, qu'il l'a trouvé intéressant. Et puis boum, le voilà avec un tatouage depuis maintenant deux jours. Il a passé la plus part de son temps dans son ancienne chambre, à fumer, boire, à écouter de la musique. Les rares fois ou il est sortit, ont eu pour but de le faire errer seul, telle une âme, le long de trottoir menant à un lieu inconnu. Malgré tout, il n'a touché à aucun homme, aucune femme, rien, nada. De toute évidence, depuis qu'il a rencontré son fameux colocataire de chambre, il a une panne, excepté en sa présence - autant dire que la situation est souvent particulièrement gênante.

Posant le pansement sur la table de nuit prêt de son lit, il s'allonge de nouveau, les paupières closes. Le reste de l'une de ses cigarettes se consument doucement dans le cendrier déjà plein à ses côtés, mais il n'a pas la volonté d'aller le jeter. Il a juste envie de rester allonger, dans cette pièce ou il a grandit et qui à présent sent l'alcool et le tabac. Une légère barbe a prit place sur son menton et ses joues, mais il n'a pas l'envie de se raser, il est seulement épuisé. Cette nuit, il est rentré vers quatre heures, après avoir passé la soirée dans un bar, la capuche abaissé sur son visage, comme pour dissimiler son identité. La belle affaire, personne ne le connait de toute façon.

Soudain, la porte grince, et de léger bruit de pas se font entendre, souple et léger. Une voix féminine s'élève dans la pièce, et le jeune homme fronce les sourcils à son entende, son mal de crâne semblant s'intensifier un peu plus face à ce bruit qui semble être multiplier par cinq.

- Mon chéri, tu veux quelques choses à manger ? A boire ? Je peux te faire couler un bain si tu le souhaites.

Tournant son visage vers la femme debout dans l'entrebâillement de la pièce, il fait non de la tête, ne souhaitant rien de cela. Mollement, il entreprend alors de se tourner, offrant la vue de son dos à la femme qui l'a mise au monde. Il n'apprécie pas réellement se comporter ainsi avec elle, car il est conscient qu'elle a toujours été la pour sa personne, qu'elle a fait attention à lui quotidiennement. Mais actuellement, il ne ressent aucunement l'envie de parler. Pourtant, les bruits de pas reviennent, et ils ne semblent pas s'éloigner de la porte, au contraire, ils se rapprochent de lui. Il sent le matelas s'affaisser légèrement, alors qu'une main se pose délicatement sur son bras tatoué, de manière réconfortante et surtout inquiète.

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