Chapitre 10- Reste avec moi

89 12 20
                                    

COLOMBIE BOGOTA 3:17

Pov Martina :

Il est tard dans la nuit et je dors paisiblement dans mon lit, bercé par le silence de la maison. Soudain, je suis brusquement réveillé par des bruits étranges qui résonnent dans l'obscurité. Mon cœur bat la chamade alors que je me lève doucement de mon lit, l'angoisse montant en moi. Une sensation de présence indésirable m'envahit, et je me sens comme si des inconnus s'étaient introduits dans la maison.

Avec précaution, je sors de ma chambre, essayant de faire le moins de bruit possible. Mes pas feutrés résonnent à peine dans le couloir sombre alors que je me dirige vers la chambre d'Adeila, espérant trouver une explication à ce qui perturbe ma quiétude. J'appelle son nom doucement, presque murmurant, dans l'espoir de l'entendre me répondre. Mais sa chambre est étrangement vide, plongée dans le silence oppressant de la nuit.

Intrigué et inquiète, je décide de me rendre dans la chambre d'Emilio, mon cœur battant de plus en plus fort à mesure que j'avance dans l'obscurité. Lorsque j'entre dans sa chambre, je le découvre allongé sur son lit, endormi. Mon soulagement est de courte durée car une vision d'horreur s'offre à mes yeux, Emilio est couvert de sang, des larmes coulant silencieusement sur son visage paisible.

Le choc et la confusion m'envahissent alors que je reste figée, incapable de réagir devant cette scène terrifiante. Mes pensées tourbillonnent dans ma tête, cherchant désespérément des réponses à ce cauchemar éveillé.

Les larmes coulent violemment sur mon visage, mêlant la peur et l'incompréhension. Je secoue Emilio, espérant le réveiller de ce cauchemar qui semble nous envelopper. Ses paupières s'ouvrent lentement, laissant entrevoir des yeux emplis de terreur.

Une lueur d'espoir naît en moi, mais elle s'éteint rapidement lorsque les premiers mots qu'Emilio murmure me glacent le sang.

"Sors de cette maison, ils sont là pour toi", chuchote-t-il d'une voix faible et tremblante.

Je recule brusquement, laissant Emilio derrière moi, submergée par une vague de panique. Avant même que je puisse esquisser le moindre geste pour obéir à sa sombre mise en garde, un choc violent frappe l'arrière de ma tête.

Le monde tourbillonne, la douleur m'envahit, et tout devient flou. Dans un dernier élan de conscience, je perçois des ombres s'approcher, menaçantes et implacables.

Et dans un silence oppressant, la noirceur m'engloutit.

Pov Adeila : Colombie, Bogota, parque del brazil 2:45

Je suis assise sur un banc dans le parc de Parque del Brazil après plusieurs cauchemars. C'est devenu une habitude de venir ici, j'essaie d'oublier ces cauchemars qui me hantent depuis que j'ai perdu mon collier. Je ne sais toujours pas qui l'a pris. Si ça continue comme ça, je risque de sauter d'un pont.

Le parc est calme, les arbres offrent un peu d'ombre et le bruit des oiseaux apaise mes pensées tourmentées. Je me sens seule, perdue dans mes pensées sombres. Un chaman me la donnait. C'était un bijou précieux, chargé d'émotions et de souvenirs.

Le collier perdu reste un mystère non résolu, une énigme qui me hante. Je me demande qui l'a pris, pourquoi, et si je le retrouverai un jour. Mais au fond de moi, je sais que ce n'est pas le collier qui me tourmente, mais les cauchemars qui le hantent.

Mais pour l'instant, je reste assise sur ce banc, laissant mes pensées vagabonder dans l'obscurité de la nuit, en quête de réponses et de paix intérieure. Après avoir bien réfléchie je me décide de rentrer a la maison.

En marchant tranquillement pour rentrer chez moi, je sens un mauvais pressentiment qui s'installe en moi. Les ombres de la nuit semblent plus sombres, l'air plus lourd. Je commence à accélérer mes pas, l'anxiété grandissant à chaque instant.

En arrivant à la maison, je vois la porte d'entrée ouverte. Mon cœur bat la chamade, la peur m'envahit. Sans hésiter, je sors mon arme à feu de ma poche arrière. Je rentre doucement, toujours en pointant mon arme, prêt à réagir à la moindre menace.

Je traverse les pièces dans un silence oppressant, mes sens en alerte. Rien ne semble déplacé, mais l'atmosphère est chargée de tension. Mon instinct me pousse à aller vérifier les chambres. Je me précipite dans la chambre de Martina, espérant la trouver saine et sauve, mais elle n'est pas là.

Mon cœur bat encore plus fort alors que je fonce dans la chambre d'Emilio. En entrant, un spectacle cauchemardesque se dévoile devant mes yeux. Emilio est inconscient sur son lit, couvert de sang. La terreur m'envahit, les larmes montent aux yeux.

Je cours vers lui, priant pour qu'il respire encore, pour qu'il soit en vie. Mes mains tremblantes vérifient son pouls, mon souffle retenu. La réalité me frappe de plein fouet, la peur et l'angoisse me submergent.

Les larmes coulent librement sur mon visage, mélange de douleur, de colère et de désespoir. Qui a pu faire ça à mon frère ? Pourquoi ? Les questions tourbillonnent dans ma tête, mais pour l'instant, tout ce qui compte c'est de le sauver, de le protéger, de le ramener à la vie.

"Mon Dieu, Emilio, réveille-toi s'il te plaît", dis-je en pleurant de douleur, ma voix brisée par l'angoisse qui m'étreint.

"Je t'en prie", murmurée-je, désespérée, les larmes coulant sans retenue sur mes joues.

Après quelques secondes d'agonie, je vois les yeux d'Emilio s'ouvrir lentement, une lueur de conscience dans son regard. Une joie indescriptible envahit mon cœur, un soulagement temporaire face à l'horreur de la situation.

"Ils l'ont emmenée avec eux", murmure-t-il faiblement, ses mots à peine audibles dans le silence oppressant de la voiture.

"Je vais la retrouver, mais toi, tu dois rester avec moi, d'accord", dis-je d'une voix tremblante, mes mains agrippant les siennes avec force, comme pour le maintenir avec moi.

Sans perdre de temps, je le prends par les bras et l'emmène dans la voiture. Je le dépose délicatement sur la banquette arrière, avant de prendre place devant le volant. La peur et l'urgence dictent mes gestes, me poussant à conduire à toute vitesse vers l'hôpital le plus proche.

Je roule rapidement, ignorant les feux rouges, les règles de la route, seul le désir de sauver mon frère guide mes actions. Je jette un coup d'œil dans le rétroviseur et vois Emilio fermer les yeux, sa respiration faible et irrégulière.

"Hé reste avec moi, Emilio, reste avec moi", l'implore-je, accélérant encore plus, comme si ma vitesse pouvait le protéger de la mort qui rôde près de lui.

La route défile sous les roues de la voiture, le temps s'étire dans une course contre la montre. Chaque seconde compte, chaque kilomètre parcouru rapproche Emilio de l'aide dont il a désespérément besoin. La peur, la douleur et l'espoir se mêlent dans mon cœur, alimentant ma détermination à tout faire pour sauver mon frère, à tout prix.

El DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant