Chapitre 8

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Nous restâmes arrêtés pendant au moins une heure. Personne ne s'attendait à cela. Kian avait fait réunir les plus gardés. Il avait peur de quelque chose, tout les soldats avaient peur de quelque chose. Et j'étais nicapable de savoir quoi. Tout les Aromiens qui nous accompagnaient était aussi perdu que moi, ce qui me rassura. Si cela pouvait être rassurant. Mon esprit fonctionnait à plein régime, j'en étais venu à la conclusion qu'il avait dû arriver quelque chose au Itériens lorsqu'il avait fait le trajet allé. Peut-être était-ce pour cela qu'ils n'y avait qu'eux qui semblaient terrifié. J'aurais aimé en savoir plus, mais j'étais coincé dans ma voiture. C'est Dusan et Althéa qui étaient venu nous raconter ce qu'il s'était passé lors de la réunion, ils y avaient tous les deux assistés. Des bêtes sauvages, Kian les avait déjà croisé lors de leur premier voyage. Elles étaient plus que dangereuses, il faudrait faire très attention. Je frissonnais, si ces bêtes avaient pu tuer des humains, elles devaient être monstrueuses. Ils nous apprirent également que les corps étaient ceux d'habitants du village. Mon coeur se serra. Je fermais les yeux et priais pour que leur âmes trouvent le chemin du repos éternel. Althéa et Dusan s'arrêtèrent ensuite de parler. Je sentais qu'ils me cachaient quelque chose mais je n'arrivais pas à savoir quoi et surtout pourquoi. Cela n'avait pas de sens. Je devais surement me tromper.

Nous repartîmes peu de temps après. Dusan et Althéa entouraient plus étroitement ma voiture. Ruri était agitée, elle avait peur. Je lui proposais de venir s'asseoir plus près de moi. Je me mis à lui parler pour la calmer et me détendre. Nous avancions lentement, ce qui ne faisait qu'augmenter mon stress. L'ambiance était lourde et les seuls bruits qui venaient de dehors étaient le bruit des voitures, des chevaux et de la forêt. Les cris des oiseaux me faisaient sursauter. J'avais l'impression que nous étions cernés et c'était très dérangeant. Dusan avait ramené le Ian de Ruri dans notre voiture. C'était un petit renard roux, comme les cheveux de la jeune fille, il s'était immédiatement roulé en boule sur les genoux de la jeune fille. Celle-ci s'était mise à le caresser pour se calmer. Le silence avait pris place dans la calèche. Je regardais attentivement dehors, mon regard était ancré sur le début de la file que nous formions. Je savais que Kian se trouvait devant. La découverte des corps l'avait profondément stressé, il avait décidé de monter à cheval au côté des soldats. Depuis que j'avais appris cela, je ne pouvais détacher mes yeux de lui. J'avais si peur qu'un monstre sorte soudainement des bois pour lui sauter dessus. J'inspirais profondément, tout irait bien, il y avait tant de soldats présents que tout ne pouvait qu'allait bien, même en cas d'attaque. Enfin, je crois...

La journée avait été éprouvante, et sûrement encore plus pour tous ceux qui se trouvaient dehors. Et ce n'était pas fini. Nous nous étions arrêtés pour la nuit, il le fallait bien. Tout le monde était épuisé. J'étais seule dans ma tente, tout le monde dehors s'activait. Je n'en pouvais plus. L'atmosphère était trop lourde pour que je puisse ne serait-ce que fermer les yeux. Mon cœur battait trop vite dans mes tempes et mes oreilles sifflaient trop fort. Je me levais brutalement. S'en était trop, il fallait que je fasse quelque chose. Je sortis de ma tente, la lumière m'éblouit. Ils avaient allumé des feux pour éloigner les créatures. Dusan m'attrapa alors que je commençais à avancer. Je lui hurlais :

- Si je reste une minute de plus à l'interieur, je vais devenir folle. Je vais voir Kian.

Il ne put m'empêcher de partir, il ne put que me suivre, sur ses gardes. J'entrais dans la tente de Kian sans même demander la permission au garde qui se trouvait devant. J'en avais marre. Je n'en pouvais plus. Il y avait une dizaine de personnes, tous penchaient autour d'une table sur laquelle je vis des cartes étalées. Quand Kian me vit, il se précipita vers moi. J'éclatais en sanglots. Mes nerfs lachaient. Il m'accompagna jusqu'à un banc et m'assit. Il me sourit avant de me chuchoter :

- Je termine cela et je reviens, ne pleurais plus tout iras bien.

Je vis dans ses yeux une peur que je n'avais jamais vu. Il était inquiet et pas seulement à cause de ce qu'il se passait dehors. Je séchais mes larmes et le regardais s'éloigner.

Les roses sont en feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant