III.9

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J'ouvre les yeux. Je reprends petit à petit conscience de mon corps en sortant de mon sommeil. Un petit corps est collé au mien. Celui dont j'ai eu la chance de connaître la douceur et la chaleur de la peau qui le recouvre. Celui avec lequel mon corps a dansé toute la nuit. Oui, j'ai dansé avec ce petit corps nu hier soir, et pour une fois depuis longtemps, ce n'est pas celui d'une inconnue, ni celui d'une fille rencontrée le soir même dans un bar. Cette nuit, Hortense et moi avons créé quelque chose ensemble. Nous avons créé un petit cocon d'amour dans ses draps en satin, un cocon qui nous protège de tout et qui nous réunit rien que toutes les deux. Ne serait-ce pas la meilleure chose qu'on aurait pu s'offrir ?

Je la regarde dormir, immobile. Elle est si mignonne quand elle dort. Je n'ose pas trop bouger pour ne pas la réveiller. Je sais qu'elle déteste au plus haut point qu'on la réveille, je l'ai appris à mes dépends lorsque je lui déposais un plat chez elle avant d'aller travailler. J'essaie d'éviter le moindre geste brusque car nos corps sont collés l'un à l'autre. Sa tête est calée contre ma poitrine, et dans le silence complet qui règne dans la chambre, j'entends sa respiration régulière. J'aime le contact de sa peau nue contre la mienne. J'aime retenir son corps près du mien avec mes bras. Irrésistiblement, mes doigts viennent se perdre dans ses cheveux, ses beaux cheveux flamboyants qui avaient attirés mon regard sur elle lorsqu'on s'est rencontrées pour la première fois. C'est doux comme du coton, c'est chaud comme sa peau, c'est tellement agréable. Je me sens bien là. Vraiment bien. Je n'ai même pas envie de café, pourtant habituellement c'est la première chose que je fais quand je me réveille. C'est comme si la présence d'Hortense – ou plutôt ma présence dans son lit – compensait mon addiction à la caféine, la rendant moins insupportable à porter.

J'en étais là de mes réflexions lorsqu'Hortense se met à émerger doucement. Je lui souris alors qu'elle ouvre les yeux. Elle me regarde d'un air dubitatif.

« T'es toujours pas partie ?

- Hein ? »

Est-ce qu'elle est vraiment en train de me demander poliment de me casser de chez elle ? Elle pouffe en votant ma tête circonspecte.

« Désolée je pique le matin.

- Bah je vois ça. Et moi qui était contente de me réveiller à tes côtés.

- Dit celle qui est partie en scred la dernière fois.

- Je bossais ! Je... »

Elle se relève subitement pour m'embrasser afin de me faire taire. C'est évidemment la meilleure des façons de me couper le sifflet. Je ne peux pas résister à ses lèvres fines, qui me font toujours autant d'effet bien que je les ai eues toute la nuit rien que pour moi. Mes doigts se glissent à nouveau dans ses cheveux. Je ressens à nouveau cette sensation grisante de ne pas pouvoir réussir à m'arrêter de l'embrasser. Elle brise ce tendre moment en s'écartant doucement.

« Je t'embête ma branche.

- Donc tu me fous pas dehors ?

- Si madame n'a pas autre chose de plus intéressant à faire...

- Arrête d'être rancunière mon petit koala trop mignon. »

Je l'embrasse avant qu'elle ne puisse râler du surnom que je viens de lui donner. Elle ne bronche pas alors que je serre un peu plus fort son corps contre le mien.

« Ça tombe bien, j'ai rien à faire aujourd'hui... je vais pouvoir te coller encore un peu plus.

- Je suis pas tactile, dit-elle en fronçant le nez.

- Et cette nuit t'étais pas tactile peut-être ? »

Elle fuit mon regard taquin en enfonçant sa tête dans mon cou. Elle réagit comme une enfant quand elle est gênée, je trouve ça trop mignon. Alors que je ricane de sa réaction, je sens ses lèvres commencer à se mettre en action dans mon cou, tout doucement. La connasse, elle m'a pris de court. J'essaie de ne rien laisser transparaître mais difficile de ne pas réagir aux lèvres d'Hortense sur mon cou. Je pousse un soupir de plaisir malgré moi.

Cœur de pierre, esprit de fer (BagheraJones & HortyUnderscore Fanfic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant