Ventilation

17 6 0
                                    

De toute façon, je le déteste, je m'en fous. Je m'en fous de tout.

En rentrant chez moi, seule, je me répète en boucle ces phrases dans sa tête. Alors que je pénètre dans l'appartement, j'hésite un instant à crier mon traditionnel « Mamaaan ».

Finalement, je renonce et me traine péniblement vers ma chambre comme une âme en peine. Comme avant, j'aimerais pouvoir tout raconter à ma mère. Mais de là à parler « garçons » c'est autre chose. D'autant plus que ma mère ne m'a rien raconté pour Joseph. Pas que ça m'est manqué, mais ça me conforte dans l'idée de ne rien raconter.

J'envoie balader mes chaussures en les enlevant avec mes pieds et me laisse tomber mollement sur mon lit. Je sors mon téléphone et lance Spotify pour trouver une musique en accord avec mon humeur

Je ne sais toujours pas quoi faire. Appeler Lina ne servirait à rien, elle ne comprendrait pas : après tout, j'ai toujours rêvé de sortir avec Sean et miracle, c'est arrivé.

À court d'idée, j'hésite à appeler Sean, mais comme je n'ai rien de concret à lui raconter et qu'une petite voix me dit que ce ne serait pas forcement une super idée d'aborder le sujet « Sirius », je laisse tomber.

La musique de Spotify commence à jouer : Your heart is as black as night.

Et sans comprendre pourquoi, je m'effondre en pleurant sur mon lit. Je ne peux pas m'arrêter et d'ailleurs je n'en ai pas vraiment envie. Je hoquète de désespoir, je pleure à gros bouillons. Je me sens seule, si seule, c'est la première fois, que je prends pleinement conscience de ma solitude.

Au fur et à mesure que je pleure, je sens le poids qui pèse sur mes épaules depuis le début de la Téléréalité diminuer progressivement.

Je me ventile le cœur

Mon téléphone vibre, les larmes brouillent ma vue, et j'ai du mal à savoir de qui il s'agit :

« J'ai coupé les caméras dans ta chambre. Je suis dans la cuisine si tu as besoin de parler.

Joseph ».

version alpha : Rejouer la scène du baiserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant