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Il a choisi Sasha.
Mon copain a choisi son ex parce qu'il ne m'a pas pris au sérieux et j'ai envie de pleurer.
Une énorme boule est coincée dans ma gorge, je n'ose pas bouger, je crois que je ne peux pas. Je suis bêtement dans son lit et je regarde la porte: il est parti.
Il a osé ne pas me prendre au sérieux et me tourner le dos comme s'il était normal d'aller voir Sasha.
Furieuse, je sors du lit et m'habille le plus chaudement possible. Mes larmes lâchent enfin et je ne peux pas les contrôler, je n'en ai pas envie de toute façon, je veux juste pleurer, pleurer et pleurer. Je savais que cette fille finirait par nous séparer mais comme ça? Jamais. Je la déteste, je la haïs.
Qu'elle s'étouffe ce soir, qu'elle saute d'un pont, qu'elle passe sous une voiture ou un train, qu'elle finisse en crêpe, c'est tout ce que je lui souhaite. Je la haïs du plus profond de mon être.
Je tente de ne rien oublier dans la chambre de Justin et une fois ma valise terminée, je pars. Je ne reviendrai plus jamais ici et je n'ai même pas l'occasion de dire adieu à Pattie, je suis si triste parce que j'aime énormément cette femme mais c'est ainsi. J'ai adoré croiser sa route et rencontrer une femme aussi adorable, toutes les belles-mères ne sont pas horribles, c'est un cliché.
Le froid me frappe de plein fouet quand je sors, il est une heure du matin et me voilà seule dans les rues de New York en pleine nuit, remplie de larmes. Je ne sais même pas ce que je dois faire maintenant, où suis-je censé aller? Je ne connais personne ici, il n'y a que Justin et sa famille et je ne me vois pas aller frapper chez ses grands-parents alors que nous venons de nous séparer. Également parce qu'il est une heure du matin et aussi parce que je n'ai pas ma place là-bas, je n'étais que la copine de Justin à leurs yeux.
Je vais me commander un Uber et j'aurais dû piquer des mouchoirs dans la maison avant de partir mais c'est tant pis pour moi je suppose. Mon véhicule arrive dans trois minutes et je croise les doigts pour ne pas tomber sur un fou, je ne veux pas mourir ce soir, je suis trop jeune.
Je suis si moche avec mes larmes qu'il ne voudra même pas de moi de toute façon. J'ai l'air d'une folle furieuse.
La voiture arrive et le chauffeur descend aussitôt, ses sourcils se froncent et ses yeux jonglent entre ma valise et mes larmes.
— Tout va bien mademoiselle?
— Oui ça va...
C'est ridicule, sa question l'est et ma réponse encore plus mais il est gentil de demander. Il met la valise dans la voiture et je rentre au chaud, il va m'emmener à l'aéroport, j'ai besoin de voir quand sont les vols pour rentrer sur Boston, je ne peux pas attendre de prendre celui initialement prévu à dix-huit heures. Je veux partir de New York et ne plus jamais revenir ici.
Justin et l'autre salope me font détester New York. Cette ville craint et n'a rien d'intéressant finalement.
La route jusqu'à l'aéroport est calme, le chauffeur me jette des coups d'œil de temps à autre mais il ne fait aucun commentaire, je le remercie. Il m'a également tendu une boîte de mouchoirs et je l'ai remercié de vive voix, j'apprécie de pouvoir essuyer mes larmes même si elles coulent sans que je puisse le contrôler.
