Cœur de pierre, esprit de fer (BagheraJones & HortyUnderscore Fanfic)

III.6

« Pour qui elle se prend cette meuf ?! Justine n'est pas sa propriété privée ! »

Je fulmine dans le salon d'Ava. Je lui ai raconté l'incident d'hier avec cette Madison que je ne peux plus me voir en peinture. J'étais vraiment énervée hier, au point que cela se voyait encore sur mon visage lorsque j'ai lancé mon live. J'ai prétexté un manque de sommeil à mon tchat, mais la raison était tout autre.

« C'est vraiment cette fille qui t'énerve ? Ou le fait que Justine ait couché avec ?

- Justine fait ce qu'elle veut !! Moi je viens pas toquer à sa porte pour lui demander de me baiser encore une fois ! »

Ava explose de rire face à mon explosion de rage. Je ne vois vraiment pas ce qui est drôle, c'est exactement ce que cette Madison a fait. C'est pathétique.

« Tu serais pas un peu jalouse par hasard ?

- Absolument pas.

- Ah moi je crois que si.

- Non.

- Si.

- Arrête.

- Jalouse va. »

Je lui lance un regard noir qu'elle ne prend pas du tout au sérieux. Tout comme Justine. Elle ne me prend jamais au sérieux quand j'essaie de me rebeller. Ça a changé hier. Le message est passé. Un peu trop peut-être.

« C'est pas de la jalousie, c'est juste que... j'avais l'impression d'avoir une relation privilégiée avec Justine. On a une complicité d'enfer, on se donne des surnoms stupides, parfois elle me cuisine à manger. Personne n'a jamais veillé sur moi comme elle le fait. J'aime qu'elle soit la personne avec qui je peux rire et confier mes angoisses dans la même soirée, et j'aime être cette personne pour elle aussi, tu vois ? Mais si elle connaît ça avec d'autres que moi, bah ça change beaucoup de choses. Parce que moi je connais personne d'autre comme elle. »

Un petit silence suit mon monologue. Purée, ça m'a fait du bien de vider mon sac. Je n'en pouvais plus de garder ça pour moi.

« Ah ouais, t'es vraiment bien piquée.

- Ava, commence pas à faire comme Clara.

- Hortense, ce que tu viens de me décrire, ça ressemble fortement à de l'amour. Ou au moins à un attachement émotionnel assez fort.

- Bien sûr que je suis attachée à elle, mais de là à être amoureuse y'a un fossé !

- Ce n'est plus un fossé ma grande. Là c'est une ligne extrêmement fine. Quand est-ce que tu comptes la traverser ?

- Faudrait déjà que Justine soit d'accord. »

En parlant du loup, mon téléphone sonne et le nom de Justine s'y affiche. Il ne faut pas que je décroche. Je suis en train de remettre en question ce que je ressens pour elle, je vais juste être mal à l'aise de lui parler. Surtout après ce que j'ai pu lui dire hier.

« Tu décroches pas ?

- Non, j'irai la voir demain. J'irai chercher son cadeau aussi. »

Alors le lendemain, je suis dans les rues de Montpellier à la recherche d'un cadeau pour Justine. Comme je n'avais pas beaucoup d'idées, je vais partir sur un classique. Un bijou. Elle n'en porte pas beaucoup, mis à part ce collier dont elle ne se sépare pas. Je me demande d'où il vient pour qu'elle y soit si attachée, au point qu'il soit son seul bijou.

Je sonne à son appartement. Je mets le sac qui contient son cadeau derrière mon dos. J'espère qu'elle ne m'en veut pas de ne pas lui avoir répondu hier. Je n'entends aucun bruit à l'intérieur. Elle ne travaille pas tous les samedis quand même ? Je sonne une deuxième fois. Toujours rien. J'aurais peut-être dû lui envoyer un message pour lui demander si elle était chez elle, mais ça aurait gâché la surprise. Alors que j'allais sonner une dernière fois pour être bien sûre qu'il n'y a personne, j'entends une voix étouffée ronchonner.