Je T'aime moi Non Plus Tome 1(BARDELLAXATTAL) Terminé

chapitre 11 (Échos de la peur)

Gabriel s'était habitué à cette routine matinale, un mélange de caféine et de médicaments qui marquait le début de sa journée. Le bruit de la machine à expresso, avec son sifflement familier, remplissait l'air d'une promesse de réconfort. En ouvrant le tiroir, il repensa aux jours passés, aux défis qu'il avait surmontés et à ceux qui l'attendaient encore.

Avec un léger tremblement de main, il sortit la boîte rectangulaire. Les médicaments, bien qu'indispensables, lui rappelaient son état, un fardeau qu'il n'aurait jamais souhaité porter. Il soupira, conscient de la fatigue qui pesait sur lui, mais il savait qu'il devait avancer. Les trois gélules glissèrent dans sa gorge, amères, tandis qu'il attendait que le café soit prêt. Ce petit rituel, bien qu'ordinaire, était sa manière de composer avec la vie, un moment de solitude avant le tumulte du jour.

-ah...monsieur Attal bien dormi s'exclama Clémence en prenant une tasse de l'armoire

-a part les nausées cette nuit on va dire moyennement s'exprima t'il en amenant sa tasse sur ces lèvres

S'asseyant sur le tabouret du bar de la cuisine, Clémence haussa un sourcil, scrutant Gabriel qui se tenait devant elle.

-Pourtant, je vous ai mis 0.32 gramme de marijuana dans votre joint, normalement ça aurait dû vous soulager.

-peut-être si on augmenté la dose sa me soulagerait plus dit-il en dévisageant Clémence

-Hors de question, le médecin a été strict sur tout après vos antécédents, répondit-elle fermement, croisant les bras. Elle savait que ses paroles pouvaient le contrarier, mais elle devait être claire.

Grognon, Gabriel mit sa tasse un peu fort dans l'évier, le bruit résonnant dans la pièce. Clémence, observant son coéquipier si triste, se leva et se dirigea vers lui. Elle posa doucement ses mains sur ses épaules, lui offrant un peu de réconfort.

- Ça va aller, murmura-t-elle, exerçant une légère pression avec ses mains pour lui montrer qu'elle était là. Gabriel, cependant, ne semblait pas apaisé. Il pressa fort ses mains contre l'évier, son visage marqué par la frustration.

-Je ne sais pas combien de temps je peux supporter ça, grogna-t-il, la colère et la tristesse se mêlant dans sa voix.

-Je comprends que c'est difficile, répondit-elle avec douceur;mais vous devez être patient on vient tout juste de commencer le nouveau traitement

- Eh... si ça ne fonctionne pas, on fait quoi ? Clémence, ça fait huit mois que je souffre, c'est déjà le troisième traitement que j'essaie, je suis au stade deux de ce putain de VIH, vous savez ce qui passe après.

Baissant le regard, Clémence eut de la peine à retenir ses larmes. Elle savait très bien ce qui se passerait s'il arrivait au stade trois : ce serait un aller simple vers l'enfer.

-Maintenant que nous sommes en France, on aura plus de chance de stopper la progression du VIH, je sais que je me répète, mais ailler fois, monsieur Attal, on va s'en sortir, vous verrez, je suis là, je ne vous abandonnerai pas, dit-elle en le prenant dans ces bras.

- Clémence, murmura Gabriel en l'enlaçant avec force, libérant ainsi un flot d'angoisse par ses larmes. Il avoua à voix basse sa peur de disparaître, de ne plus revoir Clémence ni sa famille. Cependant, ce qui l'effrayait le plus, c'était la perspective de perdre Jordan.

-Si vous souhaitez rester à la maison, cela pourrait vous faire du bien, proposa-t-elle d'une voix douce

- Non, si je reste, je vais tourner en rond et finir par péter un câble. De plus, aujourd'hui est un jour important : on va voter pour le mariage pour tous et l'homoparentalité. Il faut que j'y sois, et vous aussi, » dit-il en prenant ses affaires avec détermination.