Chapitre 19

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Ça l'agaçait. Ce corps qu'il s'était à présent approprié, ondulait outrageusement des hanches au beau milieu de cette scène improvisée située au centre de l'une des salles du gymnase – soit la plus imposante pour pouvoir accueillir tout les étudiants de l'établissement. Dans une luminosité tamisée, ou glissait des néons colorés venant tacheter le corps de danseur, la musique battait son plein. L'alcool coulait modérément étant dans une école, bien que quelques étudiants ne s'étaient nullement gêné pour apporter un peu de boisson alcoolisé en ce lieu.

Habituellement, Aaron n'était guère le dernier à faire la fête, bien au contraire, il s'agissait là d'une chose qu'il affectionnait tout particulièrement. Néanmoins, en ce milieu de soirée, il ne se sentait plus tellement d'humeur à s'amuser, non. Lui préférait surveiller, monter la garde dans son coin, les sourcils froncés, à l'affut du moindre individu agaçant. Il était sur ses gardes, méfiant et également un peu énervé. Ça ne l'amusait plus, ni cette soirée organisé par l'établissement pour un motif qu'il avait déjà oublié, ni ses amis qui l'invitait à rejoindre la piste, et encore moins son mec, qui ondulait sur la piste. Visiblement, il avait reçu quelques portions d'alcool et en profitait pour se lâcher considérablement. Si dans un premier lieu, il avait apprécié les mouvements de son corps contre le siens, à présent, il n'aimait pas les regards fixes et presque gourmands qu'il s'attirait d'autrui.

S'il aurait put, il l'aurait enfermé volontiers dans leur chambre commune, pour ensuite lui faire ressentir les plaisirs de la chair. Malheureusement, celui-ci semblait particulièrement s'amuser ce soir, et il ne se sentait pas capable de l'arracher aux griffes de cette joie qu'il éprouvait, de ses amis qui l'entourait.

Franchement, la soirée prenait une tournure qui le faisait réellement chier. Foutu jalousie.

Soupirant longuement, il porta son gobelet rouge à ses lèvres, qui contrairement aux autres contenait un ponch sans alcool – car oui, il n'avait pas une grande résistance envers ce genre de boisson. En plus de ça, il ne devait en aucun cas de voir la gueule de bois, car tôt dans la matinée, demain, il devrait prendre la voiture en compagnie de Shawn. Direction : l'orphelinat qui l'avait vu grandir. Ils avaient tout deux prévus d'aller rendre une petite visite de courtoisie à ce vieil homme, dans l'espoir de lui soutirer quelques révélations ou deux, si possible. Alors oui, ce soir, il devait être raisonnable et ne pas trop abuser de l'alcool.

Subitement, un bruit de baiser lui effleura l'oreille, et il put remarquer non sans agacement, un couple installé prêt de lui qui se bécotaient à pleine bouche. Un couple hétérosexuel, évidemment. C'était surement stupide, mais son petit-ami ne voulait pas de ce genre de chose qu'il qualifiait « s'afficher en public ». Ce n'était pas comme si un petit baiser allait le tuer non plus, bien que parfois, ils se lâchaient un peu à l'extérieur, c'était vrai. Mais le plus souvent, seulement en compagnie d'amis proche ou de personne au courant qui n'avait jamais montré une quelconque animosité envers eux. Il était clair que le fait qu'ils soient deux hommes, bloquaient ces échanges pourtant naturelle hors de leur petit cocon – c'est-à-dire leur chambre.

Pour le moment, il n'avait pas le droit à un baiser, car son copain semblait trop s'amuser sur la piste de danse pour prêter attention à lui. Concernant ce fameux rendez-vous de demain, Shawn n'en avait plus spécialement discuté en sa compagnie. Malgré tout, il se disait intérieurement, qu'il devait redouter ce face à face, et encore plus si des réponses lui avaient été caché à son insu. Cela n'allait peut-être pas être évident, mais il serait la pour l'épauler, le rassurer, et surtout : l'aider dans cette quête qu'il menait depuis sa venue au monde. Silencieux, il tritura alors sa chevalière en argent, l'air perdu dans ses pensées, alors que les bruits de sucions continuaient de se faire entendre.

Soudain, une pression se fit ressentir sur ses cuisses, revêtues d'un jean délavé, alors qu'il apercevait deux mains qu'il reconnaissait sans mal. Un souffle tiède vint s'écraser sur l'arrête de son nez, dont l'odeur était légèrement alcoolisé, mais guère dérangeante.

Étincelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant