Yana
Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Les courbature de la veille m'ont dissuadée de commencer ma journée par une séance de boxe, voilà comment je me suis retrouvée au milieu des bois a l'arrière du domaine. Ma montre connectée indique 6 Miles pour une allure de 5 minutes 30. Sur un coup de tête, je décide de prendre la direction de chez mes parents. Ils habitent dans une dépendance du domaine qui se trouve tout de même à une dizaine de minutes en voiture quand on emprunte les chemins pavés.
Il est sept heure et quart lorsque j'arrive devant leur porte. Ma mère m'ouvre la porte sans me prêter grande attention. Je retrouve mon père assis à la table de la cuisine, il prend son petit déjeuner en lisant son journal. Je m'assois près de lui afin de l'embêter un peu. Je suis clairement la fille de mon père. Mes heureux souvenirs d'enfance l'impliquent quasiment tous, là où ma mère est le personnage principal des moins joyeux. J'ai longtemps essayé de lui plaire, quitte à aller contre ma nature, en espérant recevoir quelques miettes de son amour, en vain. Tout ce qu'elle était capable de me donner, quand elle ne m'ignorait pas, étaient des critiques et des coups. Puis j'ai fini par comprendre que le problème ne venait pas de moi. Au final, j'ai une mère sans vraiment en avoir.
Les garçons finissent par arriver dans la cuisine tels des tornades, ils sont en retard pour leurs cours. J'ai à peine le temps de profiter d'eux qu'ils sont déjà sortis. Je décide alors d'aller réveiller Chada, il est encore un peu tôt pour elle, mais elle fera avec.
Après une lutte acharnée et quelques insultes lancés avec amour, nous revoila autour de la table de la cuisine. Papa nous demande ce que nous voulons manger, je sais que cuisiner est sa manière de nous montrer son amour alors je décide d'accepter quand Chada demande des brioches perdues. Une pointe de culpabilité vient néanmoins m'envahir en pensant à ma diet. Une brioche perdue doit compter au moins 400 calories et très peu de protéines.
- Tu ne devrais pas te goinfrer autant.
Ma fourchette était a mi-chemin entre mon assiette et ma bouche lorsque les premières paroles que ma mère m'a adressée de la journée viennent couper mon élan.
- Maman ! proteste Chada.
- Quoi ? Je dis ça pour son bien, tu sais qu'elle prend facilement du poids. Et je ne suis pas sûr que Milo veuilles d'une baleine a son bras, elle pivote pour me regarder, tu n'auras pas la chance d'accrocher un homme comme lui une deuxième fois, alors tu ferais mieux de faire en sorte de le garder.
La chance...
- Mina ! ça suffit ! intervient mon père, mange ma fille, tu es parfaite.
J'ai conscience de ne pas être « grosse » du haut de mon mètre cinquante-cinq et mes cinquante-et-un kilo. Mais je porte encore les blessures du harcèlement que je subissais lorsque j'en faisait vingt de plus. Mon surnom était « Donuts ». J'aime mon corps aujourd'hui, le sport m'a permis de le façonner comme je le voulais, mais en ce qui concerne l'alimentation, il m'arrive encore de me battre contre les TCA, même si les crises se font de moins en moins fréquentes. J'aurais aimé que sa remarque ne m'atteigne pas, mais voilà, la réalité est qu'elle a appuyé sur une blessure qui n'a pas encore bien cicatrisée.
Je repose ma fourchette.
- Ce n'est pas grave, je n'ai plus faim de toute façon. Je vais vous laisser, il faut que j'ailles prendre une douche, j'ai de activités à faire avec les enfants de l'Orphelinat aujourd'hui.
J'embrasse mon père et Chada avant de reprendre la route vers le domaine, en courant.
***
VOUS LISEZ
Prison dorée
عاطفيةYana est mariée à Milo, un des hommes d'affaire les plus cruel, puissants et riches des États-Unis depuis 5 ans. Elle avait réussi à trouver un équilibre pour supporter ce mariage dont elle n'a jamais voulu. Mais quand un fantôme de son passé revien...