24. Délicieuse surprise

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Ariane

''L'amour est la poésie des Sens.''
de Honoré de Balzac


Depuis ce week-end, je suis bouleversée. Même lorsque notre relation secrète battait son plein à Paris, je n'avais jamais ressenti un tel tourbillon d'émotions. Je suis partagée entre l'amour, la peur et l'excitation. Pourquoi cette peur ? Parce qu'il est plus jeune, parce qu'il pourrait avoir d'autres attentes. Et puis il y a sa mère ! Je sais qu'elle me trouve vieille, mais dans le sens où je suis bien établie dans ma vie en Alsace avec ma carrière... Et puis ma famille, mes amis sont tous ici... Oh là là, je me mets trop de pression.

Respire, Ariane ! Prends la vie comme elle vient ! Et surtout, rachète de la crème antirides, me dis-je en pressant mon tube de crème sur ma ride du lion.

— J'adore tes tenues de working girl.

Mo débarque dans la salle de bain, m'embrasse dans le cou et se dirige vers les toilettes. C'est bizarre, mais être à ce stade où tout semble naturel me réchauffe le cœur. Ok, il fait pipi devant moi, mais c'est tellement couple ! Oh là là, je suis en couple ! Tout un brouhaha s'agite en moi ! Respire !

Après un petit déjeuner bien copieux où Mo a essayé de se rappeler les noms des viennoiseries, je pars au travail. Lui, il reste à la maison pour faire des vidéos et je crois même que Djemel l'emmène à sa salle de sport. Le courant est bien passé entre eux et je suis contente qu'il trouve des occupations ici vu qu'il y reste tout l'été.

Arrivée sur l'un des chantiers en cours, je croise Bruce. Évidemment, le beau mâle m'accueille avec son sourire charmeur habituel.

— Alors, ton amoureux transi a parcouru tout ce chemin pour te retrouver, c'est romantique, me lance Bruce.
— Ce n'est... Enfin si, il est mon petit ami.

Ça y est, je l'ai dit à quelqu'un d'autre que Steve. Le ténébreux m'observe et s'exclame :

— Si jamais il ne semble pas être à la hauteur... Enfin bref, je suis là, et j'apprécie l'Alsace.
— Il est très à la hauteur.
— Ah, la force de la jeunesse, soupire-t-il d'un ton blagueur.

Un collègue l'interpelle et tout l'attention qui me portait se tourne vers le boulot.

Mes journées de la semaine sont assez similaires, sans l'étape Bruce bien sûr. Son chantier touche à sa fin et mon collègue a repris la supervision. Avec Mo, ça fait déjà une bonne semaine et demie qu'il est chez moi. Bretzel et lui ont réussi à s'apprivoiser. Mo fait même des vidéos amusantes sur la vie de mon chat, qui plaisent à ses fans. Un style différent de ses vidéos torse nu habituelles, bien qu'il y en ait toujours avec Bretzel en arrière-plan. Sexy et attendrissant à la fois.

En rentrant à l'appartement, je découvre plusieurs cartons envahissant mon salon. Alors que je commence à râler, ma mère sort de la terrasse.

— Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Tu habites toujours à côté, maman ? lui demandé-je en la regardant fixement.
— D'abord, bonjour ma chérie. Et non, je ne vis pas à côté. Allez, ferme les yeux, Morgan a une surprise pour toi.
— Une surprise ? Ce n'est pas mon anniversaire, pourtant, dis-je sceptique.
— Depuis quand faut-il une occasion pour te faire une surprise ? Ferme les yeux, ma chérie ! s'exclame au loin la voix de mon beau blond.

Je ne vois rien, les rideaux de la terrasse sont tirés. Ils ont bien orchestré leur stratagème. Je cligne des yeux tandis que Valérie me guide vers l'extérieur.

— Un... deux... trois... Ouvre les yeux, ma fille.

Un grand fauteuil deux places en forme d'œuf trône dans un coin envahi de plantes et de luminaires. Même s'il fait encore jour, l'effet jungle cosy est réussi. D'ailleurs, je reconnais bien là le style hippie de ma mère avec le tapis à tendance ethnique. Je voulais aménager ma terrasse depuis un certain temps mais je n'avais ni la motivation ni d'idées, et là franchement, c'est très réussi.

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