Chapitre 11 :

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Je me sentais épuisée. J'étais frigorifiée et je ne réagis même pas quand ma mère s'élança vers moi pour m'enlacer. J'étais complètement déboussolée, pendant un moment, je ne me souvins plus où j'étais, ni avec qui je pouvais être.

Quand je me retournais et que je vis les Portes, je repris conscience de ce qui s'était passé.

« Que ce qu'il s'est passé ? Raconte-moi.

—Ce qu'il s'est passé, répété-je sans comprendre. »

Tout semblait de coton autour de moi et je sentis soudain une immense fatigue tomber sur moi. Je sentis mon corps s'affaisser et ma mère me rattraper dans ma chute.

Quand je repris mes esprits, j'étais dans ma chambre. Je tentais de me redresser et ma mère m'y aida :

« Tout va bien ?

—Oui, je ... j'ai été prise d'un vertige.

—C'est ce qui arrive parfois, à certaines filles. Que s'est-il passé ? Je dois savoir.

—IL a retiré mes gants. Mon voile. Et IL a ... parlé.

—Parlé ? Ma chérie, le Soleil ne parle pas. IL communique d'une autre façon avec nous. IL parle un langage étrange et bizarre que nous ne comprenons pas, mais qui semble faire sens.

—Non, non. IL a vraiment parlé ! J'ai comprit SES mots. Je te l'assure.

—C'est impossible Célia. Comme je te l'ai dit, aucun humain ne le comprend.

—Je te jure que oui ! Je l'ai comprit ! IL disait : « Mon Rayon, Mon Rayon, enfin. » Je te le jure, Mère. Il faut que tu me crois, je ne mentirais pas là-dessus.

—Ne t'inquiète pas, je te crois. IL semble satisfait de t'avoir vu, mais je crains qu'IL ne veuille encore te voir.

—Mais vous m'aviez assuré que je n'aurais plus à le voir ! Je ne veux plus le voir.

—S'il ne t'a rien fait, pourquoi ne veux-tu pas le revoir ? Tu es simplement perdue et déboussolée de ta rencontre.

—Quelque chose ne va pas bien avec cette créature. IL a dévoré Anne et son air, il ne me dit rien qui vaille.

—Tu n'as pas le choix, nous n'avons pas le choix. Mais Il tiendra sa promesse et ne te fera rien, crois-moi.

—Et si je n'y vais pas ? Que pourrait-il me faire ?

—IL dévorerait toutes les autres Prêtresses qui viendraient à le rencontrer. IL serait capable de se venger sur tout Solisneir.

—Pourquoi moi ? IL a Diane, et toutes les autres filles, alors que ce que j'ai ?

—Tu n'es pas prête à le savoir.

—Vous savez quelque chose et vous gardez le secret ? Je veux savoir, c'est complètement injuste de ne pas le partager avec moi.

—Seule Diane est au courant. Ne t'en fais pas, quand tu seras plus calme je t'en parlerais. Pour le moment, tu dois te reposer et penser à autre chose. J'ai fait ramener toutes tes affaires de ton dortoir. Tu n'as plus besoin d'y aller.

—J'aimais être au Couvent.

—Tu n'as plus rien à y apprendre. Je vais te laisser te reposer, appelle tes servantes au moindre souci, d'accord ? »

Le silence retomba dans ma chambre sitôt la porte refermée derrière elle. Je me rallongeais confortablement et tentant de penser à autre chose que ce que j'avais vu derrière ces Portes. Mais, la silhouette du monstre dansait sous mes yeux clos.

Le Soleil noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant