Je T'aime moi Non Plus Tome 1(BARDELLAXATTAL) Terminé

chapitre 3 à contre sens

BARDELLA...

Assis à une table isolée de la foule, Jordan but cul sec son troisième verre de chardonnay. L'ambiance était agréable, presque chaleureuse, et il était étonné de voir tant de personnes de gauche et de droite discuter dans le respect. Pourtant, malgré cette atmosphère conviviale, il se sentait de plus en plus en décalage. Ses yeux ne quittaient pas Gabriel Attal, qui se tenait là, comme un coq en pâte. Son sourire éclatant et ses gestes gracieux envers la gent masculine éveillaient en lui une jalousie intense. Jordan ne savait plus si la chaleur qui montait en lui était le résultat de l'alcool ou de l'attitude provocatrice de Gabriel.

Agacé par ses propres sentiments, Jordan se leva, son cœur battant la chamade. Il se faufila entre les invités, se rapprochant de celui qui faisait battre son cœur. Il effleura le bras d'Attal d'un regard furtif, un frisson parcourant son corps à ce contact éphémère. Ce moment, bien que bref, était chargé d'une tension palpable. Puis, se sentant submergé par l'émotion, il s’éloigna vers la sortie, s'excusant à peine.

Attal, réalisant le départ de Jordan, ne tarda pas à s'éclipser à son tour, son regard se posant une dernière fois sur lui, un sourire mystérieux aux lèvres. Dans cet instant suspendu, les deux hommes semblaient liés par une attraction indéniable, mais également par l'incertitude de leurs sentiments. Jordan se retrouva dehors, l'air frais de la nuit lui faisant du bien, mais son esprit était en proie à des pensées confuses et tumultueuses. Quelles étaient les prochaines étapes pour lui dans ce jeu de regards et d'émotions ? La soirée, bien qu'agréable, avait laissé un goût amer dans sa bouche, un mélange de désir inassouvi et de doutes persistants.

- Salut... chuchota Gabriel d'une voix éraillée.

Contrôlant ses émotions, Jordan salua Gabriel d'un geste timide.

— T'as l'air en forme, dit Gabriel en se rapprochant un peu plus de Jordan.

— Toi aussi, tu sembles te porter bien. Et du coup, tu es content d'être revenu à Paris ? On m'a dit que tu étais en Guadeloupe avant, ça doit te changer.

— D'un sens, oui. On va dire qu'une opportunité comme celle-ci, on ne dit pas non... Apparemment, tu t'es marié.

— Oui... et j'ai un fils, Antoine. Il va bientôt avoir dix ans à la fin de juin.

— Eh bien, un fils, une femme et une famille toxique. Je vois que tu n'as pas chômé pendant ces onze dernières années.

— Oui... pas chômé, comme tu le vois. Il fallait bien que je reconstruise ma vie après ton départ, s'exclama Jordan d'une voix cassante.

— Wow, cela va être ma faute maintenant que tu as choisi cette vie, rétorqua Gabriel d'un ton sec.

— Choisi... Tu ne m'as pas laissé le choix, Gabi ! Tu avais disparu. Qu'est-ce que j'aurais dû faire, t'attendre ?

— Je n'aurais pas dû venir discuter avec toi, car comme d'habitude, tout tourne autour de toi, s'exprima Gabriel d'une voix éraillée.

— Je vois... dit Jordan en se pinçant l'arête du nez. Pourquoi es-tu là, je veux dire, tu avais l'opportunité de faire n'importe quel autre boulot à Paname et, comme par hasard, tu te présentes à la présidentielle juste pour me mettre des bâtons dans les roues ? s'exclama Jordan, haussant la voix.

— Je n'avais aucune idée que tu te présentais. D'accord, je ne suis pas là pour te perturber, mais sache que je ferai tout ce qui est dans mon pouvoir pour ne laisser aucune chance à l'extrême droite de gouverner ce pays, cria Gabriel en se positionnant à quelques centimètres de Jordan. Ce dernier déglutit, pensant aux conséquences.