Le monde peut bien s'effondrer, je m'en fiche. Je suis seule, même mes amis ne peuvent pas comprendre ma souffrance. Personne ne peut la comprendre. Je suis piégée dans mon propre corps, enfermée dans une prison de chair. Le monde peut bien s'effondrer, cela me sauvera peut-être.
Le ciel était d'un bleu vibrant aujourd'hui, c'est rare, à Aromas, d'avoir un ciel de cette couleur. Tous semblaient joyeux, dans la cour, certains chantaient, d'autres dansaient tout en s'occupant de leurs tâches quotidiennes. Moi aussi, je m'occupais de ma seule tâche, mais je le faisais sans joie : je m'ennuyais. C'était la seule chose que l'on m'avait permis de faire. Ca et lire. Je soupirais et m'écartais de la fenêtre. Je m'assis sur mon lit et repris ma lecture, l'héroïne courait au travers d'une campagne, poursuivie par une bête énorme. J'aurais tout donné pour aller dehors, hors du château. Je pouvais sortir avant, avant l'incident... Quelqu'un toqua à ma porte, je pensais d'abord que c'était Ruri, l'une de mes domestiques, mais les coups étaient trop sec. Je me levais et ouvrit la porte avec précaution. C'était mon garde du corps qui se trouvait derrière la porte. Il se prénommait Dusan, fils d'Ara dans la langue ancienne. Et cela lui allait bien, il était l'exact portrait de la représentation que nous avions de notre dieu : des yeux noisettes en amande, le teint mat et les cheveux couleur blé. Son physique lui apportait les amours de bien des jeunes filles. Il apparut attendre une réponse, je sortie de mes pensées en m'excusant :
- Excusez-moi, je réfléchissais à autre chose, pourriez vous répéter ?
Il esquissa un fin sourire avant de reprendre :
- Le roi vous demande dans la salle de trône et cela à l'air urgent.
J'acquiesçais et sortis avec lui. Il prit soin de bien fermer la porte de ma chambre et me proposa son bras. Je lui souris, un peu crispée. Mon père ne me faisait jamais cherchée pour un rien. Avais-je fait quelque chose de mal ? Les couloirs s'étendaient devant nous et je menais le pas. J'imposais mon allure au jeune homme à mes côtés mais il en avait l'habitude. Tout en faisant attention de garder une posture droite, je tournais dans le prochain couloir. Il était plus large et plus décoré, nous nous rapprochions de la salle du trône. Nous arrivâmes devant la porte et un signe de tête aux gardes présent nous permit d'entrer. La pièce était gigantesque et était décorée à outrance, il y avait trop de dorure, trop de teinture, trop de tout. Cette salle avait été faite pour impressionner, elle devait rendre hommage à Aromas mais je ne la trouvais pas si convaincante que cela. Elle ne rendait pas justice à la beauté de notre pays. Beauté que j'avais seulement eu l'occasion de voir par le biais de livres ce que je trouvais bien triste. Je m'avançais et m'inclinais devant le trône de mon père. Je me relevais pour écouter ce pourquoi il m'avait fait venir. Il prit une grande inspiration et dit :
- Musa, tu dois savoir que la délégation d'Itéria arrive bientôt.
J'hochais la tête.
- Ils viennent pour que nous puissions conclure une trêve et... J'aimerai celer cette paix par un mariage.
Tout de suite, je prédis ce qu'il allait me dire. J'allais devoir me marier avec un homme d'Itéria, ce pays contre lequel nous sommes en guerre depuis la nuit des temps. J'inspirais un grand coup et me forcais à sourire. Il continua encourageais par mon visage :
- Musa, j'aimerais que tu te maries avec le prince d'Itéria.
- D'accord.
J'avais répondu si vite que cela l'avait coupé, il semblait avoir des arguments pour me convaincre, il n'en aurait pas besoin. Je devais le faire, je le savais. Cela aiderait Aromas, cela me ferais enfin me sentir utile. Et puis, je pourrais sortir du palais. Je souris de nouveau à mon père toujours surpris. Il reprit :
VOUS LISEZ
Les roses sont en feu
FantastikMusa est la princesse d'Aromas, mais cela ne lui a pas toujours facilité les choses. Enfermée dans le palais de son père depuis toute petite, elle rêve de liberté. Le jour où l'occasion se présente, elle saisit sa chance, quitte à devoir se marier a...