A Life Without Me

25. Incertitude

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𝐉'observe attentivement le plafond blanc de ma chambre tout en comptant les secondes dans ma tête. J'aurais aimé trouver un passe-temps plus intéressant, mais depuis notre retour, tout ce à quoi je peux penser, c'est Terrence et son arrivée ici. J'ai essayé de ne pas m'en soucier, mais une fois seule dans ma chambre, je n'ai pas pu m'arrêter.

Les souvenirs sont revenus. J'ai pensé à tout ce qui s'est passé entre nous ces derniers temps, à tout ce qui m'est arrivé. Il est responsable de tout mon malheur ; je l'ai laissé faire parce que je pensais m'aimer. J'en ai tellement souffert, de cette naïveté et de cette innocence. C'est exactement ce qui m'a fait chuter.

J'ai supporté tous les regards, tous les commentaires, toutes les insultes. Toutes les répercussions qu'elles ont entraînées, elles m'ont touchée. Pas lui. Il n'a rien subi de tout ça.

Alors pourquoi est-il ici ? Je me demande vraiment ce que ça signifie. Je me demande pourquoi il a autant de rage en lui, pourquoi il m'en veut autant.

Quand tout s'est produit, il m'a ignorée. Il n'a pas essayé de me protéger, de me défendre, ni même de me donner l'occasion de lui parler ; il s'est contenté de me laisser dans cette situation qui m'a noyée. Il est responsable de tout ça, et lorsque les conséquences sont survenues, il n'a même pas daigné agir. Il m'a laissée seule. Sans rien.

C'est pour ça que je lui en veux. C'est à cause de sa passivité que j'ai souffert. À cause de ses erreurs, je n'ai pas pu avoir une deuxième chance.

Une fois que c'est fait, on ne peut pas l'effacer. Une fois que tout le monde l'a vu, que tout le monde l'a découvert, il est impossible de les faire me voir autrement. Leur perception de moi change ; ils ne voient rien d'autre que mes actions.

C'est en comprenant ça que j'ai arrêté de me battre. Sans aucune chance de m'en sortir, quel est l'intérêt d'essayer ? Je n'ai rien à offrir, rien à apporter d'autre que mon erreur. Alors bien sûr que ça me fait mal, et je ne comprends pas comment lui aurait pu ressentir quoi que ce soit.

Qu'est-ce qui aurait pu ne pas aller dans sa vie ? Il a tout. Et ce qu'il n'a pas, il prend aux autres. Même sans avoir besoin de quoi que ce soit, il prend pour le simple plaisir de prendre. Il a pris mon bonheur, volé mon innocence. Et je me suis laissé dépouiller sans protester. Dans aucun univers, sa présence ici pourrait avoir de sens. Aucun.

Soudain, je me redresse sur mon lit, incapable de rester plus longtemps dans le silence. Comme toujours, ma mère travaille en silence, alors je ne vais pas la déranger. À la place, je préfère me glisser dans le salon pour regarder quelque chose.

Immédiatement, cependant, je sens que quelque chose ne va pas. J'avance doucement, pas après pas, et je sens cette lourdeur sur mes épaules qui me ralentit instantanément. Je ne sais pas très bien ce qui m'arrive lorsque je suis obligée de me raccrocher à la table la plus proche pour éviter de tomber.

Je sens ma gorge se serrer progressivement, comme si une constriction m'empêchait de voir clairement autour de moi. J'ai mal. J'ai du mal à respirer, comme si mes poumons étaient peu à peu comprimés de l'intérieur. Je n'arrive pas à comprendre ce qui m'arrive.

— Qu'est-ce que...

À peine ai-je commencé ma phrase que la pression cesse brusquement. Un vent lourd s'abat sur mon visage, faisant éclater mes battements de cœur, et je ferme les yeux pour me concentrer.

Progressivement, je reprends ma respiration jusqu'à ce que je parvienne enfin à voir clairement. Il me faut cependant quelques minutes de plus pour recouvrer mes esprits. Et là, juste devant moi, se trouve un morceau de papier. Je n'ai pas besoin de le regarder pour comprendre ce qu'il représente.