chapitre vingt-sept : Alexander

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Alexander Caruso resta figé sur place, regardant Timothy s’éloigner avec une douleur palpable dans le regard. La scène de la bagarre et les paroles déchirantes de Timothy résonnaient encore dans ses oreilles. Il se sentait vidé, impuissant, incapable de bouger alors que le chaos s’était installé dans le bureau autour de lui.

Mark posa une main sur son épaule, essayant de le ramener à la réalité. « Alex, tu vas bien ? » demanda-t-il, sa voix remplie d’inquiétude.

Alexander secoua la tête, sentant les larmes monter. « Non, je ne vais pas bien, Mark. Je viens de perdre l’homme que j’aime à cause de cette foutue situation. »

Les collègues autour d’eux murmuraient, certains choqués, d’autres mal à l’aise. Alexander prit une profonde inspiration, essayant de reprendre le contrôle de ses émotions. Il savait qu’il devait faire quelque chose, mais en cet instant, il se sentait complètement perdu.

« Je… Je dois sortir, » dit-il finalement, se détournant et quittant le bureau sans un mot de plus.

Il marcha sans but dans les rues de San Francisco, la pluie battante cachant les larmes qui coulaient sur son visage. Chaque pas résonnait de désespoir et de culpabilité. Il se reprochait de ne pas avoir été plus fort, de ne pas avoir su protéger leur relation. Les paroles de Timothy résonnaient dans sa tête, le poignardant à chaque instant.

Il repensait à la scène de la bagarre. Voir Timothy se battre d’une telle violence l’avait profondément choqué. Chaque coup porté, chaque éclat de colère dans les yeux de Timothy le déchirait un peu plus. Il avait ressenti une peur immense, une impuissance totale face à cette explosion de rage. C’était comme si le monde s’effondrait autour de lui, et il ne pouvait rien faire pour arrêter cela.

Et puis, il y avait eu ces mots, ces mots qui avaient brisé son cœur en mille morceaux : « C’est terminé, Alex. » Timothy lui avait dit cela avec une telle détermination, une telle douleur. Alexander avait senti son monde s’écrouler. La douleur de ces mots était pire que n’importe quel coup reçu. C’était comme si tout l’amour qu’ils avaient partagé, tout ce qu’ils avaient construit, venait d’être anéanti en un instant.

Voir Timothy avec le visage légèrement tuméfié l’avait anéanti. Savoir qu’il n’avait pas pu protéger Timothy de cette douleur physique et émotionnelle était une torture pour lui. Il se sentait impuissant, incapable de réparer ce qui avait été brisé.

Après ce qui sembla une éternité, Alexander se retrouva devant son appartement. Il entra, se laissant tomber sur le canapé, épuisé émotionnellement et physiquement. Le silence de l’appartement lui sembla écrasant, chaque pièce lui rappelant les moments heureux partagés avec Timothy.

« Je t’ai perdu, » murmura-t-il à lui-même, la voix brisée. « Comment ai-je pu être aussi stupide ? »

Il passa les jours suivants dans un état de torpeur, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Le bureau lui semblait vide sans la présence de Timothy, et chaque réunion était une torture. Il voyait les cernes sous les yeux de Timothy, les signes de la douleur qu’il endurait, et cela le tuait à petit feu.

Alexander savait qu’il devait trouver un moyen de réparer les choses, de regagner la confiance de Timothy. Mais comment ? Timothy avait été clair : il ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. Chaque tentative de conversation était repoussée, chaque appel ignoré.

Un soir, alors qu’il errait dans son appartement, Alexander tomba sur une photo de lui et Timothy, prise lors de l’une de leurs sorties heureuses. Ils souriaient, insouciants, l’amour brillant dans leurs yeux. Il serra la photo contre lui, sentant les larmes couler de nouveau.

« Je ne peux pas abandonner, » se dit-il finalement. « Je dois me battre pour nous, pour notre amour. »

Il décida de prendre les choses en main. Alexander commença par écrire une lettre à Timothy, exprimant toutes ses émotions, ses regrets et son amour. Il savait que les mots ne suffiraient peut-être pas, mais c’était un début.

« Timothy,

Je suis désolé pour tout ce qui s’est passé. Je t’aime plus que tout au monde, et je sais que j’ai échoué à te protéger, à protéger notre amour. Je ne peux pas imaginer ma vie sans toi, et je suis prêt à tout pour te prouver que je suis digne de toi.

Tu as raison, l'âge n'est qu’un chiffre. Ce qui compte, ce sont les sentiments que nous partageons, l’amour que nous avons l’un pour l’autre. Je suis prêt à affronter le monde entier pour toi, pour nous. Mais je ne peux pas le faire seul.

S’il te plaît, donne-moi une chance de réparer les choses. Parle-moi, donne-moi une chance de te montrer à quel point je tiens à toi. Je suis prêt à tout, tant que je peux être avec toi.

Avec tout mon amour,
Alex »

Le lendemain matin, Alexander déposa la lettre sur le bureau de Timothy, espérant que cela ouvrirait la porte à une conversation. La journée passa dans une attente tendue, chaque seconde s’étirant interminablement. Il savait que cela ne suffirait pas à réparer les choses, mais il espérait que cela serait un pas en avant.

Alexander se sentait vidé, mais déterminé. Il ne laisserait pas leur amour se briser à cause de la peur et des préjugés. Il devait se battre, pour Timothy, pour eux. Il savait que le chemin serait long et difficile, mais il était prêt à tout pour regagner le cœur de l’homme qu’il aimait.

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