L'amour Au Grés Des Vagues... [En Réécriture]

Chapitre 9

Je souris et le serre à mon tour dans mes bras. Quand je relève la tête, je remarque que les porte sont ouvertes. Derrière celle par laquelle nous sommes arrivés on peut voir le jours décliner, et derrière la deuxième, Une image qui me coupe le souffle.

-Oui Yuna... Tu as réussi...

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Je ne peux pas détacher mon regard de la salle maintenant ouverte. On y voit une montagne de pièces d'or et le fameux totem représenté sur la fresque précédente. Il est magnifique, avec ses reliures dorées et ses pierres incrustées. J'essaie de me lever, mais je titube quelques instants, Kenwey me rattrapant pour éviter que je tombe. Une fois mon équilibre retrouvé, je m'avance vers le totem, ne prêtant plus attention au reste du trésor. Je monte sur les pièces et l'attrape. Son poids m'étonne, il est très léger. Je redescends en glissant sur les pièces et m'approche de Kenwey, le totem à la main. Je lui tends, et il le prend sans hésiter, mais lorsque je vois son visage se décomposer, je panique.
Quoi, je l'ai abîmé ?

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

- C'est un faux... Quelqu'un est passé avant nous, et je sais qui c'est...

Je m'apprête à lui demander qui, mais il balance la copie à travers la pièce en jurant. Je me fais toute petite, attendant qu'il se calme.
Oh, tout doux, le loup !

- Qui...? Qui est-ce ? bafouillai-je timidement.

Il profère un nouveau juron sans me répondre. Je finis par sortir du temple, profitant de l'air frais de la nuit. Je lève la tête et regarde les étoiles au-dessus de moi. Mon regard se perd dans les petites lumières de ce ciel noir. Après quelques minutes, le blond sort du temple, plus calme que tout à l'heure.
Ça y est, ce n'est plus une bombe à retardement...

- Tout va bien ? tentai-je.

- Je n'ai pas envie d'en parler, Yuna... répond-il sèchement.
Ah, si encore un peu...

Je baisse la tête. Il doit vraiment être contrarié pour me parler comme ça. Nous reprenons le chemin inverse, sans encombre cette fois. Arrivés à la barque, ça me fait bizarre. Kenwey rame jusqu'au bateau et nous montons sur les cordages. Sur le pont, tout le monde nous accueille en fanfare, mais le blond se referme sur lui-même et part s'enfermer dans sa cabine avec un claquement de porte.

- Pourquoi vous revenez les mains vides ? demande Léo, qui vient d'apparaître à côté de moi.

- Le trésor qu'on est allé chercher était un faux... Quelqu'un est passé avant nous...

Je vois Léo,se décomposer, puis aller dans la cabine du blond, me laissant plantée là.
Sympa...

Je monte alors sur le nid de corbeau et me perds dans la contemplation des étoiles, comme sur l'île que l'on voit encore au loin. Après quelques minutes, je finis par m'endormir contre le mât, le regard vers le ciel.

***

Je suis seule, au milieu de l'océan. Les vagues s'agitent autour de moi et le bateau chavire. En regardant de plus près, je vois mon père à la barre...

- Papa ! hurlai-je en le reconnaissant tout de suite.

Il ne me répond pas. Je m'avance vers lui, mais un vent puissant venant de nulle part me repousse. Les larmes dévalent mes joues.

- Papa... Aide-moi, je t'en supplie ! sanglotai-je.

Cette fois, contrairement à la dernière fois, il se tourne vers moi et pointe du doigt mon collier qui pend le long de ma poitrine. Puis, sans que je m'y attende, une vague m'emporte et je sombre à nouveau dans les eaux.

***

Je me réveille en sursaut. Je suis encore dehors, mais nous avons bougé. L'île n'est plus devant nous, mais une terre se dévoile à l'horizon. Je descends à l'aide des cordages.

- Où sommes-nous ? demandai-je au blond qui est derrière le gouvernail.

- Nous allons faire une escale en France... En Alsace plus précisément, répond-il concentré sur sa conduite.
Non sérieux ?

- Quoi, mais pourquoi ? l'interrogeai-je.

- J'ai des connaissances là-bas et puis on doit ravitailler.

Je hoche simplement la tête et me dirige vers ma cabine pour me changer. Cette fois, j'ai opté pour une robe bleue claire avec des manches courtes et un corset noir par-dessus. J'accroche mon épée à ma ceinture et range mon revolver dans ma botte. Quand je ressors de ma cabine, nous venons d'amarrer sur la berge. L'ancre a été jetée et la passerelle en bois installée. Je descends le long de celle-ci et arrive sur la terre ferme recouverte des pavés du port.

Je connais cette ville ; mon père y faisait souvent des escales. Il était également très proche du roi de cette contrée, ils naviguaient beaucoup ensemble. Mais d'après ce que j'ai compris, il serait décédé pendant un voyage il y a sept ans... Après cela, mon père n'a plus voyagé dans la région. N'empêche, la ville a l'air d'être bien entretenue. Un des enfants a dû reprendre le flambeau. Je me souviens qu'il y en avait trois : deux garçons et une fille. Octavia, elle, allait souvent avec son père et nous passions nos journées sur le bateau l'une et l'autre. Nous étions très amies.

Je me balade dans les rues de la ville, essayant de renouer avec les sensations qu'elle me procure. Mais un cri féminin retentit dans une ruelle. Fidèle à moi-même, je me fige sur place, incapable de bouger.
Bah quoi, je ne suis pas super-héroïne !

Mais après quelques secondes d'hésitation, je me précipite dans la rue et dégaine mon épée. La jeune femme a cessé de crier à cause d'un scotch qui recouvre sa bouche. Je vois de grosses larmes rouler sur ses joues. Ses deux agresseurs se tournent vers moi et me fixent. Ils sont beaucoup plus grands que moi et sont tous les deux armés d'une épée.

- Bah alors, tu t'es perdue, ma jolie ? me demande l'un des deux hommes.

Je souffle un grand coup et leur répond avec le peu d'assurance qu'il me reste.

- Ce n'est pas bien de s'en prendre aux plus faibles...
C'est bien, Yuna, tu es encore en train de les provoquer comme ça...

L'un des deux hommes me regarde et sourit. Il s'avance vers moi, son épée pointée.

- Écoute, petite, soit tu te sauves maintenant, soit on te fait la peau...

- Tu peux toujours courir... répondis-je du tac au tac.
Qui c'est qui s'est mis dans la merde... c'est bibi !

~A SUIVRE~