Je T'aime moi Non Plus Tome 1(BARDELLAXATTAL) Terminé

chapitre 26 (les révélations partie 1)

ATTAL/BARDELLA....

La pluie s'abattait encore sur la capitale. Attal, demeurant stoïque au seuil de la porte de son bureau, croisa le regard de Corinne. Les deux échangèrent un instant de silence, avant que l'ex-épouse de Jordan ne brise cette atmosphère.

-Bonsoir, Monsieur Attal », murmura timidement Corinne. « J'espère que je ne vous dérange pas. Je suis consciente qu'il est tard, mais il était crucial que je vous parle. »

Gabriel, inquiet et déstabilisé par la présence de Corinne devant lui, ne savait pas quoi dire. Après un bref moment de malaise, il hocha la tête et s'installa sur sa chaise. D'un geste de la main, il invita Corinne à prendre place.

- Avant toute chose, je tiens à préciser que je ne suis pas ici pour vous causer du tort. Cependant, depuis que vous avez partagé tout cela avec nous cet après-midi, je n'ai cessé de penser que vous devriez connaître ma version de cette histoire », murmura Corinne, les mains crispées sur son sac à main, posé sur ses genoux.

- Vous... vous souhaitez parler des... »

- De tout ce qui s'est passé durant ces dix dernières années. Vous savez, Monsieur Attal, je réalise que, malgré mes actes répréhensibles envers Jordan, que je regrette profondément, nous ne sommes pas si différents l'un de l'autre. »

- En quoi avons-nous quelque chose en commun ? » s'enquit Gabriel, l'inquiétude toujours palpable dans sa voix.

Corinne marqua une pause, puis, d'une voix nerveuse, reprit : « Eh bien... nous avons tous les deux abandonné les personnes que nous avons aimées », chuchota-t-elle, les yeux humides. « Denis a été mon premier amour, et je l'ai aimé tout autant que vous avez aimé mon... ex-mari, Jordan. »

- Je comprends ce que vous voulez dire, mais Corinne, ce que vous avez fait est bien plus grave que ce que j'ai pu faire. Vous avez détruit la vie de Jordan et celle de Denis. »

- Je le sais, mais vous devez comprendre, Monsieur Attal, que j'ai vécu toute ma vie dans une sorte de prison où il fallait suivre des règles strictes. Mes parents ont toujours préféré ma sœur Marion, et j'ai toujours été perçue comme le vilain canard. C'est difficile à croire, mais j'ai souvent été rabaissée. Puis, quand j'ai rencontré Denis, j'ai senti mon cœur s'éveiller dans ses bras. À ses côtés, je me sentais en sécurité, loin de ma famille. Il m'a fait ressentir des émotions que personne d'autre ne m'avait jamais apprises. Nous nous aimions, et rien ne pouvait nous détruire. »

Gabriel, qui écoutait attentivement, ne put s'empêcher de ressentir presque de la compassion pour Corinne, même s'il avait toujours cette image d'une femme ayant fait souffrir son ex-mari, Jordan, et lui-même.

-Si vous l'aimiez si fort, pourquoi ne vous êtes-vous pas battue pour votre amour ? » chuchota Gabriel, sa voix teintée d'interrogation.

-Parce que, Monsieur Attal, vous savez mieux que moi que parfois, on fait des choix que l'on regrette toute sa vie. Je regrette de ne pas avoir tenu tête à mes parents ce soir-là, quand ils ont découvert que j'étais enceinte. Ils m'ont littéralement menacée, m'obligeant à quitter Denis. J'étais à nouveau le vilain canard, et j'étais détruite. »

Les larmes commençaient à briller dans ses yeux, témoignant de la douleur d'un choix qu'elle ne pouvait effacer.

Gabriel, visiblement agité, s'adressa à Corinne avec une certaine intensité : « Vous affirmez vous être sentie rejetée par votre famille, mais j'ai du mal à adhérer à cette idée. À mes yeux, vous partagez de nombreuses similitudes avec eux. Vous semblez adopter une attitude condescendante, vous plaçant au-dessus des autres. De plus, votre hostilité envers les homosexuels, le racisme et d'autres sujets similaires me dérange profondément. Je suis désolé, mais pour moi, la famille Le Pen est néfaste. Avec tout le respect que je vous dois, je pense que vous en faites partie. » Corinne, quant à elle, demeura silencieuse, les traits marqués par une expression amère.