Chapitre 13

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Kian m'autorisa à ouvrir les yeux après un petit moment de marche. Nous étions arrivées dans une petite clairière. Le dôme qui recouvrait la ville semblait avoir disparu, nous pouvions voir le ciel et les étoiles. Je baissais les yeux pour admirer ce qu'il se trouvait devant moi. Un lac immense s'étendait à mes pieds. La lune se reflétait à l'intérieur, comme si la surface avait capturé un bout de la voûte céleste. C'était magnifique, un lac plein d'étoiles. Derrière l'étendue d'eau, je remarquais une petite colline surmontée d'un saule pleureur d'une couleur peu commune. Kian prit ma main et m'invita à venir avec lui. Il se dirigeait vers l'arbre. J'ouvrais grand mes yeux pour capter le plus de choses possible. Je n'avais jamais rien vu de pareille à Aromas. Nous arrivâmes près de l'arbre et Kian poussa doucement les branches pour nous créer un passage. Je me rapprochais pour les regarder d'un peu plus près. Ce n'était donc pas la faible lumière qui me jouait des tours, les branches de l'arbre était violette. J'entrais à la suite du jeune homme sous le feuillage tombant. Une petite orbe dorée voletait entre les mains du prince. Il la laissa monter vers le haut de l'arbre, elle se nicha contre le tronc et cessa de bouger, nous éclairant de sa douce lumière. Kian s'assit sur l'herbe verte et m'invita à faire de même. L'herbe fraîche caressant mes chevilles me fit frémir. Doucement, il passa son bras autour de mes épaules, je le regardai un peu surprise. Il avait les joues légèrement rouges, cela me fit rire. Il râla pour rigoler avant de me rapprocher de son torse. Ce fut à mon tour de rougir. Nous étions seuls au monde, c'était pour de vrai cette fois, en tout cas, ça passerait plus que réel. J'osais poser ma tête sur son torse. Je m'attendais à ce qu'il bouge mais il resta là. Il passa lentement sa main dans mes cheveux, défaisant la demi-queue de cheval que Ruri m'avait faite. Je fermais les yeux et me concentrais sur son odeur. Il sentait bon la pomme verte et le thé à la rose. Le son des grillons était la seule chose qui brisait le silence apaisant dans lequel nous étions plongés.

Kian bougea légèrement. Je relevais la tête pour le regarder. Ses yeux se plongèrent dans les miens, mais je ne me sentis pas sombrer à l'intérieur. J'admirais les deux lacs bleus qu'étaient ses yeux. Son regard glissa sur mes lèvres. Sa main se posa doucement sur mon menton. Je fermais les yeux et je sentis ses lèvres se poser sur les miennes. C'était comme une explosion dans mon esprit. Des milliers de papillons envahirent mon ventre. Je ne savais pas comment réagir, mais je savais que j'aimais ça. Je passais mes mains autour de son cou et lui rendis son baiser du mieux que je le pus. Je me perdis sur ses lèvres, oubliant tous les problèmes auxquels j'allais bientôt devoir faire face, oubliant le stress. J'étais libre, c'est ce qu'il me hurlait en m'embrassant. C'est ce qu'il espérait que je sois maintenant. Il s'écarta doucement, mettant fin au baiser. Il posa son front contre le mien. Il me serra plus fort contre lui en chuchotant :

- Je vous protégerai, je vous le promets. Et si je faillis à ma promesse...

- Vous ne faillirez pas, je le sais.

Il plongea ses yeux dans les miens. J'étais certaine de ce que je venais de dire. Je savais qu'il me protégerait. En tout cas, il ferait de son mieux, c'était déjà beaucoup plus que la plupart des gens que je connaissais. Alors cela m'allait. Je replongeais mon regard dans le sien et encore une fois, ses yeux tombèrent sur mes lèvres. Il me chuchota :

- Je suis désolé, mais vos lèvres ce soir sont encore plus irrésistible que d'habitude.

Je rougis et il m'embrassa de nouveau. Les papillons dans mon ventre volèrent plus vite, me chatouillant avec les ailes de soie. J'adorais cette sensation. J'adorais sentir ses lèvres contre les miennes, elles avaient un délicieux goût de pomme verte. Il décolla ses lèvres des miennes et me regarda comme personne ne m'avait jamais regardé. Il me serra dans ses bras et à cet instant, je sus que ma place était ici, à ses côtés. Je le serrais en retour et blotti contre son torse, je fermais les yeux. Je tombais dans un sommeil bienfaisant rempli de chaleur et de douceur.

Les roses sont en feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant