A Life Without Me

23. Ensemble

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𝐂'est étrange, cette façon si simple que j'ai de parler avec mon père. Il ne m'a rien demandé d'autre que d'être honnête dans ce que je lui dis, même si je ne lui dis pas tout. Alors, je n'ai pas hésité plus d'une seconde pour lui raconter tout ce qui me passait par la tête.

Je lui ai parlé de mes problèmes, sans aller plus loin que je ne le pouvais. Je lui ai parlé de Bailee, de Terrence, et des conséquences de leurs actions sans pour autant mentionner directement ce qu'ils ont fait. J'ai pu lui parler absolument de tout en évoquant les sujets qui me mettent le plus à l'aise. Et je n'ai pas eu à lui mentir.

Pendant tout ce temps, j'ai aussi pu lui partager les bons côtés de ma vie, résumés en une seule phrase. Il m'a gardé dans ses bras avec son aura protectrice, en affirmant qu'il ne laisserait plus jamais rien de tel m'arriver. Et je sais que ce ne sont pas des paroles en l'air ; il le ferait réellement. C'est ce qui a rendu tout ça bien plus palpitant pour moi.

Après cette longue confession, il m'a emmenée dans un restaurant à proximité pour que nous puissions grignoter quelque chose ensemble. Cette fois-ci, je lui ai posé des questions sur sa vie, notamment sur sa famille.

Il semblait perturbé par ces questions, et je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il réfléchissait à la manière dont il avait trompé sa femme. Je pensais aussi à ses enfants et à ce qu'ils pourraient ressentir s'ils savaient. Seraient-ils aussi bouleversés que moi lorsque j'ai découvert qu'il avait une famille ? Ou le seraient-ils davantage parce qu'il a fait du mal à leur mère ?

— J'aime mes enfants, dit-il en prenant sa tasse de café. Je pense qu'ils sont la meilleure chose qui me soit arrivée. Et toi aussi, ajoute-t-il aussitôt, avant que je ne puisse m'alarmer. Je sais que si tu leur donnais une chance, tu pourrais les aimer également.

L'entendre dire ça ne me blesse pas autant que lorsque sa famille est venue à l'appartement. Je crois maintenant comprendre ce qu'il essayait de faire. La dernière fois, j'avais l'impression d'être attaquée, comme s'il voulait m'enfermer dans sa vie parfaite. Mais maintenant, je vois les choses différemment.

Je ne crois même pas que ça me blesse, d'une quelconque manière. Je sais qu'il n'a aucune mauvaise intention et qu'il souhaite simplement m'intégrer dans sa vie avec les personnes qu'il aime. Je n'aurais pas dû voir le négatif là-dedans, même si sa femme était la goutte de trop.

— Je... Je ne sais pas, avoué-je en baissant la tête. Je ne suis pas comme eux. Je suis même très loin de l'être.

— Que veux-tu dire par là ? m'interroge-t-il en prenant le temps d'inspecter mon visage à la recherche du moindre indice.

— Je veux dire que je ne fais pas partie d'une famille parfaite comme eux. Et je ne suis pas parfaite comme eux. Ils sont tout ce que je ne pourrai jamais être. Je ne vois pas comment je pourrais me mesurer à eux.

Sa main rejoint immédiatement la mienne.

— Aelia, tu sais que je ne te demanderais jamais ça ? s'assure-t-il d'un ton peiné. Je ne veux pas que tu te compares à eux. Je t'aime tout autant.

Un petit rire m'échappe.

— Vraiment ? le contredis-je, ne pouvant m'en empêcher. Parce que tu ne me connais que depuis quelques jours. Eux, ils te connaissent depuis des années.

— C'est ce que je pense, affirme-t-il. Le temps n'a rien à voir avec l'amour que j'ai pour toi. Tu es ma fille. Et je n'ai pas besoin d'années pour savoir que je t'aime et que tu fais partie des bénédictions de ma vie.