Chapitre 20

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(NDA : En gros, avec les cours qui reprennent, ça va être compliqué de poster régulièrement d'aussi long chapitre, ducoup, je vais essayer de vous poster tout les dimanches un demi-chapitre d'environ 1500 mots, je posterais donc la suite de ce chapitre dimanche prochain (normalement), les deux parties seront séparé mais, seront, à terme, publiais dans le même chapitre, j'enleverais à ce moment là, la mention première partie. Merci d'avoir lu, encore désolé de ne pas avoir posté pendant un long moment, à dimanche !)

Je regardais mon assiette, les légumes qui s'y trouvaient été certainement très bon, très bien cuisiné, mais j'étais incapable d'y toucher. Rien que de les fixer ainsi me donner envie de vomir. Je retenais mes haut le cœur et tournais les yeux. Je m'excusais auprès de la jeune fille et me levais. Je sortis dehors et m'assis par terre. La terre était légèrement humide et la forêt sentait bon la pluie récente. Je posais ma tête contre le mur derrière moi et inspirais profondément. Je levais la tête au ciel, depuis que tout ce qu'il était arrivé, j'avais l'impression que bien plus d'étoiles y brillaient. Combien de personnes avaient-ils tuées ? Des centaines ? Des milliers peut-être. J'avais envie de le savoir et, en même temps, je le redoutais. Combien de victimes innocentes étaient mortes ce jour-là ? A cause de mon peuple ? Pourquoi avaient-ils fait cela ? J'avais passé les trois derniers jours à me poser cette question. Je n'en trouvais toujours pas la réponse, pire que cela, je n'arrivais pas à entrevoir une seule réponse. Cela n'avait aucun sens pour moi. Pourtant, je ne parvenais pas à me sortir de la tête l'attitude étrange de mon père lors de notre départ d'Aromas ou les réflexions et les regards étranges entre Kian et Dusan. Mes yeux se remplirent de larmes alors que mon esprit prononcer le nom de Kian. Il était mort. Comme Ruri. La bibliothécaire, Lyall n'étaient certainement plus de ce monde... Althéa avait peut-être rejoint Aromas, comme Dusan. Je n'en savais rien. Je n'étais même plus sûre de ce que j'avais vu... Je m'éffondrais au sol, mon visage toucha le sol. Je sentais la boue sur mon visage mais cela me rassurait, je sentais encore quelque chose, je n'avais pas perdu mes sens. J'avais déjà vu des soldats rentrer du champ de bataille en ne ressentant plus aucune douleur à cause des traumatismes. Peut-être que ce que j'avais vécu n'était pas si traumatisant que cela ? Peut-être que j'en faisais juste trop ?

Cela faisait une semaine que je n'avais pas mangé, mon ventre grondait de faim, mais quand je me retrouvais devant de la nourriture, je ne pouvais m'empêcher d'avoir envie de vomir. Rien ne pouvait rentrer dans ma bouche sans qu'il soit automatiquement recraché. Je passais le reste de mes journées à me tenir le ventre, à pleurer et à regarder dans le vide. J'étais pathétique. La jeune fille qui m'avait aidée n'avait toujours pas prononcé un mot. Peut-être était-elle muette ? Je ne connaissais pas ses intentions, pourquoi m'avait-elle aidée ? Pourquoi m'aidait-elle encore ? Que voulez elle ? Allait-elle me jeter dehors à un moment ? Si elle me jetait dehors, comment allais-je faire ? Elle entra soudainement dans la pièce, avec, au bras, son panier en osier qu'elle prenait toujours en sortant. Je me retournais sur ma couchette pour fixer le mur. Je respirais doucement, calmant mon coeur. J'étais épuisée, il fallait que je dorme. Je fermais les yeux, tentant de faire venir le sommeil mais je me redressais bientôt, je ne pouvais pas dormir. Les images des corps, des visages étaient gravées sur mes paupières. Les cauchemars hantaient mon esprit. Les mêmes questions tournaient en boucle constamment dans ma tête. Je devenais folle chaque fois que je fermais les yeux. Cela faisait donc une semaine que je ne dormais plus. Je n'osais imaginer ce que la combinaison du manque de sommeil et de la faim avait fait à mon visage. Je me levais et descendis de ma couchette. Je me dirigeais vers la porte pour sortir de la petite maison. Je lançais s'en attendre de réponse à la jeune fille qui se trouvait dans la cuisine :

- Je vais marcher.

Je posais les pieds sur le sol et une étrange sensation me prit. Comme si un feu avait commencé à brûler en moi. Je sentais quelque chose se déchainer dans ma poitrine, mais je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait être. J'avançais dans la forêt, empruntant un chemin encombré de racine et de lierre. La nature avait repris le contrôle de ce petit sentier, je n'avais plus l'impression de suivre un tracé, je suivis ce que la forêt me disait. Elle me chuchotait ce que je devais faire, ou je devais aller. Le bruit du vent dans les feuilles d'arbres me faisait frissonner, les oiseaux chantaient joyeusement, d'autres bruits plus indistincts me permettaient de dire que la forêt était bien plus habitée que ce que je pensais. C'était rassurant de se savoir entouré de vie. Je m'enfonçais de plus en plus profond dans les bois, mais cela ne me faisait pas peur. Un élan de courage animait mon corps. Je ne contrôlais plus rien, mais c'était apaisant, j'avais l'impression de me reposer, enfin, après une semaine d'insomnie. Je fermais les yeux et laissais mes sens me porter. J'avais besoin de cette pause. Je continuais d'avancer à l'aveuglette une voix que je connaissais résonner dans ma tête. Je ne parvenais pas à me souvenir de l'origine de cette voix, mais elle m'était familière, l'entendre me réconfortait. Et puis, je sentis que je devais m'arrêter, c'était ici que la forêt voulait m'emmener.

Les roses sont en feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant