Prologue

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J'entends leurs cris. Elles nous appellent. C'est comme ça à chacun de nos concerts. Une salle pleine de gonzesses hystériques qui nous lorgnent, bavent, se pourlèchent. Elles seraient prêtes à vendre leur âme au diable pour un autographe ou un simple selfie avec l'un d'entre nous.

Tout ce cirque me fatigue !

Ces cinq années ne nous ont pas simplement apporté la gloire, elles nous ont épuisés. Elles m'ont épuisé. Je n'arrive même plus à me souvenir de la dernière fois où j'ai réellement pioncé sans devoir ingurgiter un de mes précieux cachetons. Les amphétamines m'aident à surmonter la pression et cette putain de notoriété. Je n'imaginais pas que de faire la Une de tous les magazines people me révulserait autant. Les paparazzis violent ma vie privée sans état d'âme. Il faut dire que ma réputation de queutard leur donne matière à alimenter leurs torchons.

S'ils pouvaient me foutre la paix, juste une journée !

— T'es prêt, mec ?

Je souffle grossièrement en quittant le canapé hyper classe de notre loge hyper classe. Tout ce luxe me donne la gerbe. Je ne m'y habituerai jamais.

— Est-ce que j'ai le choix ?

Luke m'enserre la nuque et pose son front contre le mien.

— C'est le dernier ! On pourra s'offrir une pause après ça.

Deuxième soupir, plus éloquent.

Une pause ? Depuis qu'on a signé ce contrat avec Blaire, je ne me rappelle plus la signification de ce mot. Luke me tapote l'épaule avant de s'éloigner. J'attrape une petite bouteille d'eau perdue au milieu de ce monticule de bouffe et de boissons en tout genre.

Ces trucs sont censés assouvir nos "caprices" de star, à ce qu'il paraît !

Tout en avalant le contenu à grosses goulées, je regarde Jeff et Brad s'installer sur la scène, leur guitare à la main. Luke s'assoit derrière sa batterie. Je me fous quelques baffes imaginaires, histoire de me motiver. D'un pas lourd, je les rejoins en plaçant mes écouteurs intra-auriculaire.

Blaire n'a pas fait les choses à moitié pour cette tournée mondiale. Les Shadow Musicians ont arpenté les quatre coins du monde, leur renommée n'a de cesse de croître. On a foulé les plus grandes scènes. Dublin. Tokyo. Paris. Londres. New-York... Ce soir, notre périple prend fin à Baltimore.

Baltimore !

C'est dans cette ville qu'elle a dû étudier. Est-ce qu'elle s'y trouve encore ? Si c'était le cas, il n'y a aucune chance qu'elle soit dans cette salle.

Elle a fait une croix sur moi depuis longtemps.

Je secoue la tête, de façon à reprendre le contrôle de mes pensées. Après plusieurs longues inspirations, je fais signe aux gars que le show peut démarrer. Pour les avoir répétés des dizaines de fois, chacun en connaît les rouages sur le bout des doigts. Tout est orchestré à la minute près, l'impro est proscrit. Blaire est intransigeant sur ce point. Ce qui est plutôt frustrant. Je me sens comme une marionnette, qu'il manipule à sa guise.

Ça ne me fait plus marrer !

Je suis dissipé, ce soir. Mon cerveau est au bord du burn-out. Mon corps réclame des vacances. Mais je ne dois pas me laisser aller.

Cinq. Quatre.

La pression augmente.

Trois.

Je ferme les yeux.

Deux.

Des faisceaux de lumières inondent la scène. Tandis que les premières notes d'un de nos tubes résonnent à travers les enceintes géantes, des artifices de sol éclatent autour de nous. Les cris se déchaînent.

Un.

Je plaque mon fameux sourire dévastateur de petites culottes sur les lèvres, et hurle :

— Bonsoir, Baltimore :

Sous des huées d'enthousiasme, je commence à chanter. La salle grouille de spectateurs. Mes yeux survolent déjà les milliers de nanas entassées dans la fosse. Mon garde-manger. C'est ici que je pioche celle qui aura l'honneur de se faire baiser cette nuit par le grand Oliver Nade.

Chacun a sa propre façon de décompresser, la mienne est de baiser !

Les musiques s'enchaînent. Même si au fond de moi, je suis exténué, je ne lâche rien. Les gens ont payé pour nous voir, je n'ai pas le droit de les décevoir. Comme d'habitude, je flirte gentiment avec les gonzesses.

Autant leur en donner pour leur fric !

Je m'accroupis au bord de la scène et frôle quelques mains. Elles hurlent en s'agrippant comme des sangsues. J'aperçois même des groupies en train de chialer.

L'effet Oliver Nade ! Beurk !

C'est en balayant la foule des yeux que je croise son regard. Bien que je sois à une vingtaine de mètres, je la reconnais.

Elle est vraiment là, putain !

Tout en continuant de chanter, je reste scotché à ses grands yeux bleus. Des tonnes de souvenirs remontent à la surface. Mon cœur s'affole. Ça fait un bail qu'il n'a pas martelé ma poitrine avec autant d'ardeur ! Une nana me tire la main plus vigoureusement, si bien que je dévie les yeux. Je me relève, perturbé. Pourtant, j'arpente la scène en leur dévoilant cette facette du chanteur qu'elles adorent. Mes yeux la cherchent parmi toutes ces nanas en chaleur.

Où est-elle, bordel ? Je n'ai pas rêvé !

Je fouille la salle avec plus d'attention...



Coucou, amies lectrices

J'espère que ce prologue vous donnera l'eau à la bouche. Comme vous pouvez le constater Oliver a changé. Ne vous attendez pas à retrouver le garçon gentil que vous connaissez !!! 🫤

On se revoit bientôt pour le reste de ce tome 2 (le temps que je souffle un peu et que je corrige les chapitres existants)

♥️Merci, encore et toujours pour votre♥️ ♥️♥️fidélité♥️♥️

À très vite...😘

Marianne

My Love Song, second couplet : pardonner(tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant