chapitre 1 la familles Le Pen

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Bardella...

Avec une détermination palpable, elle ajusta la cravate de son époux, la positionnant parfaitement le long de sa chemise. Sa main glissant doucement vers la taille de Jordan, Corinne, blottie contre lui, se laissa emporter par le souvenir de leur première rencontre. Elle se remémora sa timidité, ce moment où il avait timidement pris sa main, leurs premiers baisers échangés, et les promesses d'un mariage qu'il lui avait faites. Chaque étape difficile qu'ils avaient dû surmonter pour en arriver là lui revenait en mémoire, toutes les épreuves qui avaient jalonné leur chemin.

Finalement, leurs efforts avaient porté leurs fruits. Aujourd'hui, Corinne était fière de son Jordan, "l'amour de sa vie", qui avait toutes les chances de devenir Président de la France, tandis qu'elle rêvait d'être la première dame de Paname. Enlacée à lui, un sourire radieux sur les lèvres, elle murmura un délicat "je t'aime". Il effleura ses lèvres en retour, se faisant l'écho de ses sentiments avec un tendre "moi aussi".

— Nous allons finir par être en retard, murmura Jordan entre deux baisers.

— Tu peux bien te permettre un léger retard, après tout, tu es un Le Pen. Je suis certaine qu’ils ne diront rien, rétorqua-t-elle en caressant tendrement le bas de son dos.

— C'est vrai, mais maintenant que je fais partie de la famille, je ne veux pas les décevoir. Et si tu es partante, ce soir, nous pourrions aller dîner au restaurant et profiter d’un bon moment ensemble, lui proposa Jordan en lui offrant un dernier baiser avant de se diriger vers la porte de leur chambre.

— Mmm… as-tu l'intention de me pervertir ce soir, monsieur Bardella ? a-t-elle demandé d'un sourire ironique ? 

— Tout dépendra de cette journée, madame Le Pen lui dit Jordan d'un clin d'œil amusé. 

Enveloppant tendrement Jordan de son bras, les amoureux s'engagèrent dans une descente des escaliers, leur pas résonnant sur les marches. À la dernière marche, Bardella esquissa un sourire nerveux, conscient que, bien qu'il se fût forgé une place dans la foule enjouée des campagnes électorales, il ressentait une appréhension indéniable en se retrouvant face à la famille Le Pen. Cette petite voix intérieure persistait à lui murmurer : "Tu ne seras jamais l’un des leurs."

Bardella comprenait qu'il devait faire preuve de résilience pour être pris au sérieux. Dix ans s'étaient écoulés depuis qu'il avait été accepté dans cette famille d'influence, mais le regard critique de certaines des plus anciennes membres de la lignée ne lui avait jamais échappé, surtout après que Corinne eut annoncé sa grossesse en dehors des conventions du mariage. Que dirait la presse, se disait-il, à propos de cet enfant d'un péché ? Ce qui l’avait frappé lors de sa première rencontre avec Corinne, c’était la manière dont la famille Le Pen savait habilement tirer les ficelles pour orchestrer des situations. C'était un art délicat, une danse subtile qui avait conduit Jordan à se mettre à genoux, demandant la main de Corinne avant que son ventre ne prenne trop d'ampleur devant l’autel.

À cet instant, Bardella réalisa qu'il était pris dans une toile d'intrigues et d'histoires, où chaque geste et chaque décision étaient lourds de conséquences. La pression de l'héritage familial, les attentes implicites, et la nécessité de s’affirmer au sein de ce clan le poussaient à se dépasser, à embrasser son rôle avec détermination, tout en sachant que la route serait semée d'embûches.

Au bout de la grande table de la salle à manger, Jean-Marie Le Pen était installé, imposant, dégageant une aura qui forçait le respect. Tout le monde l’appelait "le chef", un titre qui lui collait à la peau, incarnant un patriarche français de souche, figure emblématique du Front National. Ce parti, dont l’idéologie frôlait souvent les frontières du racisme, de l’intolérance face à l'immigration et de l'homophobie, était le domaine dans lequel il avait bâti son empire. Bien que Bardella n'éprouvât guère d'affection pour cet homme, il s'efforçait de rester respectueux, lui serrant la main avec un sourire poli, mais faussement enjoué.

Je T'aime moi Non Plus Tome 1(BARDELLAXATTAL) TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant