Je T'aime moi Non Plus Tome 1(BARDELLAXATTAL) Terminé

chapitre 30

"Eh les âmes se levèrent jusqu'au ciel"

ATTAL...

Dès les premières lueurs de l'aube, alors que la France émergeait lentement de son sommeil, les premiers rayons du soleil commençaient à illuminer les bureaux de vote. Le personnel, avec soin et précision, disposait les bulletins de manière ordonnée, les alignant soigneusement les uns à côté des autres. Les isoloirs et les tables de vote étaient fin prêts pour accueillir les citoyens français, prêts à exercer leur droit de vote.

Alors que tout se mettait en place autour de lui, de l'autre côté de la ville Gabriel commença à vider les armoires de ses affaires, prenant son temps, comme si ce geste pouvait retarder son départ. Seul dans son appartement, il ressentait une oppression mélancolique. En soufflant doucement, il mit le dernier vêtement dans sa valise,laissant juste ces costard,il ferma soigneusement, puis, avec un regard embué, il scruta la chambre, envahie par les souvenirs heureux partagés avec Jordan. Les rires, les discussions tardives, leurs ébats passionnés et les soirées à déguster des HARIBO devant Netflix prenaient vie dans son esprit, lui rappelant des moments de complicité et de joie.

Puis, il se mit à marcher lentement, tirant la valise difficilement. Chaque mouvement semblait peser sur ses épaules, comme si le poids de ses souvenirs l'alourdissait davantage. Il s'arrêta devant la chambre de Clémence, une décision qui lui tira un soupir mélancolique. Avec un cœur lourd, il entra et déposa une enveloppe contenant de l'argent pour deux mois de loyer, ainsi que le nouveau contrat qui stipulait qu'à partir de la semaine prochaine, l'appartement serait au nom de son amie.

Un rictus émergea sur son visage en pensant à Clémence, cette amie qui savait comment lui rendre le sourire. Il se remémora leurs repas sur la terrasse, où ils parlaient d'un monde enrobé d'amour et de fantaisie, riant aux éclats en buvant des bières. Clémence avait cette folie unique, cette capacité à voir la beauté dans l'ordinaire, à transformer les moments simples en souvenirs inoubliables. Et il se rappela également de son acharnement à trouver un moyen pour qu'il puisse vivre librement et heureux, allant même jusqu'à chercher des traitements alternatifs pour l'aider à surmonter son fardeau.

Soupirant à nouveau, Gabriel, tentant de contenir ses larmes, ferma la porte de la chambre derrière lui et marcha vers le grand salon. Les souvenirs des éclats de rire et des taquineries entre Jordan, Clémence et lui s'ancrèrent dans sa mémoire, mordillant délicatement sa lèvre inférieure. Mais en se retournant vers le canapé, un haut-le-cœur le prit. Ce canapé, témoin de tant de moments, lui rappelait ce jour fatidique où Jordan lui avait avoué, sans le vouloir, qu'il était impliqué dans le meurtre de Marta. La douleur de cette révélation, la trahison, l'angoisse d'un secret si lourd à porter, tout cela le submergeait.

Il sentit l'angoisse monter en lui, menaçant de le submerger, mais la vengeance, cette flamme ardente brûlant à l'intérieur de lui, était plus forte. Ouvrant la porte d'entrée, il jeta une dernière regard à cet appartement où les souvenirs s'entremêlaient à une douleur profonde. Tout ce qu'il avait vécu ici, tout ce qu'il avait aimé et perdu, tout cela s'était gravé dans ses entrailles.

Il murmura à lui-même, d'une voix tremblante mais déterminée : « Je vous protégerai coûte que coûte. Je me vengerai. » La promesse résonnait dans son esprit, imprégnée d'une intensité presque palpable. Gabriel ferma définitivement la porte de l'appartement, un acte symbolique qui marquait la fin d'une époque, mais aussi le début d'un chemin incertain, celui de la quête de vérité et de justice.

Arrivant dehors de l'immeuble, Gabriel fut accueilli par un taxi qui s'arrêta à ses pieds. Le voiturier, un homme d'âge moyen avec un sourire chaleureux, sortit de l'habitacle et s'approcha de lui. Ils échangèrent une poignée de main, une salutation brève mais empreinte d'une certaine camaraderie.