Chapitre 12

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« Tu lui as envoyé un message ? »

Un long soupir las fut la seule réponse qui accueillit cette question, qu'il avait l'impression d'avoir entendu plusieurs fois depuis le début de la soirée, depuis qu'ils avaient regagnés leur chambre. Bon sang, Aaron n'était visiblement pas décidé à le laisser tranquille à ce sujet. Lui souhaitait uniquement dormir, passer une nuit calme et paisible si possible, avant d'entamer une énième journée compliqué et surtout longue. Les paupières fermées, il marmonna quelques insultes entre ses dents, alors que l'un de ses bras pendait du côté du lit. La chaleur ambiante était douce, et même si le faux blond s'était glissé dans son lit, celle-ci ne semblait pas avoir augmentée, à son plus grand soulagement.

« Aaron, il est deux heures du matin. Quand diable vas-tu me laisser dormir ? Marmonna Shawn sans se retourner. Je suis vraiment fatigué. Ajouta-t-il, comme pour le dissuader d'ajouter quoi que ce soit. »

Il le sentit s'agiter légèrement derrière lui, avant que son bras ne vienne enrouler sa taille dénudé par le fait qu'il s'était débarrassé de son t-shirt auparavant pour être plus à l'aise. Son souffle chaud se rependit sur sa nuque, alors qu'il sentait que l'impatience le gagnait. Visiblement, il n'appréciait pas le fait qu'il n'ait pas encore envoyé ce fichu texto, bien que lui préférait procéder de manière autre que celle-ci. Comme dialoguer en face à face, ce qu'il trouvait plus courtois, et il lui devait bien ça après tout ce qu'il lui avait fait subir. Il ne pouvait nier le fait qu'il craignait quelque peu ce face à face, mais ce n'était pas comme si il avait réellement le choix. Il se devait d'assumer ses actes - coûte que coûte.

« Tu le feras demain ? Murmura Aaron, l'air presque hésitant.

- On verra, je préfère le lui dire en face, tu comprends ? Déjà qu'elle ignore que j'ai un penchant pour les hommes... Je ne me vois pas lui avouer tout ça par texto.

- On s'en tape. Envoi lui un texto, dis lui de ne pas venir ce week-end et basta. »

Aussitôt, le faux blond se reçut un coup de coude dans l'estomac, lui arrachant un petit glapissement qu'il ne parvint pas à retenir sous la surprise que lui évoquait ce geste pour le moins inattendu et surprenant de la part de Shawn. Il ne comptait pas lui envoyer de SMS, ça, c'était une chose bien claire et précise dans son esprit. Hors de question qu'il soit un lâche jusqu'au bout. Il avait fauté, il voulait se défaire de cette liaison, et il le ferait en face à face, assumant ses faits et geste. Même si cela allait surement être terriblement compliqué lorsqu'il serait face à ces deux prunelles vertes émeraudes qui le sonderaient, l'air abattu et surprise.

« Je lui dirais tout ce week-end. Promit Shawn.

- Tu vas seulement lui annoncer ce week-end que tu la quittes ? Pas avant.

- Aaron. Je suis épuisé, on en reparlera demain. Pitié. »

Il l'entendit murmurer un faible « d'accord », l'air dépourvu de conviction, tandis que distraitement, Shawn caressait le bras tatoué de son petit-ami, même si actuellement, il avait deux conjoints. Tout d'eux savait pertinemment que celui qui l'intéressait réellement était l'homme qui l'enlaçait actuellement. Et quand bien même il était surement quelque peu frustré de ne pas pouvoir être officiellement son copain, il savait qu'Aaron prendrait sur lui. En dépit du fait qu'il devait bouillir dans son dos.

Le lendemain, assis sur un coin d'herbe autour des lignes du stade, Shawn porta sa bouteille d'eau fraiche à ses lèvres, s'abreuvant d'un peu de ce liquide dont il avait bien besoin actuellement. Ce n'était pas qu'il n'appréciait pas le sport, seulement, ce n'était pas l'une des matières qu'il affectionnait le plus dans l'internat. Poussant un long soupir, il jeta un regard en biais à Christian, qui venait tout juste de le rejoindre, à peine essoufflé et le teint encore frais. Contrairement à lui dont les joues avaient déjà pris quelques couleurs, alors que le souffle lui manquait, ayant la respiration irrégulière. Celui-ci tandis la main vers lui, lui réclamant silencieusement sa bouteille d'eau qu'il lui offrit sans broncher, tout en s'allongeant dans l'herbe fraiche qui vint lui chatouiller de manière plutôt agréable en soit la peau. Fermant ses paupières, il inspirait l'air de la nature, profitant des faibles rayons du soleil qui vinrent caresser son visage. Pourtant, cette douce sensation fut rapidement envolée par le biais d'une ombre qui se forma derrière ses paupières, lui cachant la luminosité, de quoi lui faire froncer les sourcils.

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