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𝐉e fais les cent pas dans ma chambre, avec l'impression que je peux me faire prendre à tout moment, ce qui est effectivement le cas. Je déglutis, réfléchissant déjà à l'excuse que je pourrais donner si jamais ma mère venait à entrer. Je ne peux pas dire que je n'ai pas peur de sa réaction, parce que c'est vrai. J'ai peur de ce qu'elle pourrait me faire, et c'est à la fois rassurant qu'elle me considère suffisamment pour ça, mais inquiétant en raison des conséquences potentielles.
Dans un coin de ma tête, je pense à elle et à mon père. Il est toujours là, dans l'appartement, mais ils ont fini dans la chambre de ma mère et maintenant que la porte est fermée, je n'ai aucune idée de ce que ça signifie. Je dois avouer que ça m'a perturbé de voir leurs t-shirts par terre, mais je n'ai rien entendu, alors c'est déjà ça.
Ce qui m'inquiète immédiatement, c'est Idir. Le fait qu'il soit ici, dans ma chambre, parce que je l'ai invité, me préoccupe. Je pourrais dire à ma mère que je ne fais que suivre son exemple, mais je n'en serais pas capable. Je n'ai aucune explication à lui donner sur les raisons de son invitation. Elle ne me croirait pas si je lui disais que c'était seulement pour discuter, bien que ce soit la pure vérité.
Pour lui, je suis la solution à tous ses problèmes. Je ne peux pas y croire, mais je ne peux pas non plus ignorer sa conviction. Je ne comprends pas bien ce que ça signifie, ni même si ça signifie quelque chose. Pour moi, ce n'est qu'un assemblage de mots qui ne veulent pas dire grand-chose. Ils ne signifient pas ce que je pense qu'ils signifient. Car je sais que je ne suis pas une clé ; je ne suis pas une solution. J'ai à peine pu l'aider la dernière fois, et j'ai l'impression d'avoir même empiré les choses. Je ne peux pas être une clé. C'est impossible.
Pourtant, lorsque je baisse le regard vers lui, assis au bord de mon lit, je vois bien sa certitude.
— J'aime bien ta chambre, déclare-t-il, comme pour détendre l'atmosphère, sans y parvenir vraiment. C'est très... original.
Je lâche un soupir tandis qu'il commence à inspecter la chambre d'amis. L'endroit n'a rien de spécial, rien d'original. C'est simplement une chambre d'amis ordinaire, peu meublée. Je sais qu'il dit ça parce qu'il est nerveux, lui aussi. Depuis que je lui ai dit que mon père était là, il a perdu toutes ses couleurs.
— Je ne vois pas comment je peux être une clé, lui avoué-je.
Il tourne immédiatement son regard vers moi.
— Comment pourrais-tu ne pas l'être ? rit-il nerveusement en me regardant. C'est toi qui as brisé ma boucle temporelle quand je t'ai vue. Je suis certain que tu pourras me sortir d'ici.
Il place beaucoup de confiance en moi alors que je ne suis même pas sûre de pouvoir me faire confiance à moi-même.
— Écoute, je peux essayer, mais–
— Je ne crois pas qu'on devrait essayer comme on l'a fait, me coupe-t-il en se levant. Je ne pense pas que ce soit la solution.
Il ne plaisantait pas en me disant qu'il y avait beaucoup réfléchi, car ça semble réellement être le cas. Je m'arrête de bouger, mais c'est désormais à son tour de le faire. Je m'installe sur ma chaise et laisse mes mains tomber sur mes cuisses. Mes jambes tremblent au rythme de mon cœur. Je peine à comprendre ce qui m'arrive.
D'abord, il y a mes parents, juste à côté, puis l'espoir qu'Idir place en moi, ainsi que la pression de ce que ça implique. J'ai envie de l'aider, mais j'ai peur. Je n'ai pas envie d'échouer. Je ne veux pas faire quelque chose de mal, quelque chose qui pourrait l'empêcher de sortir d'ici pour toujours. J'ai besoin de m'assurer que je ne ferai rien de travers, car je ne peux pas lui faire ça.
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A Life Without Me
Teen FictionEt si elle n'avait jamais existé ? Aelia, épuisée et désespérée, se tient au sommet du plus haut pont de la ville, prête à mettre un terme définitif à ses souffrances. Pourtant, lorsqu'elle effectue ce dernier pas, elle se retrouve inexplicablement...