Chapitre 7

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J'avais un espoir de voir Kian avant la soirée, malheureusement, il n'apparut qu'une fois la nuit tombée.

Le ciel était toujours empli de nuage, mais il avait cessé de pleuvoir. Il entra dans la salle par la porte d'entrée, suivit par les soldats du cortège. Tous entrèrent et s'installèrent dans un joyeux brouhaha. Le prince s'approcha de moi, me glissant à l'oreille :

- Tout le monde mange avec nous ce soir, j'en ai parlé au gérant. Vous pouvez manger avec vos amis. Je mange avec mes camarades.

Je hochais la tête. Il me sourit et s'écarta. Il lança un regard à Dusan mais je ne pus capter sa signification. Mon garde du corps s'assit à côté de nous. Dans ses yeux, il y avait une étincelle de colère, étincelle qu'il sembla rapidement faire disparaître. Je ne m'en souciais pas, pas ce soir. Nous mangeâme dans la joie et le rire. En fin de repas, certains se levèrent pour danser. Un musicien jouait des airs entraînants. C'était très différent des fêtes au palais, il n'y avait pas de faux semblant, juste des gens qui souhaitaient passer un bon moment. Je voyais Kian sous un jour nouveau, avec ses soldats, il était plus détendu, ses épaules étaient moins crispées et son visage était détendu. Il acclamait ses camarades en tapant ses mains et chantant avec eux. La plupart des musiques étaient itériennes, certaines étaient aromiennes. A part les soldats, il y avait quelques aromiens, eux aussi prenaient part aux festivités. On fêtait la paix qui avait été déclarée quelques jours plus tôt.

Plus la soirée avançait, plus tous se laissaient aller. Ruri dansait avec son soldat, Althéa était dans son élément, les fêtes comme celle-ci lui plaisait beaucoup. Je restais assise, j'observais. Dusan restait près de moi, empêchant les fêtards de me tomber dessus par mégarde. Il avait tous beaucoup bu, même Kian semblait un peu éméché. Celui-ci s'approcha de ma table, Dusan s'écarta. Kian s'assit à côté de moi. Il sentait légèrement l'alcool mais il sembla en pleine possession de ses moyens. Il me sourit, étrangement, je me mis à me sentir beaucoup mieux. Mon esprit cessa de ressasser ce qui me dérangeait, ce qui n'allait pas. Je sombrais dans un brouillard, comme si j'avais moi même bu, le seul verre que j'avais touché était de l'eau. Je ne pouvais pas être alcoolisée. Dusan me regarda bizarrement mais je n'y fit pas attention. Kian posa sa main sur la mienne et plongea son regard dans le mien. Ses yeux m'aspirèrent, un élan d'adrénaline m'empêchèrent de sombrer complètement. Je secouais la tête pour reprendre mes esprits. Kian resserra son emprise sur ma main. Je le regardais de nouveau, ses yeux étaient emplis d'inquiétude. Je lui souris faiblement mais cela ne parut pas la rassurer. Il se rapprocha de moi pour que je puisses mieux l'entendre et me dit d'une voix douce :

- Je vais vous accompagner jusqu'à votre chambre, il se fait tard, vous avez besoin de repos. J'ai également à vous parler, il faudrait que nous soyons seuls pour cela.

Il lança un étrange regard à Dusan. J'hochais la tête. Je ne rêvais que d'une chose, un lit pour dormir. Il se leva et me proposa son bras, je l'acceptais volontiers en réalisant que je tenais à peine sur mes pieds. Il fit un signe d'au revoir aux soldats et me dirigea vers les escaliers. Je voyais flou, comment cela ce faisait-il que je sois si fatiguée ? Je n'avais pourtant pas fait grand chose... Avant le repas, je n'étais même pas fatiguée... Était-ce à cause de l'agitation ? La dernière fois que j'avais été avec tant de monde... Le bal. Non. Est-ce que cela recommençait ? Je me forçais à respirer, je ne devais pas paniquer. Sans m'en rendre compte, nous étions déjà arrivés à la porte. Kian entra et indiqua à Dusan de rester dehors, il n'en avait que pour un petit moment. Il m'assis sur mon lit, faisant en sorte que je sois confortablement installée. Il tira la petite chaise du bureau et s'assit dessus, en face de moi. J'attendais dans un état second. C'était lui qui souhaitait me parler, je n'avais pas grand chose à lui dire. Non. Il n'y avait pas grand chose que je pouvais lui dire. J'eu une soudaine envie de tout faire sortir mais il me devança :

Les roses sont en feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant