III.3

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Le vibreur de mon téléphone me sort de mon sommeil. Putain j'ai oublié de le mettre en silencieux hier soir. Les notifications ne cessent de s'accumuler, mais qu'est-ce qu'il se passe ? Encore à moitié endormie, je me penche pour récupérer mon téléphone, en essayant de ne pas trop bouger pour ne pas réveiller Hortense. Je ne m'attendais pas du tout à la voir à ma porte hier soir, presque en larmes, au bord de la crise d'angoisse. Je déteste la voir comme ça, je préfère largement quand elle me traite de ringarde. Je n'aurais jamais pensé passer le nouvel an avec elle, rien qu'avec elle, et je dois dire que c'est une belle façon de commencer l'année.

Alors que je m'attendais à une urgence au commissariat, les messages qui m'ont réveillé sont bien moins graves. Seulement des « bonne année » ou « meilleurs vœux » envoyés par mes amis ou mes collègues. Qu'ils aillent se faire voir avec leur bonne année, je me suis réveillée pour ça sérieux ? Maintenant que je suis réveillée, j'ai juste envie d'aller faire pipi et de boire un café. Cependant, je suis un peu coincée actuellement, par une dénommée Hortense qui dort profondément contre moi. Ce n'est pas déplaisant, loin de là, mais ma vessie ne contracte pas à cette idée. Mon addiction à la caféine non plus. Je me décale le plus doucement possible pour ne pas la gêner, mais c'est raté.

« Mmhhhupff. »

Même ces petits grognements sont mignons.

« Désolée, je voulais pas te réveiller.

- Reste encore un peu. On est bien là. »

Elle serre ma taille un peu plus fort. Je souris en réponse à ce geste.

« Tu sais que j'adore quand tu fais ton petit koala, mais si reste je vais me pisser dessus. »

Elle râle bruyamment, sans s'en cacher, avant de desserrer son emprise.

« Y'a vraiment aucune magie avec toi.

- Bah quoi, c'est naturel. Tu pisses pas toi peut-être ?

- Oui mais je le dis pas à haute voix moi.

- Faut assumer sa pisse, ma belle.

- Tais-toi et va pisser. »

Je me dirige vers les toilettes en riant, ravie d'avoir réussi à l'embêter à nouveau. Qu'est-ce que j'aime l'embêter. Une fois soulagée, je retourne dans le salon rapidement pour me faire un café. L'addiction n'attend jamais, rien n'est plus impatient que ça. Hortense est toujours allongée sur mon canapé en regardant son téléphone. On partage un café ensemble, on parle de tout et de rien, je sens qu'elle veut me faire oublier sa crise d'angoisse d'hier. Tu ne vas pas t'en sortir comme ça, Hortense. Je n'oublie jamais rien.

« Bon, parlons bien, parlons peu. C'était quoi cette crise hier ?

- T'as aucun tact toi hein ?

- Pas trop, désolée. »

Je vois qu'elle tique sur le « désolée ». Elle lève les yeux au ciel.

« La prochaine fois que tu t'excuses pour rien, je te monte en l'air.

- Alors ça, c'est quand tu veux, bébé. »

J'explose de rire face à sa tête dégoûtée. Je ris longuement de ma blague tandis que son regard noir me conjure de me taire. Une sonnerie retentit sur notre palier et me coupe dans mon fou rire subitement. On se regarde, surprises.

« C'est ta sonnerie ou la mienne ?

- La tienne je pense. »

La voix qui s'élève me donne raison.

« Hortense ? »

Elle fronce les sourcils et se lève pour ouvrir la porte. Sa pote semble soulagée de la voir, je peux l'entendre dans sa voix.

Cœur de pierre, esprit de fer (BagheraJones & HortyUnderscore Fanfic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant