Chapitre 19

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Je me reveillais fatiguée ce matin-là. J'avais extrêmement mal dormi à cause de mes cauchemars et de cette phrase qui me hantait. Qu'allait-il se passer aujourd'hui ? Je cessais d'y penser, c'était simplement un cauchemar. Je me levais lentement. Je remarquais que Kian n'était plus à côté de moi. Il n'y avait plus personne d'autre que moi dans la chambre. Je remarquais quelque chose sur la petite table, un petit bout de papier. J'allais l'attraper avec le sourire. Je l'ouvris et le lus à voix haute :

- Je suis descendu dans la salle de repas pour déjeuner, je n'ai pas eu le courage de vous reveillez, vous sembliez si bien dormir. Vous pouvez demander à faire livrer votre petit déjeuner dans ma chambre, je vous rejoindrai après l'entraînement du matin.

C'était signé Kian. Je souris et me rassis sur le lit. Cet homme était un ange. Après avoir relu la lettre au moins dix fois, je finis par la reposer sur la table. Je me dirigeais vers la porte, décidée à aller rejoindre Kian pour d'entraînement du matin. Je demanderais une petite collation rapide et simple que je récupérerais avant de me rendre sur le terrain d'entraînement. Avec cela en tête, j'ouvris la porte. Dusan se trouvait devant, cela ne m'alarma pas. Je posais un pied hors de la chambre, le jeune homme se retourna aussitôt. Je vis quelque chose d'étrange dans son regard, un mélange de peur et d'excitation. Il me barra la route. Je ne compris pas, mais il eut tôt fait de m'éclairer :

- Il m'a été demandé de vous faire attendre dans votre chambre. J'ai l'interdiction formelle de vous laisser sortir. J'en suis désolé.

J'étais surprise, mais je l'écoutais. Je pouvais avoir confiance en Dusan et, si on lui avait donné l'ordre de ne pas me laisser sortir, c'est qu'il y avait une bonne raison. Je lui souris et retournais dans ma chambre. Je me rassis sur le lit, pourquoi est-ce que je devais rester ici ? Peut-être qu'il y avait un problème ? C'était peut-être une tradition itérienne ? Je regardais autour de moi. Ici, je n'avais rien à faire, j'avais laissé mon livre dans ma chambre. Je soufflais et me levais, me dirigeant vers le balcon. Je sortis sur le balcon. Il faisait déjà chaud alors qu'il était à peine dix heures. La vue de la chambre de Kian était très différente de la mienne, nos deux chambres se trouvaient presque à l'opposé l'une de l'autre. J'avais une vue magnifique sur le jardin et si je me penchais un peu, j'apercevais le terrain d'entrainement à gauche, j'apercevais presque la porte de l'enceinte du château. Je regardais le ciel bleu, tentant d'effacer de mes yeux les reflets du dôme au-dessus de ma tête pour l'admirer.

J'allais rentrer dans la chambre quand un bruit me fit me retourner. Une colonne de fumée brouilla le ciel, tapant sur le dôme. Je regardais vers l'origine de la fumée avant de comprendre qu'elle venait du portail de l'enceinte du palais. La panique me prit le ventre et je courus vers la porte de la chambre. Je l'ouvris à la volée et sortis dans le couloir. Il n'y avait personne, Dusan avait disparu. J'avançais un peu plus dans le couloir. Mon coeur battait vite, trop vite. Ce n'était peut-être qu'un accident, mais un mauvais pressentiment me prenait à la gorge. La voix de mon rêve me hurlait de nouveau dans la tête :

- Aujourd'hui, aujourd'hui tout va changer.

C'était si fort, si strident, que j'en avais mal à la tête. J'avais peur. Je continuais d'avancer avant d'entendre des cris, plus dans ma tête cette fois, ils venaient du bout du couloir. Je me stoppais. Qu'était-il en train de se passer ? J'inspirais à fond avant de me risquer à avancer de nouveau. Une jeune femme déboula dans le couloir, me bousculant violement. Je tombais sur le mur, mais elle continua sa course sans s'arrêter, sans me dire un mot. Je me relevais en me tenant l'épaule, elle m'avait percuté assez fort pour me faire mal. A peine étais-je revenu sur mes pieds que d'autres personnes passèrent en courant, ils hurlaient. L'un deux m'aggripa le bras pour m'emmener avec lui. Je me débattis, il finit par me lacher, me lançant un regard désolé. Je ne comprenais pas, mais la peur qui les habitait me térrorriser. Je courais jusqu'à ma chambre. Elle n'était pas si loin, mais elle me semblait à des kilomètres. Je suffoquais, encore. Je fus bientôt obligé de m'adosser au mur pour reprendre mon souffle. Il y avait de plus en plus de monde dans le couloir, ils fuyaient quelque chose, mais je ne comprenais toujours pas quoi. Les cris se faisaient de plus en plus forts, d'autres bruits dont j'avais peur de connaître l'origine. J'allais reprendre ma course quand une main attrapa fermement mon bras et m'entraîna dans une chambre. J'allais me dégager avant de croiser le regard de Kian. Il y avait quelque chose qui brillait dans son regard, j'avais peur. Et lui aussi.

Les roses sont en feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant