L'audace de nous aimer

Chapitre seize : Alexander

Alexander Caruso travaillait tranquillement dans son bureau lorsqu’il entendit frapper à la porte. Il leva les yeux et vit Mark, l’un de ses collègues de longue date, entrer avec une expression préoccupée.

« Salut, Alex. Tu as un moment ? » demanda Mark en fermant la porte derrière lui.

« Bien sûr, Mark. Qu’est-ce qui se passe ? » répondit Alexander, curieux.

Mark s’assit en face de lui, semblant hésiter un instant avant de parler. « Il y a quelque chose dont je dois te parler. Des rumeurs circulent au bureau, et je pense que tu devrais en être au courant. »

Alexander sentit son cœur se serrer. Il avait une vague idée de ce qui allait suivre, mais il attendit que Mark continue.

« Les gens parlent beaucoup de toi et de Timothy. Certains pensent que vous entretenez une liaison. Et d’autres disent que si c’est vrai, ce serait malsain et inapproprié. »

Alexander resta silencieux un moment, absorbant les paroles de Mark. Il avait redouté que ce genre de rumeurs finisse par émerger, mais les entendre formulées ainsi le stupéfiait tout de même.

« Je vois, » dit-il finalement, tentant de garder son calme. « Merci de m’en avoir parlé, Mark. Je vais m’occuper de la situation. »

Mark hocha la tête, semblant soulagé d’avoir partagé l’information. « Je suis désolé de te mettre ça sur les bras, Alex. Mais je pense que c’était important que tu le saches. »

« Merci, Mark. Je vais gérer ça, » répondit Alexander, essayant de garder une façade sereine.

Après le départ de Mark, Alexander se sentit envahi par une vague d’inquiétude. Il savait qu’il devait en parler à Timothy immédiatement. Il envoya un message à Timothy pour qu’il le rejoigne dans son bureau.

Quelques minutes plus tard, Timothy entra, refermant doucement la porte derrière lui. « Tu voulais me voir, Alex ? »

« Oui, Timothy. Il y a quelque chose dont je dois te parler, » répondit Alexander en l’invitant à s’asseoir. « Mark est venu me voir. Il m’a informé que des rumeurs circulent à notre sujet. Certains collègues pensent que nous entretenons une liaison, et d’autres trouvent cela malsain. »

Timothy resta calme, presque impassible, ce qui surprit Alexander. « Je vois, » dit-il simplement.

« Ça ne te choque pas ? » demanda Alexander, remarquant l’absence de réaction de Timothy.

Timothy soupira légèrement. « Depuis quelques jours, j’ai remarqué que certains employés me regardent de façon bizarre. J’ai aussi vu des sourires moqueurs et entendu des murmures sur mon passage. J’avais espéré que ça passerait, alors je n’ai rien dit. »

Alexander sentit une montée de colère en lui. « Et tu ne pensais pas que c’était important de m’en parler plus tôt ? Nous aurions pu anticiper cela ! »

Timothy se redressa, surpris par le ton de reproche dans la voix d’Alexander. « Je ne voulais pas t’inquiéter inutilement, Alex. Je pensais pouvoir gérer ça seul. Et puis si tu ne me convoquais pas aussi souvent dans ton bureau, tout cela ne se serait pas produit ! » répliqua Timothy, sa voix montant d’un cran.

Alexander resta un moment sans voix, stupéfait par la franchise de Timothy. Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Timothy se leva brusquement, sa colère et sa frustration évidentes. Il quitta le bureau en claquant la porte, faisant trembler les murs, laissant Alexander seul et désemparé.

Alexander resta immobile, stupéfait par la tournure des événements. Il s’en voulut immédiatement d’avoir perdu son calme. Il savait que Timothy avait essayé de protéger leur relation à sa manière.

La journée passa lentement, chaque minute alourdissant la culpabilité d’Alexander. À la fin de la journée, il envoya un message à Timothy, l’invitant à passer la soirée ensemble pour discuter et se réconcilier. Mais Timothy refusa, répondant qu’il avait besoin de réfléchir à toute cette situation.

Alexander sentit une angoisse grandir en lui. Et s’il décidait de tout arrêter ? La pensée de perdre Timothy lui était insupportable. Il se rendit compte à quel point il était attaché à lui, mais il savait aussi qu’ils devaient agir plus prudemment au bureau pour éviter d’envenimer la situation.

Cette nuit-là, Alexander resta seul chez lui, l’esprit tourmenté par des pensées de ce qu’il pouvait faire pour protéger leur relation et pour réparer les dommages causés par leur première dispute. Tandis que les étoiles brillaient au-dessus de San Francisco,  il savait qu’il devait trouver un moyen de rendre les choses plus faciles pour Timothy, pour eux deux.